Ça réserve "dur" en ce moment !
Les chiffres parlent : la montée des réservations estivales indique que la confiance revient vite chez les voyageurs. La prise de commandes arrive plus tôt qu’en 2020 et 2021, autrement dit, les réservations de dernière minute sont en recul ... sauf à Paris. Certes, il ne faut peut-être pas enterrer le Covid trop vite, mais les signes indiquant que 2022 sera l’année du grand retour des vacances planifiées se multiplient. De quoi dire "ouf !" chez les pros du tourisme privés de visibilité depuis deux ans.
Pour une reprise, c’est une sacrée reprise ! Un véritable boom des réservations se produit partout en France. Le Covid s'efface un petit peu, les indicateurs européens se mettent au vert en termes de pandémie tandis que les pays desserrent l’étau qu’ils se sont eux-même imposé.
L’heure de la libération semble arriver à en croire le comportement des clients. Le World Travel & Tourism Council (WTTC) prévoit même une augmentation des réservations européennes supérieures de 250% à leur niveau de 2021 pour Pâques et de 80 % (pour l’instant) concernant l’été. Julia Simpson, présidente de l'organisation patronale (et mondiale !) du tourisme, déclare que les données de réservation pour les voyages intra-européens à Pâques et cet été seront à peine inférieures aux niveaux d'avant la pandémie "de seulement 38 % et 45 % respectivement".
Le rattrapage est donc réellement en marche. Au fil des semaines "les indicateurs montrent que la reprise s'accélère et pourrait encore se rapprocher des niveaux de 2019 au fur à mesure que l'été approchera", affirme le WTTC.
Bref, les résas vont suvre la courbe des températures, exactement comme avant.
© Artur Verkhovetskiy
Des fenêtres grand ouvertes
Après le doute, la confiance ! Marriott a révélé le 16 février que ses fenêtres de réservations (délai entre le jour de la réservation et celui de l'arrivée) sont en train de s’élargir au niveau mondial; certes, sans encore retrouver les niveaux de 2019.
Toutefois, au quatrième trimestre 2021, la "Booking Window" est passée à 17 jours en moyenne. Si cela ne semble pas folichon, c’est un progrès de taille, car le groupe hôtelier américain spécialisé dans l'hôtellerie de luxe a subi des creux de seulement cinq jours de ces "booking windows" au deuxième trimestre 2020. Si le covid a accentué l'effet "Dernière Minute", le reflux durable de la pandémie est synonyme de prévoyance pour les futurs vacanciers qui n'hésitent pas à "border" leurs prochains séjours. C'est donc le moment de sortir vos meilleures offres "Early Bird" !
La confiance, c’est aussi en France. On remarque "un changement de comportement des Français, qui se projettent enfin. Les réservations pour l’été sont déjà très avancées et dépassent également les niveaux de 2019", lance fièrement Interhome.
L’opérateur de locations de vacances souligne la forte envie d’évasion de nos concitoyens en analysant les statistiques de ses réservations enregistrées. Au 9 février, 38 % de ses clients avaient déjà réservé leur hébergement de l'été, soit de 4 à 6 mois avant l’échéance !
Cette superbe performance traduit un désir de sécuriser ses vacances, c’est-à-dire le contraire exact du "lastminute" qui a tant fait parler de lui au plus fort de la pandémie. Les propriétaires peuvent s’attendre à retrouver un peu de souffle et à voir venir les mois avec davantage de sérénité.
Lire aussi :
Des fenêtres de réservations plus grandes et des séjours plus longs en 2022
Esteve
Paris retrouve le sourire avec des "fenêtres courtes"
La capitale regagne de sa superbe en matière de tourisme international selon le baromètre mensuel de son Office de Tourisme (OTCP), publié mi-février. Cette étude confirme la progression à venir en se fondant sur les prises de réservation aérienne, c’est-à-dire les entrées de touristes étrangers.
Le bond est impressionnant (+ 936 % de résas supplémentaires par rapport à 2021, du 25 janvier au 6 février 2022), mais il reste 41,1 % de marge pour retrouver les valeurs de 2019.
À Paris, les fenêtres ne sont pas plus longues ou plus grandes, mais le raccourcissement de ces "booking windows" est vécu comme une véritable avancée, car il souligne la multiplication des réservations impulsives, de dernière minute. La réouverture des frontières et l’élimination des contraintes sanitaires (devenues des repoussoirs à tourisme) jouent à fond dans cette rapide réconciliation du tourisme, particulièrement européen, avec la capitale. Et c'est vraiment tant mieux pour Paris, qui souffre depuis deux ans déjà.
Hausse des marchés émetteurs par avion vers Paris mars-juin 2022 vs mars-juin 2019
- Espagne :+1081,7 %
- Royaume-Uni : +115,1 %
- Allemagne : +616,8 %
- Italie : +616,6 %
- Asie du Nord-Est : +83 %
Lire aussi :
Le printemps-été 2022 serait le plus fort de tous les temps
Esteve
Les Français votent (encore) pour la France !
Notre pays pourra profiter encore cette année du patriotisme économique qui a sauvé son industrie touristique depuis le printemps 2020.
Selon les chiffres d’Interhome, la France progresse en proportion par rapport à 2019 en représentant 67% de l’ensemble des réservations effectuées par les Français, contre 55% en 2019.
L’Hexagone est suivi de l’Espagne (à 20% cette année, contre 25% en 2019) et de l’Italie (7% cette année contre 10% en 2019). Les Français constituent déjà la clientèle majoritaire pour l’hiver en cours, à concurrence de 61% contre 46% lors de l’hiver 2018-2019.
Pour l’été 2022, 38 % des réservations déjà bookées en France le sont par des Français, contre 23 % en 2019 (les Allemands sont 39 %, après avoir dominé à 55 % l’été 2019).
En somme, la tendance de l’année est la conformation de celle de 2020, en plus grand : la préférence est donnée aux destinations françaises, malgré, cette année, des perspectives de sortie du territoires plus claires que jamais depuis 2 ans.
Le trio de tête reste identique à 2019, mais le "repli" sur la France est manifeste.
Une tendance à confirmer
Les chiffres affinés qui arriveront au printemps confirmeront la tendance haussière de la fréquentation touristique des prochaines périodes de vacances.
Pâques (du 16 avril au 9 mai si l'on cumule toutes les périodes régionales) donnera un avant-goût du succès des vacances d'été (du 7 juillet au 1er septembre pour la France), sans oublier les points d'étape fournis par les week-ends autour du 26 mai (jeudi de l'Ascension) et du 6 juin (pentecôte).
Le rallongement des fenêtres de réservation, à confirmer sur la durée, peut soulager tous les professionnels du tourisme en attente de visibilité économique depuis le début du Covid.
Pour notre pays, la fidélité du public bleu-blanc-rouge sera à nouveau confirmée cette année. La belle saison va probablement redémarrer fort !