Un tiers des voyageurs redoute des destinations en "mode dégradé"

Un tiers des voyageurs redoute des destinations en "mode dégradé"

Selon Amadeus, un des géants mondiaux des technologies du voyage qui vient d'interroger plus de 6000 voyageurs, la crainte de se rendre dans des lieux où la plupart des restaurants et des attractions seraient fermés pourraient repousser leur décision de départ ... D'autres peurs s'expriment et, pour le compte, elles semblent s'installer pour longtemps dans l'esprit des voyageurs...

Le voyage en "mode dégradé", c'est partir dans une destination, une ville, une micro-région, une station de ski où la plupart des commerces - et des restaurants ! - seraient fermés avec, en prime, port du masque, tests PCR imposés ou non et ambiance générale à la morosité ... Bref, des vacances en quasi mode-zombie qui n'appellent pas un grand enthousiasme ...

C'est le résultat de la dernière enquête d'Amadeus auprès de 6000 voyageurs qui, pour 34 % d'entre eux, redoutent que leur expérience de voyage ne soit gâchée par l’ambiance surréaliste issue des multiples restrictions. D'où, certainement, un report sine die de leurs prochaines escapades (notamment chez les baby boomers qui sont plus sensibles que les plus jeunes générations à cette situation).

Ces craintes portent sur toutes les zones et tous les types de voyages (domestiques, à l'étranger, voyages d'affaires ou d'agrément). Selon l'étude, le risque de quarantaine obligatoire refroidit 42 % des voyageurs; un risque qu'ils ne sont pas prêts à prendre surtout que des décisions de mise en quarantaine peuvent être prises à tout moment par les autorités ...

C'est ainsi que 42 % des personnes interrogées redoutent de rester bloquées à destination. En clair, en 2021, vive les vacances en France pour les français !

Parmi les résultats les plus éloquents de l'étude Amadeus: une majorité de voyageurs craint de partir à l'étranger et d'être bloqué ou entravé dans le pays en raison de mesures sanitaires subites

Les vacances deviennent un défi à réussir

Tout n'est quand même pas totalement "foutu" car l'envie de vacances reste intact et, partout dans le monde, chacun confirme sa volonté de s'évader dès que les conditions le permettront.

Mais, rien ne sera plus comme avant: avec la crainte du covid et de ses allers et venues à répétition, les voyageurs attendent autre chose en plus de conditions d'annulations ultra-souples. Ils sont, par exemple, très demandeurs de technologies comme les procédures automatisées de nettoyage (36%), le paiement sans contact (34%) y compris avant d'arriver dans les hôtels (prepaid par mail, par exemple) et les applications mobiles fournissant des alertes COVID (33%) sont les options technologiques les plus populaires.

Nouveau call-to-action

Dans l’attente de vaccins efficaces à l’issue de la bataille mondiale entre labos, la réactivation de l’industrie touristique est en mode ralenti. Toutefois, la première annonce d’un premier remède, faite le 9 novembre par Pfizer, a entraîné une hausse de 56 % des recherches de voyages sur Kayak.fr. Un effet vaccin profite à EasyJet, qui bénéficie de 50 % de réservations supplémentaires (!), et à TravelSupermarket.com (+ 54 %). Il faut dire que les compagnies aériennes proposent des offres très basses sur les vols pour l'année prochaine, pour se relancer.

Les voyageurs sont impatients de pouvoir repartir ? Voilà une bonne nouvelle ! Mais c’est pour quand ? Le marché français ne reprendra pas tant qu’il n’y aura pas de “visibilité sur la fin du confinement”, concède Frédéric Pilloud, directeur digital de Misterfly. Le tourisme va devoir attendre, mais un certain soulagement se produit, le vaccin booste la confiance des voyageurs. Les hébergeurs peuvent se détendre (juste un peu), mais il faut faire la jonction jusqu’au printemps, supposé être la saison de la reprise. Fournir des garanties est une solution immédiate.

Informer, c’est rassurer

Nous l’avons vu, la communication via les réseaux et autres canaux joue beaucoup dans l’apaisement : le “Vieux Logis”, en Dorgogne, n’hésite pas à raconter ses coulisses, sa préparation de la reprise dont on ignore la date. Montrer l’envers du décor est une excellente manière de rassurer, car cela repose sur la confiance que l’on accorde aux visiteurs, mise en miroir avec la confiance que les visiteurs vont réserver aux hébergeurs, jusqu’à atteindre l’acte d’achat.

Souvent, l’incertitude naît du manque d'information, raison pour laquelle 64% des sondés n’envisagent pas de voyager (à l'étranger) dans les 12 prochains mois, d’après la même étude, menée sur les 18 derniers mois en France, Allemagne, Inde, à Singapour, au Royaume-Uni et aux États-Unis.

A noter, la technologie peut largement secourir les professionnels, qui doivent afficher toutes les mesures anti-Covid et ne jamais hésiter à diffuser des photos du quotidien illustrant l’hygiène de leurs lieux (accueil, points de contact, draps… jusqu’à la télécommande de la télé, hydro alcoolisée). Chez les clients, la technologie, c’est aussi la manière de chasser certaines inquiétudes : la prise d’informations et la dématérialisation des papiers, grâce à leur propre écran de smartphone, les renvoie à leur propre gestion du virus, comme le port du masque, qui les responsabilise individuellement.
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Un bon coup de câlinothérapie

Rassurer, c’est aussi redoubler d’attention lors de vos contacts directs avec vos clients ou éventuels clients. Votre voix et vos mots au téléphone, vos mots sur les mails … Les voyageurs apprécieront cette prise en charge, aucun ne vous reprochera de trop le materner ! La gentillesse n’empêche pas d’être cash : l’étude Amadeus précise que la manière de vaincre la peur des séjournants, c’est aussi de mettre en avant une politique commerciale assouplie. Facilitez donc vos conditions d'annulation: 37 % des touristes français y sont sensibles. On ne le répètera jamais assez dans les circonstances actuelles ...