2 établissements sur 3 ont du mal avec la parité tarifaire !

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La parité tarifaire - ou comment proposer tout à fait légalement de meilleurs prix sur son propre site (par rapport aux OTAs) - reste un sujet sensible chez beaucoup d'hôteliers et de maisons d'hôtes. La preuve ! Seuls 1 hébergeur sur 5 applique la loi qui lui permet, pourtant, d'attirer plus de réservations en direct ...

C'est bien connu, les voyageurs aiment bien réserver en direct (89% des personnes interrogées) surtout si le site des pros proposent des tarifs "directs" meilleur marché que sur les sites des OTAs. Pourtant, selon la Commission européenne qui a mené une enquête auprès de 16.000 hébergeurs, seul 1 hôtelier (ou une maison d'hôtes) sur 5 profite de la liberté de proposer sur son site de meilleurs prix que ceux proposés sur les sites des grandes agences en ligne. Et ce malgré le droit que lui en donne la loi ! Pourquoi ? Selon cette étude (qui corrobore d'autres études menées en France par l'Autorité de la Concurrence entre autres), les hôteliers ne savent pas gérer facilement une double, voire une triple tarification. Et donc, le fait de publier sur leur site des "meilleurs prix garantis". Résultat ? Dans la plupart des cas, les OTAs proposent des prix identiques à l'hôtelier (donc, aussi bon marché) et, quelquefois même, des prix plus bas que sur le site de l'hôtelier lui-même (un comble !). Les clients finalisent ainsi leur réservation sur le site de l'agence en ligne au grand dam de l'hôtelier qui se voit, en plus, gratifié du paiement d'une forte commission. En clair, après plus de 3 ans d'existence, la loi réclamée à corps et à cris par la profession ne sert qu'à une courte minorité d'hébergeurs...

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Les OTAs souvent meilleur marché que l'hôtelier lui-même !

D'après l'étude européenne, le fait que les hôteliers ne prennent pas l'avantage sur les prix proposés par les OTAs repose sur au moins 3 raisons :

  • 47% des hôteliers ignoreraient toujours que les OTAs - sous le coup de la loi - avaient globalement assoupli leurs règles de parité et autorisaient donc, par contrat, leurs "partenaires" à appliquer de meilleurs tarifs sur leur site,
  • 79% des hôtels interrogés affirment ne pas pratiquer de prix différents entre leur propre site et celui des OTAs pour des raisons de cohérence commerciale: pas question, pour eux, de proposer sur leur site de "meilleurs prix garantis" ! Or, on sait que 89% des clients sont disposés à réserver sur le site de l'hôtelier à cette condition première ...
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En fait, les vraies raisons qui bloquent les hôteliers à appliquer la (dis)parité tarifaire tiennent plus à l'incompréhension et l'impossibilité technique qu'autre chose. Selon l'enquête conduite au plan européen:

  • 53% affirment ne pas comprendre pourquoi ils devraient afficher des prix différents sur leur site et celui des OTAs,
  • 33% considèrent que leur contrat ne le permet pas,
  • 33% craignent des représailles de la part des OTAs,
  • 21% considèrent qu'il est difficile techniquement d'afficher des prix différents sur leur site et celui des OTAs,

Encore plus fort, l'un des éléments les plus troublants de l'enquête est qu'en France et en Allemagne, 27% des hôteliers affirment pratiquer des prix différents et donc, meilleur marché sur leur site et ceux des OTAs alors que la commission européenne (qui a mandaté plusieurs experts pour vérifier ces dires) n'a, en réalité, constaté aucune différence.

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Le chemin vers l'indépendance commerciale (et la prédominance des réservations directes) est encore très long pour une majorité d'hébergeurs qui, dans le même temps, déplorent trop dépendre des OTAs sans pour autant accomplir les efforts nécessaires pour s'extirper d'un modèle économique qui finit par leur coûter très cher : l'an dernier, les commissions ont représenté le 2ème poste de charges des hôteliers mais également celui qui a le plus progressé en un an (+7+% contre 3% pour les frais de personnel).