Booking génère désormais 20% de ses revenus avec les locations de vacances mais AirBnB reste en embuscade ...

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Stratégie gagnante pour Booking dans les locations de vacances. Pour la première fois de son histoire, elles ont généré en 2018 un-cinquième de ses revenus. Et le champion mondial ne compte pas s'arrêter en si bon chemin ...

Les chiffres de 2018 viennent d'être révélés par Booking et les données ont de quoi donner le vertige :

  • 92,7 Milliards $ de réservations brutes sont passées par Booking,
  • soit une augmentation de 14% par rapport à 2017,
  • au final, ses revenus "nets" s'établissent à 14,5 Milliards $,
  • soit une augmentation de 17% par rapport à 2017,
  • enfin, sa marge se chiffre à 5,7 Milliards $,
  • soit 18% de plus qu'en 2017 !

N'en jetez plus ... La "toute puissance" de Booking n'est donc plus à démontrer tant ses derniers chiffres atteignent des sommets jamais atteints par aucun de ses rivaux; dans l'ordre, Expedia est le suivant ...

L'autre grande révélation de ces chiffres annuels, c'est que les revenus générés par les locations de vacances (appartements, villas ...) ont désormais passé la barre - pour la première fois - des 20% de revenus nets générés par Booking, soit un total de 2,8 Milliards $.

Il faut dire que Booking n'a ménagé aucun effort pour devenir un opérateur incontournable de la location de vacances et de, ce fait, ne pas seulement afficher des hôtels et des maisons d'hôtes dans ses "listings". En l'espace de deux ans, Booking a mobilisé plus de 5,7 Millions de locations de vacances (toutes, réservables en ligne, c'est important !), soit une augmentation de 18% par rapport à 2017.

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Cette stratégie - qui lui permet de contrer la progression fulgurante d'AirBnB - place Booking comme l'OTA qui offre la plus large palette d'hébergements en ligne et cette stratégie porte ses fruits : selon son Président, Glenn Fogel, 40% des clients de Booking qui réservent régulièrement des hôtels ou des maisons d'hôtes ont aussi réservé des hébergements "alternatifs" (appartements, villas ...) en 2018.

AirBnB: "Même pas peur ..."

Cette stratégie fait écho à celle implémentée par AirBnB qui, en 2017, a ouvert ses "listings", à l'inverse, aux hôteliers ... selon une même logique, d'après ses dirigeants: "Les clients aiment bien varier les types d'hébergements dans lesquels ils passent leur séjour. Désormais, donc, il n'est pas surprenant que des clients passent d'un hôtel à un appartement, et vice-versa...".

Nouveau call-to-action

Pour autant, cette annonce n'a pas fait cillé son principal rival, AirBnB, qui (ce weekend) s'est contenté de rappeler que "son" inventaire atteignait - lui - 6 millions d'adresses, soit 300.000 de plus que Booking (dans l'univers des locations de vacances, s'entend ...).

Si Booking - coté en Bourse, et donc soumis à la publication de chiffres officiels - a tout révélé de son "inventaire", AirBnb a seulement répliqué que son revenu dans les locations de vacances pour le seul dernier trimestre 2018 avait dépasssé 1 Milliards $, soit, au final, 1,6 Milliards $ de plus que Booking, toujours dans l'univers des locations de vacances. En effet, selon quelques analystes financiers, les revenus annuels de AirBnB seraient de l'ordre de 4,4 Milliards $. La guerre des chiffres risque donc d'alimenter la chronique des prochains mois entre Booking et AirBnB.

Plus de fidélisation pour Booking

L'autre enjeu de Booking, toujours d'après ces derniers chiffres, est d'investir sur une plus grande connaissance de sa marque et de fidéliser la clientèle mondiale afin de devenir un "carrefour incontournable de la réservation d'hébergements et d'expériences". Dèjà, selon les derniers chiffres publiés, 50% des réservations seraient générées par des "fidèles" de la marque Booking ...

Ces dernières semaines, Booking a d'ailleurs annoncé avoir réduit ses investissements dans les comparateurs de prix ou les sites d'avis comme TripAdvisor pour mieux se concentrer sur les supports de publicités plus classiques comme la télévision où l'OTA a dépensé plus de 500 Millions $ en 2018 (soit + 70 Millions $ par rapport à 2017).

Sa dernière campagne - "Be a booker !" (devenez un réserveur, ou un "habitué de Booking", plutôt qu'un rêveur) - a été lancée aux US la semaine dernière et connaît déjà un grand succès.(voir ci-dessous)

La campagne devrait aussi booster les réservations qui - de l'avis du directeur financier de Booking - sont un peu plus lentes à partir en ce début d'année, notamment en Europe avec une progression plus légère en 2019 que l'année dernière à la même époque, soit 6% à 8% et, au final, une prévision de croissance de son revenu global de 1% seulement d'ici à la fin 2019.

Cette tendance semble affecter tous les acteurs du tourisme et Booking note d'ailleurs un afflux d'hébergeurs (y compris d'hôteliers et de campings) désrieux de se vendre dans ses listings dès ce printemps : "Quand les chiffres ne sont pas là, de nombreux indépendants nous rejoignent pour qu'on liquide une bonne partie de leur stock ..." souligne, le directeur financier de Booking.

Dernier point annoncé dans ces résultats annuels, Booking souligne que 10% de ses réservations passent désormais par "sa solution" de paiement: le client paie à Booking et l'OTA reverse ensuite (moins la commission) la part nette revenant à l'hébergeur. Nul doute, que dans les résultats de 2019, ce chiffre croissant aura un impact significatif sur les revenus financiers du champion mondial.