AirBnB pourrait faire payer ses inspections de logements

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Après les étoiles que Booking va créer pour ses locations de vacances, AirBnB va aussi imposer ses propres vérications et attribuer des badges en conséquences. Compte tenu de l'ampleur du chantier, il est envisagé que les propriétaires mettent la main au portefeuille pour obtenir un classement plus rapide ...

Nous écrivions, la semaine dernière, combien AirBnB prenait au sérieux la question de la qualité des locations de vacances proposées sur son site en annonçant, notamment, le lancement d'une vérification systématique de tous les logements présents sur sa plateforme; ce qui repréesente, tout le monde en conviendra, un travail de titan si l'on s'en tient aux 6 millions d'annonces sur son site.

La semaine dernière, pourtant, suite aux graves évènements qui se sont déroulés dans un logement AirBnB en Californie, le fondateur d'AirBnB, Brian Chesky annonçait une généralisation du contrôle strict de toutes les annonces. Pour le big boss de la plateforme de locations qui prépare activement l'entrée en bourse de son entreprise, pas question que la qualité de son modèle soit remise en cause par des annonces trompeuses, des expériences de guests (les clients) désastreuses, etc ... AirBnB annonçait donc une mesure exceptionnelle sans donner plus de détails sinon que tout allait démarrer dès ce mois de décembre 2019 pour s'achever dans les tous premiers jours du premier trimestre 2020. Un travail de titan, donc, mais aussi un coût monumental pour les finances de la plateforme si ce contrôle devait se dérouler "sur place", logement par logement...

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Face à l'ampleur de l'opération ... et des coûts, la semaine dernière, nouvelle prise de parole de Brian Chesky pour indiquer que cela se fera certainement en mettant à contribution les propriétaires eux-mêmes ... en clair, en leur faisant payer une partie de la "vérification".

Dans un premier temps, toutefois, le fait de payer ne sera pas obligatoire: ce sera seulement un moyen d'obtenir une vérification plus rapide de la part de AirBnB et, en cas de succès, de se prévaloir avant ses concurrents du badge de qualité que AirBnB vous conférera à l'issue de cette inspection.

Dans une longue interview postée sur le site Recode Decode, Brian Chesky a affirmé que :"Le défi est que vous ne pouvez pas inspecter physiquement sept, huit ou neuf millions de propriétés" et qu'il sera donc nécessaire d'agir sur, au moins, deux leviers.

  1. en faisant payer une partie de la vérification aux propriétaires car, envoyer des inspecteurs (ou, en l'occurrence, des sociétés privées sous-traintantes de AirBnB) coûte cher...
  2. en opérant des contrôles à distance, sur la base de paramètres moins précis et donc, moins coûteux, (voir plus loin) en attendant d'absorber le volume de traitement de toutes les adresses.

Pour le patron d'AirBnB, en tous les cas, l'objectif de tout vérifier et non négociable et la plateforme va donc employer tous les moyens pour y parvenir.

Si tous les logements ne seront donc pas soumis à une vérification physique (c'est-à-dire, sur place, avec un enquêteur certifié par AirBnB), toutes les adresses vont toutefois être passée au tamis des outils d'intelligence artificielle de AirBnB. Et cela, sans exception, si l'on en croit les propos du big boss de AirBnB.

Concrètement, la plateforme va consulter massivement tous les avis, toutes les plaintes émises sur telle ou telle adresse, noter et évaluer tous les atouts d'un logement en fonction des paramètres d'accueil et de ses équipements, établir un score entre le nombre de réservations effectives et les éventuelles annulations, etc ... pour, au final, lui attribuer ou non un badge de qualité qui deviendra, dès lors, la norme de certification de AirBnB. Tout cela se fera en peu de temps et sur la totalité de son "inventaire" grâce à des serveurs dopés à l'intelligence artificielle.

Probablement que, plus tard en 2020, les établissements qui voudront "monter en grade" dans le classement de qualité de AirBnB pourront lui commander un audit réalisé sur place (et donc qui sera facturé au propriétaire) pour pouvoir se prévaloir d'une certification-qualité encore plus forte.

Cette opération "mains propres" n'est pas sans rappeler la décision toute récente de Booking (le plus grand rival de AirBnB sur les locations de vacances; et vice-versa) qui a annoncé la création d'un système de notation et de classement (sous la forme d'étoiles, comme pour les hôtels) de toutes les locations de vacances référencées sur son portail.

Clairement, pour les deux grands rivaux de la "planète locations", l'avenir passe par le fait de donner une information de grande confiance à leurs clients sur les biens qu'ils s'apprêtent à louer par leur intermédiaire.

Lire aussi:
Booking lance son propre système d'étoiles pour les locations de vacances

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Cette décision de AirBnB (quelques jours après celle de Booking) renforce encore plus la mainmise de ces deux leaders sur l'univers des locations de vacances. En lançant leur propre système de classement (et de certification), chacun va tenter d'imposer une norme mondiale qui devra devenir une référence.

Cette façon d'avancer (en faisant de sujets a priori polémiques des actions à grande portée marketing) les impose de plus en plus comme les faiseurs de normes dans ce domaine; une stratégie qui a de quoi inquiéter les classements et labels régionaux (entendez par là, dans les régions du monde) qui ont de plus en plus de mal à exister ou à représenter quelque chose aux yeux des clients du monde entier. Par exemple, en France, les étoiles Booking et AirBnB remplaceront-elles les cheminées, clés, fleurs ... autant de labels que l'on apposaient à l'entrée des locations de vacances ? La question mérite d'être posée vu la puissance et la force du rouleau compresseur que représentent les OTAs chaque fois qu'ils s'approprient des sujets en rapport avec leur business ...

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