Pour être dans le vent, soyez dans le vert !

Pour être dans le vent, soyez dans le vert !

La green attitude des hébergements n’est pas un label vide, c’est une série de comportements concrets, qui devient un argument de vente auprès de voyageurs de plus en plus sensibles à l’avenir de la planète. Cette nouvelle éthique de consommation, boostée par la pandémie, va devenir massive. Elle est déjà un must have pour les hébergeurs. Évitez les gadgets, plongez dans le "dur" de la durabilité en adaptant votre hébergement. Les clients sont de plus en plus demandeurs !

"Durable", "écolo", "vert", "sustainable", "(éco)responsable"... le voyage du futur sera plus eco-friendly. Attention, nous ne parlons pas des séjours thématiques penchés à fond sur l’écologie démonstrative, contraignante et vintage. Il s’agit ici de l’intégration, la plus souple possible, d’attitudes qui freinent la dégradation de la planète. Sans jugements, sans tralala, sans folklore ni clichés. Un jardin potager associé à un hébergement, le passage à des ampoules LED écoénergétiques, l'élimination des plastiques à usage unique… ces petits éléments, empilés, fournissent un potentiel à exploiter. *"Le passage au vert n'a jamais été aussi important pour l'hôtellerie, et notre rôle en tant que catalyseurs de carbone signifie que nous avons la responsabilité de faire plus pour réduire notre impact environnemental", affirme le guide "The Green Hotel of the Future" publié en juillet 2021 par la société d'ingénierie hôtelière Mews… mais les comptes sont-ils bons ? "La bonne nouvelle est que cela est à la fois financièrement viable (...) et que la demande de voyages écologiques parmi les clients continue de monter en flèche".

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56% des voyageurs affirment prêter beaucoup d'intérêt à des séjours "durables"

Ces indicateurs concernent les vacances d’été 2021, selon un sondage effectué en avril. 82,67 % des voyageurs accordent donc de l’importance au développement durable.

Booking se met au "durable" aussi

De nombreux signes indiquent déjà une plus forte inclusion des valeurs respectueuses de l’environnement dans l’hôtellerie indépendante. Ce marché global a ses plateformes spécialisées en tourisme durable : Vaovert, WeGoGreenR, Greengo, Solikend, TripforTrees et d’autres. Mais le verdissement est transversal.

Pour preuve, c’est Booking qui a publié un "Rapport 2021 sur les voyages durables". Cette étude confirme un tournant potentiel pour l'industrie et les consommateurs "sous l'effet de la pandémie", observe la plateforme n°1. Cette étude repose sur les témoignages fournis en mars 2021 par 29 000 voyageurs dans 30 pays, dont un millier en France. L’engagement des clients sur des valeurs comportementales, voire morales, n’est pas tout, la qualité et les prix comptent toujours, mais l’avenir de la planète n’est plus un souhait militant (voire politique) ou romantique. La prise de conscience est forte, l’envie d’agir aussi.

"La prise de conscience de l'importance des voyages durables ne cesse de croître, à la fois chez nos clients et maintenant chez nos partenaires également", déclare Marianne Gybels, directrice de la durabilité chez Booking (qui a donc créé une direction de la durabilité !).

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12 indicateurs du rapport de Booking sur les voyageurs mondiaux :

  • 83% des voyageurs pensent que les voyages durables sont essentiels
  • 81% veulent séjourner dans un hébergement durable au cours de l'année à venir (ils étaient 62% en 2016 et 74% en 2020, selon les précédentes études Booking)
  • 72% pensent qu’il faut agir maintenant pour sauver la planète pour les générations futures
  • 61% se déclarent influencés par la pandémie à vouloir à voyager de manière plus durable à l'avenir
  • 49% jugent que la pandémie a modifié leurs habitudes quotidiennes (49 % pour le recyclage, 42 % pour la réduction des déchets alimentaires)
    - 49% considèrent insuffisante l’offre de voyage durables
    - 53% n’apprécient pas les hébergements sans dispositifs de recyclage.
  • 84% souhaitent réduire les déchets généraux
  • 83% souhaitent réduire leur consommation d'énergie (en éteignant la climatisation et la lumière lorsqu'ils quittent une pièce)
  • 79% apprécient les mobilités respectueuses de l'environnement : marche, vélo, transports en commun.
    - 73% souhaitent vivre des expériences authentiques dans le respect de la communauté locale.
  • 84% jugent crucial d’améliorer la compréhension culturelle et la préservation du patrimoine.
  • 76% espèrent que l'impact économique est équitable sur les territoires.

La marge de progression est considérable, des barrières demeurent, ces chiffres auraient été inimaginables il y a 20 ans.

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Cette autre série de pourcentages (juin 2020-juin 2021) souligne un réel intérêt des clients pour la "green attitude" et le formidable gisement lié à la marge de progression (les 36 % de voyageurs totalement étrangers au sujet donnent une grande leçon : même si la conscience environnementale progresse, l’hébergement vert, qui captait une élite avant-gardiste (avec toilettes sèches, douche solaire...), n’est toujours pas une évidence.

Lire aussi :
Booking et AirBnB sont unanimes: la reprise sera "verte" !

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Cet extrait d’une enquête sur les voyages durables menée par The Vacationer (US) en avril ne révèle pas un conflit de générations, car la différence n’est pas abyssale entre jeunes et moins jeunes... mais il y a un clivage.

Cette même étude indique que...

  • 75 % des 18 ans feront des choix plus durables lors de leurs futures planifications de voyages.
  • 25,27 % des plus de 60 ans considèrent ce sujet "pas important du tout".

Certains hébergeurs déjà "green" oublient de le faire savoir !

3 hébergeurs sur 4 déclarent appliquer au moins une mesure durable, mais à peine 31 % communiquent activement sur leurs efforts en la matière, autant en amont (canaux de communication, en digital que lors du check-in (enquête Booking auprès de 3390 hébergeurs de 20 pays, dont la France - avril 2021). Pour connaître les réflexes, astuces, conseils et attitudes à connaître, le guide "The Green Hotel of the Future" est un outil (gratuit) qui aborde 7 domaines clés :

  • La suppression du papier
  • L’efficacité énergétique et hydrique
  • Les plastiques à usage unique et autres déchets
  • La nourriture et les boissons (en Allemagne, une étude révèle que 45% du gaspillage alimentaire dans l'hôtellerie est généré par les buffets). L’origine des produits (circuits courts etc) est également un critère.
  • Les produits respectueux de l'environnement
  • Les bonnes causes à soutenir
  • Les certifications

Les 5 premiers essentiels retenus par Booking (parmi 30 pratiques concrètes) :

  • La gestion des déchets
  • Les actions énergétiques contre le gaz à effet de serre
  • La gestion de l’eau
  • Les actions de protection de la nature.
  • Le soutien aux communautés locales (le critère "dépenser de l'argent pour soutenir l'économie locale de leur destination" interpelle 68% des touristes potentiels en 2021, selon le guide "Comment pratiquer le tourisme responsable pendant le Covid-19" publié par Loveholidays.

Pour que les hébergeurs y voient plus clair, le Booking.com Partner Hub affiche tous les critères. En piochant dans ce catalogue, les propriétaires s’aperçoivent qu’ils cochent déjà des cases ! D’autres seront faciles à cocher avec un ajustement ou un aménagement facilement réalisable.

Ces 30 certifications, validées par le Conseil mondial du tourisme durable (GSTC) prouvent que les hébergeurs ont grand intérêt à afficher leurs "attitudes", de leur côté, car Booking le fait aussi pour eux. Le défi est important pour ceux qui n’ont pas encore (trop) communiqué sur leurs mesures de durabilité. Ce programme, exposé de façon transparente aux consommateurs, facilite leurs recherches de voyage plus durables. L’addition de ces comportements peut faire pencher la balance pour un logement "durable" par rapport à un logement concurrent... moins "engagé".

Marianne Gybels souhaite que la durabilité devienne "transparente" et "facilement identifiable" lors du processus de décision de voyage. Le séjour durable doit devenir un "choix facile pour tout le monde", autrement dit, être suffisamment séduisant pour satisfaire l'envie citoyenne des clients, qui n’ont pas pour autant envie de passer des vacances de militants écolos !

Un exemple d'accélération de la transition écologique

Pour aider ses partenaires hôteliers à réduire leur impact environnemental, le fonds d’investissement Extendam a signé en juin 2021 un partenariat avec Betterfly Tourism, éditeur de logiciels axés sur le tourisme durable. Celui-ci évalue le niveau d’engagement environnemental des établissements, selon 4 paramètres : les émissions de CO2 par client, la consommation d’eau et d’énergie, et la part des achats bio ou éco-labellisés. Une lettre (de A à E), attribuée après chaque audit, indique l’impact environnemental d’un établissement (en France, la lettre moyenne est C). Par la suite, Extendam accompagne les hôtels pour percevoir des aides publiques, car le jeu en vaut la chandelle : "les clients et les collaborateurs sont en attente de cela aujourd’hui", assure Bertrand Pullès, DGA d’Extendam.

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Agir sans perdre le plaisir

Écologiser votre hébergement est maintenant une nécessité, car on sent venir une normalisation et une standardisation des pratiques, mais aussi des exigences. Ce changement n’est pas une croyance idéologique, c’est un plus économique certain. Il n’y a pas urgence à agir sur tout, mais il y a intérêt à avancer régulièrement, afin d’adapter votre hébergement au développement durable. Profitez de la liberté du cadre : vous n’avez pas affaire à des normes imposées par une autorité, mais au contraire, vous avez le choix de pratiques à la carte, que l’on peut parfaitement ignorer, mais en prenant alors le risque de travailler à contre-courant. L’écologisation n’est donc pas une urgence à la minute, mais cela deviendra bien vite une évidence, voire un pré-requis attendu par les voyageurs. Notre mise en garde : l’évolution des hébergements ne doit pas chasser le bonheur des vacanciers : The Vacationer a posé la question cruciale "Prendrez-vous des décisions plus durables lors de vos futures planification de vos voyages ?". 48,3% ont répondu "Oui, mais seulement si cela ne me dérange pas".