Les voyageurs français boostent le e-commerce français en 2022 !
Chaque année (et chaque trimestre), la FEVAD (fédération française du e-commerce et des ventes à distance) publie ses données périodiques. Pour 2022, les français ont dépensé 147 Milliards d'euros sur internet, soit une progression de 13,8%, pour l'essentiel, grâce au secteur du tourisme et des loisirs ...
Si l'on devait approfondir l'analyse des chiffres 2022 du commerce en ligne, on verrait assez vite que sa croissance (près de 14% en plus par rapport à 2021) est essentiellement liée à la consommation de voyages et de loisirs par les français:
- là où la vente de "produits physiques" baisse de 7% par rapport à 2021 (année record où les français continuaient de booster leurs achats en mode "covid"),
- les revenus du voyage en ligne ont augmenté de 36% par rapport à 2021 et de 50% - carrémment ! - par rapport à 2019, dernière année "normale" avant le covid,
Cela signifie que les voyages et les loisirs sont et demeurent le "produit-star" du commerce en ligne, le "perfect match" entre ce (votre) business et internet ! Et que les français sont de plus en plus accrocs à réserver en ligne leurs prochaines expériences (weekend, vacances, sorties entre amis ...).
Le e-commerce français (produits et services confondus) a donc totalisé 146,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2022, soit une hausse de 13,8% par rapport à 2021. Selon la Fevad, il ne fait aucun doute que "ces résultats sont portés par la progression significative des ventes dans le secteur des transports, du tourisme et des loisirs qui tirent le secteur ...".
10.000 nouveaux e-commerçants en un an !
Cette croissance s'explique par plusieurs raisons :
- les français consomment de plus en plus le voyage et les loisirs par internet : cela est lié à leur confiance croissante dans les sites, les moteurs de réservation et les systèmes de paiement ... mais aussi, par les avis croissants qui se multiplient sur le web et qui (pour 77% des français) participent à faciliter leur choix sans avoir à appeler qui que ce soit avant de réserver,
- les professionnels du tourisme et des loisirs, de leur côté aussi, ont de mieux en mieux adopté le marché digital et sont capables de présenter de plus en plus d'offres sur web et mobile et donc, par cette croissance d'offres facilement réservables, de stimuler la demande des internautes,
- Enfin, et ce n'est pas rien, de plus en en plus de professionnels (jusque là réticents à se vendre en ligne ou ne disposant pas des outils et des méthodes pour cela) ont accéléré leur "mutation digitale" et sont venus gonfler les rangs des e-commerçants : d'après la Fevad, si les ventes ont progressé en volume de 6,5% d'une année sur l'autre (2,3 milliards de transactions réalisées en France) et que le panier moyen a, de son côté, progressé de 6,9%, "le nombre de e-commerçants actifs a progressé, quant à lui, de 5% avec plus de 10 000 nouveaux sites en un an" et cela, rien qu'en France !
Autre point important révélé par la Fevad, "les ventes sur mobile ont continué à progresser en 2022 (+8%) ... grâce aux ventes de voyages et de loisirs qui ont carrémment permis de compenser le recul des ventes de produits "physique" (-6%)". D'où l'importance de vous armer avec des sites et des moteurs de réservation carrémment orientés "mobile" ou d'investir, sans tarder, des espaces de vente en ligne incontournables pour les détenteurs de mobiles comme Google My Business et sa suite de réservation directe pour les hôtels, maisons d'hôtes, campings, locations de vacances (rentals) et les activités de loisirs (Google Things To Do).
Thomas
Thomas
Thomas
Thomas
Le voyage échappe (partiellement) à "l'attention aux prix"
Pour celles et ceux qui en douteraient encore, c'est bien sur le "digital" (c'est-à-dire, le web et le mobile) que les choses se passent en termes de business et, plus particulièrement, d'achat de voyages, de séjours et de loisirs.
L'étude publiée par YouGov cette semaine vient donner un éclairage complémentaire à cette tendance - désormais irréversible - des voyageurs à faire leurs emplettes sur le net. Interrogeant des consommateurs de tous les pays (dont la France, bien sûr), YouGov leur a demandé, en ces temps de "contractions économiques", sur quels postes ils étaient les plus "regardants"; à savoir, lors de leurs achats (en ligne, pour l'essentiel, sur quels prix ils aiguisaient le plus leur jugement. Sans trop de surprises, on peut constater que l'envie de voyager et de s'évader est telle que les prix des voyages et des hébergements sont ceux que les acheteurs regardent de moins près (même, si la ruée vers les comparateurs de prix de ces dernières semaines est désormais avérée ...). Ce rapport au prix, on le voit ci-dessous, est quasiment le même que celui que les consommateurs entretiennent avec les prix des abonnements de streaming video (16% contre 18% pour le tourisme). En clair, ces "divertissements" sont tellement importants aux yeux des acheteurs, que les décisions d'achats se font sur des arbitrages moins sévères que lorsqu'il s'agit d'alimentation, d'habillement ou de carburants. En même temps, ces postes de charge étant l'essentiel de ce que dépensent quotidiennement les ménages, il est normal que l'attention qu'ils leur consacrent soit plus aiguisée. Mais, comme nous l'avons vu sur des articles précédents, le voyage et les loisirs étant considéré comme des besoins "vitaux", et ces dépenses étant, par nature, occasionnelles, les consommateurs les considèrent avec plus de souplesse que pour d'autres postes de dépenses de "loisirs" comme le cinéma (19%) ou les sorties au restaurant (30%).
Autre (précieux) indicateur, quand on regarde de près les attitudes des consommateurs vis-à-vis des prix et, en particulier de ceux des voyages, on peut constater que la sensibilité des français est l'une des plus basses au monde (et en Europe).
L'explication semble plutôt aisée : comme on le voit pour les autres pays européens (et frontaliers, comme l'Allemagne), pour les "continentaux" moins dépendants des transports aériens (dont les prix explosent), partir en vacances pose moins de question (sur le plan budgétaire) que pour des voyageurs qui dépendent massivement de l'avion pour se rendre de leur lieu de vie habituel sur leur lieu de vacances.
Ainsi, avec 12% d'attention, la France fait figure de pays européen le plus "détendu" sur la notion de prix de ses voyages ... en raison de la forte propension des voyageurs à "rester au pays" et donc, à profiter de la richesse des possibilités de notre tourisme domestique. Pour les autres pays européens, comme l'Allemagne (14%), par exemple, l'attention est légèrement plus forte en raison de sa dépendance aux coûts de carburant pour se rendre sur leurs lieux habituels de villégiature comme l'Espagne ou l'Italie.
Ces indicateurs sont, certes des instantanés à un moment donné (fin 2022-début 2023), mais ils confirment des "postures" immuables comme le fait que partir en weekend ou en vacances est une dépense "non négociable" quitte à devoir faire très attention sur les dépenses courantes (alimentation, énergie, etc) tout le reste de l'année.
La moindre attention des françaix au prix des séjours ne doit pas non plus être considérée comme un blanc-seing à se lâcher sur vos prix. Comme on l'a vu, cette moindre attention est liée au fait, d'abord, que les voyageurs n'entendent pas emprunter l'avion pour rester au pays. Cependant, la part de leur budget vacances étant largement entamée par le budget carburant, l'attention aux prix sera très forte sur celui des nuitées et des loisirs comme le confirme, depuis des semaines, la ruée des français sur les sites de comparaisons comme TripAdvisor, Trivago ou encore la suite Google dédiée aux vacances et aux loisirs.
