Vrbo joue sur le prix tout-compris et la sécurité du client
En 2023, le monde des locations de vacances va certainement changer d'ère : en donnant la priorité à des prix "tout compris" - et sans (mauvaise) surprise ! - les deux leaders du marché (Airbnb et Vrbo-Abritel) vont casser les codes où l'opacité tarifaire n'a plus que quelques jours devant elle ... Cette semaine aux US, Vrbo a lancé une vaste offensive publicitaire en ce sens ...
Souvenez-vous, en février dernier, même Joe Biden pestait contre les "suppléments" de prix affichés par les sites internet au moment de réserver; ce qui crée, en général, de biens mauvaises surprises aux voyageurs. En effet, voir un prix "à la nuitée ou à la semaine" à 100 euros et découvrir, sur la page suivante, qu'il faut y additionner des frais de ménage ou de location de linge, etc ... a de quoi mettre plus d'un internaute en fureur.
Et pourtant, cette pratique faisait quasiment partie du paysage. Elle était même la règle sur de nombreux sites d'annonces et de réservation (d'Airbnb au BonCoin en passant par Vrbo et une floppée d'autres sites aux audiences plus "confidentielles"). Il semble que ce soit bien la fin de cette pratique désormais dénoncée par les autorités publiques qui l'assimilent à des méthodes peu transparentes ... sinon d'une honnêteté relative...
La semaine dernière, en guise de lancement de sa grande phase de marketing pré-estival, Vrbo (filiale d'Expedia et grand rival d'Airbnb que l'on connaît mieux en France sous la marque Abritel) décidait de communiquer sur l'axe du tout-compris et des vacances sans mauvaises surprises. Dans une vaste campagne télévisée, la plateforme nord-américaine semblait plus déterminée à communiquer sur l'expérience d'achat (sans mauvaise surprise) que sur l'expérience de vacances elle-même.
Cette tendance au "tout-compris" est désormais l'apanage des "3 grands" que sont Airbnb, Booking ... et donc, Vrbo. Et pour cause ! Ces 3 grands "fauves" se livrent une concurrence sans merci sur le marché ô combien lucratif des locations de vacances (un marché qui, selon de nombreux spécialistes, n'a pas encore atteint son apogée.
Cependant, c'est aussi un marché où les habitudes ont la peau dure : nombreux sont encore les propriétaires à raisonner selon des prix "à tiroir" où le client voit d'abord le prix "sec" de la nuitée avant de se voir gratifier de nombreuses autres "options obligatoires" comme les frais de ménage, de location de linge, de forfait électrique ... et autres précieusetés d'un autre temps que le client ne supporte plus de voir. Là aussi, Booking (et ses concurrents) sont passés par là : mise à part à la taxe de séjour qui se paie sur place et uniquement le séjour effectué, aucun site ne veut plus facturer des prix "à tiroir". Il faut dire que la pression des consommateurs est devenue énorme et, après des années de prix "tout compris" propulsés par Booking (c'est la pratique des hôtels, maisons d'hôtes et campings), le voyageur ne veut plus entendre parler que de prix "complet".
Il n'y a d'ailleurs pas que les consommateurs : Brian Chesky, l'un des cofondateurs d'Airbnb, s'insurgeait récemment (novembre 2022) contre cette pratique. Et de "tweeter": "Je vous ai entendu haut et fort - vous avez l'impression que les prix ne sont pas transparents et que les tâches de paiement sont pénibles. C'est pourquoi nous apportons 4 modifications : À partir du mois prochain, vous pourrez voir le prix total que vous payez à l'avance...".
Airbnb, Booking et, maintenant, Vrbo, même combat ? Probablement ! Et le phénomène semble donc irréversible ... au grand bonheur des hôteliers, maisons d'hôtes et campings qui vont pouvoir désormais jouer à "armes égales" avec les locations de vacances qui se verront contraintes d'afficher un prix "tout compris" comme leurs concurrents "marchands".
Si les habitudes tarifaires, dans le tourisme, ont eu la peau dure, il est assez aisé d'affirmer aujourd'hui qu'internet les fait voler en éclat sous la pression des consommateurs et des grands distributeurs. Cette dernière pratique (du prix "à tiroir") ne se justifie, en effet, plus. Et les propriétaires de locations de vacances ont tout intérêt à s'approprier ces nouvelles règles que les autorités publiques elles-mêmes veulent désormais rendre obligatoires pour tous.