Les articles les plus lus de 2024 (Partie 1)
2024 aura été une année riche en rebondissements, entre les soubressauts de la politique française et ses conséquences sur le marché des locations de courte durée ou encore les changements permanents que s'imposent les OTAs, dans leur organisation, pour rester au top de leur suprématie. Enfin, tout ce qui touche à la transformation digitale des entreprises touristiques ... tous ces sujets ne semblent en faire qu'un, en somme: comment tirer parti du digital et d'internet pour poursuivre votre croissance.
1. Le "grand huit" de la loi meublés
Un seul interstice aura suffit pour faire passer une loi d'origine transpartisane qui va considérablement modifier le paysage touristique français; et probablement européen, tant cette loi risque de faire des "petits" dans les autres pays d'Europe, comme en son temps la "loi Macron" sur la (dis)parité tarifaire. À compter du 1er janvier prochain, en France, les abattements fiscaux sont revus à la baisse et les restrictions encadrant les locations saisonnières seront plus importantes, tandis que les municipalités (quelque soit leur taille et leur emplacement sur le territoire) disposeront d'un arsenal juridique inédit pour réguler "à la hache" un marché qui leur échappe et qui, par certains endroits, est souvent pointé du doigt comme étant la source de nombreux déséquilibres (sur le logement "permanent", vis-à-vis des hôteliers et des maisons d'hôtes ou, encore dans certaines grandes villes, en matière de nuisances en tous genres).
2. Booking fait évoluer sa notation
À partir du 1er janvier prochain, Booking introduit un nouveau système de calcul pour les notes clients qui vise à offrir une représentation plus précise et actuelle des hébergements.
Ce changement accorde plus d'importance aux avis récents et prend en compte les variations saisonnières, particulièrement pour les hébergements très saisonniers. Le nouveau système pondère les notes récentes plus fortement, permettant ainsi une actualisation plus rapide de la note globale et une meilleure compensation des avis négatifs potentiels reçus en basse saison. Cette évolution reflète l'importance croissante des avis clients dans les décisions de réservation, avec une influence pouvant dépasser (toujours !) 77% des choix. Booking cherche ainsi à se démarquer de ses concurrents en proposant des avis plus réalistes et récents, tout en contrant l'influence grandissante de Google dans ce domaine ... qui reste, cependant, le premier "collecteur" d'avis dans le monde.
3. Quand Airbnb excite les complotistes !
Les nouvelles conditions d'annulation d'Airbnb, prévues pour le 6 juin 2024 ont aiguisé les peurs les plus sombres des complotistes américains qui concluaient trop vite à un changement politique majeur et des bouleversements "civils" majeurs au pays de l'Oncle Sam l'été dernier ...
Cependant, pour Airbnb qui actualise régulièrement ses conditions d'annulations, ces changements visaient surtout à clarifier les "circonstances extraordinaires" qui pourraient justifier une annulation sans frais.
Mais, pour les complotistes (pas présents qu'aux US ...), ces modifications ont été interprétés à tort comme l'annonce d'un événement catastrophique imminent ou l'arrivée d'une nouvelle pandémie ... Et c'est ainsi que plus de 2,1 Millions d'internautes ont suivi, sur Reddit, le hashtag #ConspirancyAirbnb dans la crainte de découvrir une énième catastrophe planétaire au commencement de l'été.
Airbnb, de son côté, a expliqué que ces modifications visaient simplement à mieux définir les "événements perturbateurs majeurs" et à réduire les annulations abusives, contrairement à la politique plus souple adoptée pendant la pandémie de COVID-19. La plateforme précise que ces nouvelles règles devraient en réalité bénéficier aux hôtes en limitant les remboursements injustifiés.
4. En 2024, les comportements des voyageurs ont encore profondément évolué
Vous avez été très intéressés par le résumé de cette étude d'Expedia qui montrait à quel point le comportement des voyageurs en 2024 allait considérablement évoluer et impacter de facto la performance digitale des entreprises du tourisme.
Selon Expedia, les voyageurs consacrent désormais 303 minutes réparties sur 45 jours à la recherche et à la comparaison d'hébergements et de vols avant de réserver ! Ils consultent, pour cela, en moyenne 277 pages web différentes en particulier sur les "grands sites" que sont les OTAs, les moteurs de recherche et les comparateurs qui représentent respectivement 80%, 61% et 51% des visites.
Les sites directs des professionnels attirent, quant à eux, 36% des voyageurs et mobilisent 31% du temps de recherche; ce qui constitue une progression inédite "du direct" et qui souligne l'importance pour les acteurs du tourisme de maintenir une présence forte sur les OTAs, les comparateurs (notamment Google) et leur propre site web; ces trois piliers étant essentiels pour assurer leur visibilité auprès d'une clientèle de plus en plus exigeante et informée. Comme quoi, les efforts (de digitalisation) paient toujours ... et rapidement !
5. Les OTAS licencient pour devenir encore plus puissants
Attention, gros bouleversements en vue en 2025 suite aux décisions des deux géants (Booking et Expedia) de licencier une partie de leurs effectifs.
Les deux plateformes ont annoncé, en effet, qu'elles prévoient des licenciements massifs malgré des résultats financiers en hausse. Booking envisage, de son côté, de se séparer de 4 à 8% de ses effectifs (700 à 1600 employés), tandis qu'Expedia a annoncé la suppression de 1500 postes, soit 9% de son personnel.
Ces décisions stratégiques visent à réinvestir les économies réalisées (estimées entre 200 et 400 millions de dollars par an pour Booking) dans l'acquisition de nouveaux clients, principalement via la publicité et le marketing. De son côté, en 2023, Expedia avait déjà "reconsidéré" ses frais de personnel pour consacrer 54% de son chiffre d'affaires (6,9 milliards de dollars) à l'acquisition de nouveaux clients par la publicité et les liens sponsorisés.
Cette réorientation des ressources vers la conquête de parts de marché souligne aussi la volonté des grandes plateformes de renforcer leur domination dans un secteur de plus en plus compétitif, avec des investissements publicitaires combinés qui ont atteint 13 milliards de dollars en 2023; soit des dépenses largement supérieures aux dépenses marketing moyennes des grandes compagnies hôtelières.