Les Européens sont impatients de voyager

Les Européens sont impatients de voyager

Aucun doute ! La confiance des Européens dans les possibilités de revoyager est en belle progression. Être réaliste, c’est désormais être modérément optimiste. Les vaccins contre le Covid-19 sont le principal moteur du rebond … et le calendrier se précise : on devrait assister aux premiers déplacements significatifs au mois de mai même si la situation risque d'être encore compliquée dans les prochaine semaines ...

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La santé d'abord, encore et encore

Le “moral des Européens” en vue de leurs prochaines vacances est bon. Les réservations reprennent pour le début de l'été malgré les confinements, les couvre-feu et les recommandations gouvernementales pour éviter les voyages non essentiels. 54% des clients européens prévoient de voyages dans les six prochains mois (c’est-à-dire jusqu’à août inclus), dans leur propre pays ou dans un autre pays européen, selon le dernier rapport “Monitoring Sentiment for Domestic and Intra-European Travel - Wave 5” publié en janvier par la Commission européenne du voyage (ETC). Cette proportion de candidats aux vacances invite à l’optimisme. Elle repose sur l’espoir que les variétés de variants du Covid-19 (jusqu’où vont-ils de démultiplier ?) soient maîtrisés assez vite et bien. L’efficacité des campagnes de vaccination sera réellement décisive pour seulement 11% des Européens, qui sont aussi 11% à déterminer leur choix selon dans l’efficacité des destinations dans la gestion de la crise sanitaire. 10% se disent sensibles à des tests Covid sont proposés avant le départ.
La vaccination et le ras-le-bol des privations composent un cocktail décisif pour une franche reprise de l’industrie touristique. Mais les voyageurs ne sont pas inconscients ! Ils accordent donc une grande priorité à la santé et à la sécurité : le risque de quarantaine et l'augmentation des cas de Covid dans les destinations préoccupent 15% de ces candidats au voyage. 69% se sentiront plus en sécurité et plus détendus si les destinations appliquent des protocoles stricts de santé et de sécurité. Ils sont seulement 21% à affirmer que ces protocoles peuvent, dans une certaine mesure, gâcher l'expérience de voyage.

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Un frémissement de mai à juillet

Le calendrier de la reprise reste flou ? Pas tout à fait, ça s’éclaircit. L’intérêt des Européens, notamment pour les vacances au soleil et à la plage, se précise à mesure que le printemps approche. 34% sont optimistes quant à leur prochain voyage entre mai et juillet 2021. Les voyageurs français ont très envie d’une escapade côtière, à l’égal des Britanniques, Allemands, Suisses et Autrichiens. Rester au pays, comme en 2020 ? 35% en ont envie, mais 41% préféreraient séjourner dans un autre pays européen. Cette proportion est la plus forte depuis le début de l'enquête. En parallèle, on reprend confiance envers les voyages aériens, surtout au sein du du continent. La part d'Européens prévoyant de prendre un avion, à 49% en septembre 2020, a progressé à 54% en janvier 2021.

Un mois de mai sans les ponts habituels : Côté français, mai n'aura pas ses séjours prolongés (le 1er et le 8 sont des samedis), mais les 22-23-24 correspondront à un week-end long play grâce au lundi de Pentecôte. Ces échéances laissent le temps de préparer de petites nouveautés chic et pas chères.

Les 10 % de "revenge travelers" sont un jackpot touristique

Voyager quand ? Les choses se précisent. Voyager pour combien ? 61% des Français prévoient de dépenser autant ou plus qu'avant la pandémie en 2021, d’après l'étude « Travel Trends 2021 » menée par le cabinet de conseil en stratégie et en marketing Simon-Kucher Partners en décembre 2020. Attention ! Chez les étrangers sondés (américains, britanniques, allemands et espagnols), la proportion s’élève à 70%, preuve d’une certaine frilosité chez les Français, dont 39% déclarent vouloir réduire leurs dépenses de voyages, en parfaite correspondance aux 61% cités. Ces “revenge travelers” avides de plaisirs, après avoir été privés de liberté, constituent une niche commerciale à séduire ! Ils représentent 10 % du total, et cela pourrait augmenter, selon Simon-Kucher & Partners. Ce phénomène de rattrapage (une vengeance bien sympathique !) a été identifié dès l’automne 2020 en Asie, suite à la suppression des restrictions liées au virus. Cees't Hart, patron de la brasserie Carlsberg, n°3 mondial, prétend que dès la fin de l’épidémie, nous allons vivre une période d’exubérance et de gaieté collective comparable à celle qui a suivi la Première guerre mondiale et l’épidémie de grippe espagnole, dans les années 1920. Et si les pionniers de cette période étaient les “revenge travellers” ?

Lire aussi : notre analyse sur les “voyages vengeance”.

Le cabinet d’études confirme cette envie de dépenser plus, que nous avons détaillée dès décembre 2020. Il prévoit une reprise progressive à partir de la deuxième moitié de 2021 (en théorie dès juillet), grâce à des clients Français voyageant et dépensant autant, voire plus, qu'avant la pandémie. Ce public va favoriser le voyage domestique, nous l’avons vu et revu, mais la sur-confirmation de cette tendance n’est pas inutile. Le mode de voyages près de chez soi, le fameux “staycation”, ouvre des perspectives positives pour l’écosystème du tourisme. 35 % des Français interrogés prévoient de voyager davantage dans leur pays.