Les articles les plus lus de 2025 (Partie 1)
2025 reste marquée par la même incertitude budgétaire (et donc, fiscale) qu'à la fin de l'année 2024. À ces incertitudes, se rajoutent les inconnues réglementaires, les remises en questions législatives, etc ... et, pendant ce temps, le monde du voyage en ligne se transforme à la vitesse de la lumière sous les à-coups de l'IA ...
1. La fiscalité ... toujours et d'abord !
Pas étonnant que cet article ait mis en émoi de nombreux lecteurs de notre blog. En effet, nous évoquions la parution en mars dernier) d'un arrêt du Conseil d’État précisant que pour être exonéré de taxe d’habitation, un meublé de tourisme doit être proposé à la location sans que le propriétaire se réserve la liberté d’accepter ou de refuser les demandes ... de locataires. Dès lors qu’un propriétaire conserve ce pouvoir de décision, que ce soit via un formulaire, une confirmation manuelle ou des plateformes laissant le choix d’accepter le client, l’administration fiscale considère qu’il se réserve la jouissance du bien, lequel est alors assimilé à une résidence secondaire taxable. Cette décision, rendue à propos de gîtes pourtant très souvent loués, a marqué un tournant majeur pour la location de vacances, car elle remet en cause des pratiques très répandues et expose, désormais, de nombreux propriétaires à un risque de taxation, voire de rappels, tout en obligeant plateformes et intermédiaires à revoir leurs modèles de commercialisation et leur information sur les conséquences fiscales liées à la réservation non automatique.

2. Les charges sociales, pour continuer ...
Cet article de septembre 2025 rappelait que l’Urssaf réclamait des cotisations sociales aux propriétaires de locations touristiques dès lors que leurs revenus dépassent 23 000 € par an, même s’ils restent fiscalement sous le régime du LMNP. Cette requalification automatique en activité professionnelle, issue d’une réforme de 2021 encore méconnue, impose aux bailleurs de s’affilier à un régime social (général, micro-BIC ou réel), sous peine de redressement. Ni le recours à une conciergerie non titulaire de la carte Hoguet ni la délégation à une agence n’exonère de cette obligation, sauf preuve rigoureuse ; seul le classement du logement permet d’alléger les charges (6 % au lieu de 22 %) et d’obtenir un meilleur abattement fiscal. Avec l’échange de données entre plateformes et administrations qui s’intensifie, les contrôles vont s’accélérer, incitant les bailleurs concernés à réviser urgemment leur stratégie, sous peine de découvrir dans leur boîte aux lettres un redressement salé de l’Urssaf.

3. La TVA comme plat de résistance !
Cet article d'octobre dernier soulignait que le projet de loi de finances 2026 (désormais, sous le coup d'une loi dite "spéciale") prévoyait d’abaisser drastiquement le seuil de franchise de TVA pour les locations meublées touristiques de 85 000 € à 37 500 €; exposant ainsi de nombreux propriétaires à la TVA dès lors qu’ils cumulent trois des quatre services dits "para-hôteliers" (linge, ménage, accueil, petit-déjeuner), ce qui revient à les assimiler à des hôteliers : cette mesure, qui risque d’être appliquée (selon l'issue de la procédure budgétaire) dans un contexte de chasse aux recettes fiscales, pourrait bouleverser les pratiques en forçant les loueurs à revoir leurs offres (en réduisant les services ou en les facturant à part), à adapter leurs descriptifs (pour éviter les requalifications) ou à assumer la TVA tout en bénéficiant de récupérations sur les charges via le régime réel ; ce changement fiscal pourrait aussi impacter fortement les conciergeries et les plateformes de réservation, désormais prises entre l’exigence de services tout compris côté client et le risque de taxation renforcée côté impôts.

4. Le statut de l'auto-entrepreneur ... du tourisme ?
Dans cet article de février dernier, nous précisions que le projet de réforme fiscale prévoyait d’abaisser drastiquement le seuil de franchise de TVA pour les auto-entrepreneurs, de 37 500 € ou 85 000 € selon l’activité à seulement 25 000 €, ce qui a pu inquièter les professionnels du tourisme opérant sous ce statut ... Bien que son application ait été repoussée au 1er juin 2025 pour permettre une concertation, une réponse officielle de l’administration fiscale précisait déjà que le dépassement des seuils entraînerait l’assujettissement à la TVA dès cette date, avec effet rétroactif en cas de dépassement antérieur. Cette mesure, dictée par une volonté d’équité fiscale avec les entreprises classiques, a suscité de vifs débats politiques et sociaux : certains syndicats patronaux souhaitant la maintenir pour éviter des distorsions de concurrence, tandis qu’une large partie des auto-entrepreneurs et de nombreux élus ont réclamé son abrogation ou son report durable. Plusieurs scénarios restent encore possibles, du statu quo temporaire à la mise en œuvre différenciée par secteur, mais l’enjeu budgétaire (estimé à 800 millions d’euros) rend peu probable une suppression pure et simple de la réforme.

5. Airbnb et son modèle "tout-compris"
Dans cet article d'août dernier, nous évoquions l'évolution his-to-ri-que du modèle Airbnb (entré en vigueur en fin octobre dernier) et qui impose un nouveau modèle de tarification dit "single-fee". Ce modèle permet d'afficher un prix tout compris; c'est-à-dire, sans frais de service additionnels visibles pour les voyageurs, afin d’unifier l’expérience client avec les standards des hôteliers et des OTAs comme son principal rival, Booking ; depuis lors, la commission unique de 15,5 % est intégralement supportée par l’hôte, qui doit ajuster ses tarifs pour préserver ses marges, sous peine de voir fondre ses revenus nets. Ce virage vise à accroître la transparence, améliorer le taux de réservation (déjà mesuré à +17 % lors des tests) et séduire davantage d’hôtels ; pour les hôtes particuliers, le modèle reste optionnel, mais fortement recommandé pour rester compétitifs. Ce changement s’accompagne d’un repositionnement stratégique d’Airbnb, qui tend à standardiser l’offre et renforcer son attractivité auprès d’un public plus large, tout en redistribuant le pouvoir tarifaire et opérationnel en faveur de la plateforme et des consommateurs.





