Les touristes étrangers de retour en France, plus vite qu'ailleurs !

Les chiffres de la fréquentation touristique de l’été 2021 distillés par Atout France confirment la reprise, grâce aux nationaux, mais les voyageurs internationaux recommencent à peser dans la balance ! Le bilan est correct, il ouvre des perspectives prometteuses pour l’automne, mais sans les aéroports, car les flux étrangers y restent faibles. La France retrouve lentement le tourisme étranger... mais plus vite que ses voisins.

"Ça va mieux, mais c’est pas encore ça" résume le bilan de l’été 2021, dont le bilan est dressé, avec chiffres et commentaires, dans la note de conjoncture d’Atout France publiée le 22 septembre. Alors que l’Hexagone a su encore compter sur ses propres forces pour faire tourner son propre tourisme, ce qui est déjà formidable, ce document souligne une hausse de 21,3% des recettes provenant du tourisme international en juillet 2021 Vs juillet 2020. Ces recettes restent cependant inférieures de 34,2% à celles de juillet 2019, dernière année de référence avant le Covid, mais elles sont franchement prometteuses.

La "nationalisation" de notre tourisme s’est confirmée, avec le début d’un mix d’apports internationaux. Au passage, les départs en vacances ont globalement augmenté partout dans le monde, sauf en Chine.


La reprise du tourisme étranger en France est une performance remarquable par rapport à ses voisins./ On remarque une "meilleure résistance de la France, notamment par rapport aux pays dont le tourisme international est fortement dépendant des déplacements aériens", signale Atout France.

En regard, les US sont encore à la peine et la Chine, foyer de départ du Covid, subit une extraordinaire désaffection de clients internationaux. Pourtant, l'occupation de logements touristiques n'est pas mauvause dans certaines régions du monde et certains pays.

  • Aux États-Unis, selon AirDNA (fournisseur de données sur la location courte durée), le taux d'occupation locative de courte durée a franchi pour la première fois en juin 2021 le seuil des 70%, soit 20% de plus qu'en juin 2019 .

  • En Europe, un taux d'occupation de 70 % a également été atteint pour la première fois, en août 2021.

  • L’Indonésie, selon SiteMinder, est repassée au-dessus de 50 % de ses niveaux de réservation d'hôtels de 2019. La Malaisie est à 38% et la Thaïlande à 24%.

Les réservations d'hôtels dans le monde ont atteint leur plus haut niveau depuis le début de la pandémie, observait Mike Ford, fondateur de SiteMinder, le 16 septembre. Cela fait quatre mois consécutifs que ces réservations dépassent 60% des niveaux de 2019, avec des pics à 68%. Ce n’est pas si mal ! Demande refoulée, voyages vengeance… 16 des 17 pays européens (Malte le pays manquant) figurant dans le World Hotel Index dépassent la moyenne mondiale des réservations d'hôtels. "Pendant ce temps, les hôtels en Islande et en Espagne reçoivent plus de réservations d'hôtels aujourd'hui qu'il y a deux ans", souligne l'étude.

France : la location entre particuliers en belle progression

Les conditions sanitaires ont confirmé en juillet "l’appétence de la clientèle de loisirs pour les hébergements individuels permettant de limiter les contacts de groupes", note Atout France.

La bilan concernant la location de particulier à particulier est "globalement positif", même si l’offre n’a pas retrouvé ses niveaux de 2019. La progression des taux d’occupation est encourageante, avec des disparités territoriales, car la demande a privilégié les destinations de littoral ou de montagne. Paris et les grandes métropoles sont restées en deçà des performances de 2019 mais ont enregistré un début de saison estivale "plus favorable qu’en 2020".

Taux d'occupation des appartements touristiques entre particuliers en France

Zones d'étude Juillet 2021 Vs juillet 2019 Juillet 2021 Vs juillet 2020
Littoral Manche Nord 6,7% -0,9%
Littoral Manche Ouest 10,2% 2,6%
Littoral Atlantique Nord-Ouest 10,7% 3,2%
Littoral Atlantique Sud-Ouest 12,2% 5,1%
Littoral Méditerranée occidentale 14,2% 9,1%
Littoral Méditerranée orientale 13,4% 10,2%
Massifs Corses 10% 17,2%
Massifs Alpes du Nord 10,8% 6%
Massifs Alpes du Sud 11,6% 3,9%
Massif des Pyrénées 11,7% 5,1%
Massif du Jura 11,3% 1,7%
Massif central 14,2% 4,6%
Massif des Vosges 9,7% 4,7%
Grandes agglomérations 3,5% 4,4%
Métropoles du Grand Paris 10,7% 6,2%
Espaces ruraux 12,6% 6%

Source : AirDNA

Le duo mer-montagne enfonce la ville

Dans l’Hexagone, la clientèle domestique a répondu présent dans les destinations de villégiature des espaces littoraux ou de montagne et ce, comme nous le prédisions, en tout début de saison.

Hormis le littoral Manche Nord (Nord et Pas-de-Calais), qui n’a pas vu augmenter le rebond de 2020, l’ensemble des zones touristiques enregistre davantage de nuitées par rapport à l’année dernière (et a fortiori qu’en 2019). Le Grand Paris, qui revient de loin, reprendrait même du "poil de la bête"; les autres grandes métropoles ne profitent pas de résultats démentiels.

Globalement, l’été 2020 aura donc été un palier intermédiaire parfait entre 2019 et 2021, car les tendances qu’il a révélées se sont confirmées cette année.

Le triomphe des régions de verdure

Là encore, les grandes tendances se confirment : "Paris et Marseille tirent vers le bas la demande dans leurs régions respectives", observe Rental Scale-Up.

Selon cette société de conseils, la demande en PACA a été aidée par la demande sur la Côte d'Azur "et dans les Alpes du Sud". Idem, les régions *"les plus vertes comme la Bourgogne et la Loire ont le plus progressé, avec respectivement 19,2% et 17,6% de demande en plus"*.

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Des prévisions optimistes pour l’automne… mais pas par les airs

Pour la suite, la courbe ascendante qui concerne la plupart des régions françaises va-t-elle poursuivre sa trajectoire cet automne-hiver et en 2022 ? Le marché aérien reste dans l’incertitude, de sorte que le tourisme des villes (Paris en tête) reste dans la nébuleuse.

*"En août 2021, les arrivées aériennes vers la France sont toujours orientées à la baisse par rapport à 2019 mais bénéficient cependant d’un flux de clientèle estivale limitant la baisse à -62,8% sur le seul mois d’août contre -81% sur les 8 premiers mois de l’année"*, analyse Atout France.

La fin de l’année aérienne n’est pas euphorique, le tourisme national et de proximité s’annonce salvateur. Pour les destinations françaises non aéro-dépendantes (la plupart), le possible desserrement des contraintes Covid reste le seul vrai décisionnaire : les niveaux des réservations de particulier à particulier sont "faibles pour septembre et octobre. Mais les réservations s’effectuent souvent en dernière minute au gré des évolutions de la situation sanitaire", observe Atout France.

Si le recul du Covid continue, les vannes vont s’ouvrir car "le désir de voyager en France est présent" , comme le révèle son Baromètre des intentions de voyage. "La baisse du taux d’incidence observée en France est pour le moment de bon augure".

Les consommateurs savent changer de stratégie d’achat de voyages très rapidement: 43% déclarent avoir envie de voyager autant ou plus (33 %) qu’avant la Covid au cours de l’année à venir. En fin de compte, alors que 48,5% des personnes sont intégralement vaccinées au 30 septembre. l’assouplissement des restrictions de voyage sera le feu vert et le last minute sera le démarrage immédiat.

La non-planification (ou presque) est d'ailleurs devenue une seconde nature : "Les voyageurs ont pris l’habitude de réserver à 15 jours du départ", observe Christophe Fuss, DG adjoint de TUI France au sujet de ses destinations internationales.

Dans les prochaines semaines, la planification risque d'être libérée grâce au recul de la pandémie. À voir... Dans les régions françaises, tout est prêt : l’offre de randonnées explose, le slow tourisme automnal avance ses pions, avec ses balades et cueillettes de saison.

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