Plus rien n'arrête AirBnB !

A la veille d'une prochaine et plus-que-probable entrée en bourse qui la valorise 31 Milliards $ (rien que ça ...), les dirigeants de la plateforme californienne multiplient les acquisitions et les annonces. Hôtels en dernière-minute et billets d'avions sont au programme ...

Les lecteurs de notre blog ne seront pas surpris car cela fait plusieurs mois que nous avions déjà reniflé ces principales annonces confirmées, coup sur coup, ce vendredi:

• AirBnB vient de racheter HotelTonight pour 435 Millions $,
• AirBnB vient de confirmer à ITB Berlin, le grand salon mondial du tourisme, qu'elle lancerait prochainement un service dans l'aérien.

Ces annonces confirment deux stratégies importantes pour AirBnB :

• devenir un acteur influent sur l'univers de l'hotellerie,
• devenir un "acteur global" du voyage en incluant la dimension "transport" dans ses offres après les chambres, les restaurants et les expériences.

90% des clients d'hôtels résident ensuite dans un "AirBnB"

Pour AirBnB, le rachat d'HotelTonight est stratégique car il lui permet de mettre la main sur un acteur qui s'est fait pour spécialité d'afficher des prix cassés en dernière minute; ce qui correspond à la tendance montante des internautes de réserver le plus tard possible leur hôtel pour bénéficier des prix les plus cassés.

Qui plus est, pour AirBnB, vendre de l'hôtel est le meilleur moyen de vendre de la location en appartement ou en villa. Pourquoi ? Selon les dernières déclarations de ses dirigeants, 90% des clients qui, pour la première fois, ont réservé un hôtel sur AirBnB viennent, la seconde fois, réserver ... un appartement ou un villa".

L'hôtel serait-il, finalement, le meilleur moyen de convertir un client en "guest" d'appartement ou de villa AirBnB ?..

Se prémunir des risques qui pèsent sur les locations

Toujours est-il que rien de ces annonces n'est surprenant ni ne semble relever d'une innovation spectaculaire. Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'une plateforme ne peut se maintenir au très haut niveau qu'en proposant le maximum de services (et de types de prestations) à ses clients (d'où le lancement, aussi, d'une offre dans l'aérien). C'est ce que font les deux principaux OTAs (Expedia et Booking) et donc, ce que va faire désormais AirBnB pour se maintenir à des niveaux aussi élevés sinon supérieurs à ses deux rivaux.

Enfin, l'autre explication de ce rachat tient au fait que le business d'AirBnB est contesté d'une région à l'autre du globe par les autorités locales qui multiplient les actions contre le géant californien pour lutter contre son hégémonie et les conséquences sur l'évolution de l'immobilier dans certaines villes. Le business hôtelier reste donc moins risqué et pourra permettre d'amortir certains effets négatifs des restrictions légales qu'AirBnB doit affronter dans des secteurs très rentables comme Paris ou Barcelone, par exemple.

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Outre la volonté de développer sans limites son business, AirBnB doit aussi donner des gages à la communauté financière qu'elle s'apprête à mobiliser à l'occasion de son entrée en bourse. AirBnB - qui est rentable depuis cette année - doit prouver sa capacité à devenir une cash machine aussi puissante que Booking. Et, à ce jeu-là, Booking (on l'a vu) n'entend pas se faire tailler des croupières par sa cadette.

L'avion en ligne de mire

Nous l'avions annoncé le mois dernier, le recrutement d'un vétéran de l'aviation américaine, Fred Reid, aller certainement précipiter les actions d'AirBnB en la matière. C'est donc chose faite, et officiellement, depuis ce matin.

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«Transporter notre communauté fait partie de l’expérience de voyage totale que nous voulons proposer" a souligné Greg Greeley, le patron de AirBnB Home. "Nous discutons avec des compagnies aériennes. Nous avançons vite et sommes très excités de nous lancer !".

Toutes ces annonces (et la prochaine entrée en bourse) imposent l'image d'un AirBnB qui se donne les moyens d'être l'un des acteurs incontournables du voyage en ligne et des loisirs. Avec son modèle économique basé sur une seule commission de 3% prélevée sur le professionnel (et 12% sur le client), le géant californien mobilise de plus en plus d'offres dans ses inventaires même si son principal rival reste Booking qui prépare, selon plusieurs sources, une riposte tout aussi forte ... dans les transports aussi peut-être ...