Pourquoi la reprise sera (encore) française en 2021

Pourquoi la reprise sera (encore) française en 2021

L'Europe, la France et ses Dom-Tom devraient profiter pleinement de la reprise du transport aérien dès que les conditions seront réunies et que les voyageurs seront donc totalement rassurés. L'Asie et le continent américain devront attendre un peu plus longtemps un retour à la normale pour voir les français affluer en mode transatlantique...

C'est ce qui ressort de l'étude publiée cette semaine par la Chaire Pégase (basée à Montpellier), une structure universitaire rattachée à Montpellier Business School qui travaille avec différents acteurs du secteur aérien et de l'aérospatial.

Selon les chercheurs, "contrairement à la période post-confinement, le continent européen revient comme destination principale des futurs passagers aériens (71%), suivi par la France métropolitaine (61%). (Toutefois,) un changement majeur s’opère sur les destinations long-courrier avec le maintien des DOM-TOM
comme troisième destination préférée, alors qu’en 2019 il s’agissait du continent américain"
.

blog-elloha-etude-chaire-pegas-1

Selon les spécialistes du transport aérien, cette forte croissance des (intentions de) vols vers les outre-mers françaises s'expliquerait par le principe de précaution des voyageurs hexagonaux: pour eux, les Dom Tom sont une destination "domestique", "peu risquée" car soumise aux réglements français et équipées, sur le plan sanitaire, des mêmes dispositifs que sur le "continent". Le risque d'être bloqué outre-mer pour quarantaine est plutôt faible et la présence d'hôpitaux et de médecins français et francophones est un gage de sécurité évident pour les futurs voyageurs.

Nouveau call-to-action

La peur de rester bloqué à l'étranger

L'autre enseignement de cette étude est que les raisons pour lesquelles les voyageurs hésiteront à partir à l'étranger (ou à se limiter aux pays européens) tient à la peur de se retrouver bloqué dans le pays de leurs vacances au gré d'un retournement brutal de la situation sanitaire. "La crainte sur la fermeture des frontières est considérée par 74% des répondants comme un critère important et
qui pourrait augmenter leur intention de voler dans les prochains mois"
: en clair, si les pays se coordonnent et "annoncent la couleur" sur leurs critères de fermeture subite des frontières, certains voyageurs sont prêts à prendre le risque de partir assez loin. En l'absence de clarté sur le sujet (et comment en avoir ?), les voyageurs priviligieront la France, les Dom Tom et l'Europe.

Dans les motifs de non consommation de transport aérien pour les douze prochains mois, la peur d'une quarantaine imposée à l'étranger hante 62% des voyageurs; un taux en faible décroissance par rapport à la période mai-octobre 2020 durant laquelle la Chaire Pégase avait posé la même question aux français.

Autre fait marquant, la part des voyageurs désireux de réduire leur impact carbone en raison d'un voyage aérien est passée de 23% à 34% en quelques mois seulement, tandis que la part des déplacements aériens remplacés par le train ou la voiture est passée de 32 à 44%; ce qui confirme la réduction du rayon d'action des prochaines vacances.

En conséquence, si ces chiffres se confirmaient - et il n'y a pas de raison, au vu de la situation sanitaire, que cela change - les français devraient plutôt prendre leurs vacances "au pays" et, pour les plus téméraires, dans d'autres contrées européennes pas trop éloignées.

Comme le souligne l'étude, les français témoignent d'une "certaine forme d’attentisme pour le transport aérien puisque la majorité d’entre eux (55%) souhaitent attendre six mois ou plus avant de reprendre l’avion".

Mais cela, bien sûr, dépend du délai et du périmètre que prendra la diffusion des différents vaccins. Selon cette même étude, le retour "à la normale" du trafic aérien reprendrait au plus tôt en 2024 avec une large diffusion du vaccin en 2021 et il faudrait attendre 2026 si, pour une raison ou une autre, cette même "large" diffusion n'intervenait qu'à compter de 2022 ...

En attendant, trains et voitures devraient prospérer sur les routes de France et d'Europe (sans oublier les vols vers les Dom Tom) pour une forte de répétition (plutôt bénéfique quand même) de la saison 2020 en 2021 !