Les articles qui ont marqué 2019
Chaque semaine, le blog elloha vous apporte son lot de nouvelles et d'éclairages sur un univers - le vôtre ! le tourisme digital - qui n'arrête pas d'évoluer au rythme des changements tactiques (et ils sont nombreux et réguliers ...) des grands acteurs que sont Booking, AirBnB, Expedia et TripAdvisor.
Car, soyons clairs, à l'heure où presque tout se vend et se réserve via internet, à tort ou à raison ce sont bien les distributeurs qui, pour l'heure, fixent un peu les règles du jeu. D'ailleurs, le palmarès des articles les plus lus en 2019 montre bien que c'est bien ces sujets-là qui vous intéressent, vous, les pros du tourisme ...
1) AirBnB pourrait lancer une commission unique
(Article paru en mars 2019)
Dans cet article, nous annoncions un test (assez discret, d'ailleurs) lancé par AirBnB pour valider ou non un modèle économique différent de l'actuel. Pour rappel, à ce jour, pour une nuitée vendue 100€, AirBnB ne prélève que 3€ au propriétaire (ce qui lui rapporte donc 97€) et 12€ de frais de services au client (le fameux guest). Comme AirBnB repousse régulièrement son entrée en bourse, il y a fort à parier que la révision de son modèle de revenu figure au coeur de ses préoccupations: prélever des frais de services au client final est-il plus judicieux que de percevoir une commission pleine et entière auprès du propriétaire comme le font Booking ou encore Expedia, ses rivaux ?
Manifestement, la question taraude AirBnB qui teste donc une commission unique à 14% uniquement aux frais du propriétaire. Mais cela pourrait avoir des effets très différents : soit, côté négatif, des propriétaires qui fuiraient AirBnB de peur de payer des commissions trop importantes (ce qui appauvrirait son offre), soit, plus positif, d'attirer de nouveaux clients sur AirBnB qui verraient d'un meilleur oeil le fait de ne plus avoir à payer des frais de services. A ce jour, aucune indication n'a filtré sur les conclusions de ce test.
Lire l'article du mois de mars
2) Ce que les plateformes vont devoir déclarer au 1er décembre
(Article paru en février 2019)
Un discret décret paru le 30 octobre dernier oblige les plateformes comme AirBnB, HomeAway ou LeBonCoin à déclarer, depuis le 1er décembre de l'an dernier, quels propriétaires diffusent des annonces sur leur site, pour quelle adresse et surtout, pour combien de nuitées ces derniers ont reçu des réservations durant l'année écoulée.
Cette disposition n'aura pas que des répercussions fiscales (comme le fait de réclamer la taxe de séjour due): il permettra aussi aux communes de faire la chasse aux propriétaires qui n'auraient pas pris la peine de se déclarer en mairie comme la loi les y oblige désormais.
Sous la pression des députés et des élus locaux en quête de recettes fiscales nouvelles, mais aussi des syndicats d'hôteliers et des agents immobiliers, le gouvernement entend désormais mieux contrôler l'activité "débridée" des plateformes de locations en ligne. En 2020, le dispositif devrait encore être renforcé si l'on en croit les dernières tractations en cours entre ces mêmes organisations syndicales et le gouvernement ...
3)Booking lance son propre système de classement
(Article paru en octobre 2019)
Dans la jungle des classements administratifs (rassurez-vous, cela n'existe pas qu'en France...) et des "labels Qualité" ou des étoiles "privées" (cheminées, épis, clés, etc ...) délivrés par des associations ou des réseaux privés, il n'est pas facile de s'y retrouver quand on est un internaute confronté à choisir parmi des centaines d'offres pour une destination donnée.
Car, jusqu'à présent, l'offre hôtelière et ses "étoiles officielles" tenaient le haut du panier des pages de résultats des grands portails de réservation. Et de ce point de vue, il était encore simple pour l'internaute de trier entre 1 et 5 étoiles les offres hôtelières proposées. Et ce, d'autant plus qu'elles reposaient sur des classements administratifs stricts et crédités du sceau de la puissance publique.
Mais, avec l'arrivée de AirBnB et l'afflux massif des locations de vacances sur les grands portails, le nombre "d'offres sans étoiles" commençait à s'envoler; ce qui n'était pas du tout du goût des internautes ... et des plateformes.
Pour elles, toutefois, pas question de s'appuyer sur les labels "locaux": trop nombreux, pas assez précis, avec un système offrant peu de garanties selon les propos des principaux responsables des OTAs. Les grands acteurs du secteur comme Booking l'ont bien compris et ont, dès le départ, éliminé toute référence à ces "classements" ... pour les remplacer par leurs propres références, leur propre système d'étoiles.
C'est ce qu'a annoncé Booking à l'automne dernier en indiquant avoir mis au point un système de calcul en temps réel du classement (sous forme d'étoiles) d'une location de vacances. Selon le géant mondial, le propriétaire pourra toutefois le contester et le discuter (s'il n'est pas satisfait) mais il ne pourra pas s'opposer à sa diffusion. Pour calculer le nombre d'étoiles, Booking a fait appel à l'intelligence artificielle en retraitant les millions de données de réservation et d'avis contenues dans sa plateforme. Pour arriver à fixer de 1 à 5 étoiles, Booking prend en considération plusieurs critères détaillés dans notre article du mois d'octobre dernier.
4)AirBnB pourrait faire payer ses inspections de logements
(Article paru en novembre 2019)
Comme nous le rappelons en introduction, l'univers du tourisme est désormais rythmé par les mouvements tactiques des principales plateformes. Et comme cela est décrit plus haut, il suffit qu'un acteur prenne une initiative pour que son concurrent direct réplique aussitôt.
Suite logique au lancement des étoiles pour les locations de vacances annoncé par Booking (voir ci-dessus), AirBnB a annoncé, de son côté, lancé une vérification systématique (et physique !) de tous les logements publiés dans ses pages ...
Cette décision, annoncée en novembre, est une réaction à un autre évènement majeur: la survenue d'une tuerie de masse dans un logement AirBnB à l'occasion du dernier Halloween. Désormais, la plateforme californienne souhaite à la fois garantir la qualité de ses logements mais aussi de ce qui s'y passe (donc, des locataires); ce qui n'est pas une mince affaire ...
Cette opération de vérification systématique des logements (et des annonces) risque d'être un travail colossal mais, annoncée par Brian Chesky lui-même, l'un des trois fondateurs, elle ne semble pas du tout remise en cause à l'heure où nous écrivons ces lignes.
Hors normes, colossale ... mais aussi, certainement, très coûteuse, cette opération fera appel aux financements des propriétaires eux-mêmes. Dans un communiqué suivant, AirBnB faisait savoir qu'elle s'apprêtait à facturer tout ou partie de ces vérifications aux différents propriétaires ...
Lire l'intégralité de l'article
5)Nouvelles contraintes sur la sécurité des paiements
(Lire notre article du mois d'août)
Avec l'explosion du commerce (et des réservations !) en ligne, les internautes assistent aussi à une explosion de la fraude en ligne. C'est pour cette raison que les autorités européennes ont défini une nouvelle norme de protection appelée DPS2 à laquelle devront se conformer tous les acteurs du tourisme ... et pas seulement les plateformes, mais les professionnels eux-mêmes, dès lors qu'ils acceptent des paiements en ligne.
Annoncée pour le 14 septembre dernier, la mise en place de cette nouvelle norme a finalement été reportée faute de préparation pour les principaux acteurs concernés. La Banque européenne a donc reporté sa mise en oeuvre progressive au 31 mars de cette année 2020 et, au plus tard, au 31 décembre prochain.
Toutefois, de nombreux acteurs bancaires et technologiques (déjà prêts) n'ont pas attendu ce report d'échéance: selon les spécialistes européens, en six mois, les méthodes dites "d'authentification forte" seraient passées de 5% à 16%, soit plus du triple ... non sans provoquer quelques conséquences néfastes sur les taux de conversion de certains professionnels comme le soulignait notre article.