AirBnB va construire ses propres immeubles et louer "ses" appartements
AirBnB n'a jamais caché ses intentions de devenir une "marque globale" du voyage. Pour cela, le géant californien ne recule devant rien y compris le fait de construire ses propres immeubles ... 20.000 bâtiments "Friendly Buildings by AirBnB" sortiront de terre d'ici 2 ans !
AirBnB n'a pas l'intention de louer éternellement les appartements de ses "hôtes". D'ici quelques années, il est fort probable que la majorité des biens loués sur son catalogue finissent par lui appartenir en propre ! Comment ? Non pas en rachetant les maisons d'hôtes de ses annonceurs actuels mais en construisant ou en exploitant ses propres immeubles.
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D'ici 2019, on annonce le chiffre "vertigineux" de 20.000 constructions nouvelles (marquées du sceau de AirBnB) de par le monde. Les premières du genre seront établies aux Etats-Unis, en Floride plus précisément, à deux pas des parcs géants de Disneyworld qui accueille 20 Millions de touristes chaque année.
Ci-dessus, l'immeuble Niido que AirBnB va construire avec le promoteur américain Newgard Development Group.
Pour réaliser cet exploit de construire 20.000 immeubles en 2 ans, AirBnB va s'appuyer à la fois sur des investisseurs (à la manière de ceux qui achètent des lots chez Pierre & Vacances) et des promoteurs immobiliers.
Est-ce que cet immeuble est assimilé à un hôtel ? Certainement pas ! AirBnB compte confier un bail à 324 locataires à l'année qui auront ensuite l'obligation de mettre les-dits appartements en location sur AirBnB pendant un maximum de 180 jours.
Le modèle économique de ces nouveaux immeubles reste classique : le propriétaire de l'appartement percevra 25 % du montant de la location et le reviendra au locataire; à charge, pour lui, d'accueillir l'hôte et de gérer la qualité de l'appartement (ou de payer des services à d'autres prestataires AirBnB pour cela ...). Airbnb, de son côté, continuera de prendre sa part de 3% de commission. Reste à savoir combien coûteront ces appartements pour un propriétaire-investisseur et quel sera le montant du loyer que le locataire principal devra payer.
En clair, chaque locataire pourra occuper l'appartement la moitié de l'année et devra le louer le reste du temps aux clients de AirBnB. Ou comment fournir un service hôtelier sans se déclarer hôtelier !
Car ce n'est pas tout : AirBnB a prévu de loger dans ces immeubles tous les services qui font actuellement défaut à ses adresses actuelles :
- les rez-de-chaussée seront loués à des magasins de type Starbucks pour offrir un vrai service de petit-déjeuner,
- des restaurants pourront aussi s'y installer ainsi que des salles de sport, des saunas, des instituts de beauté, etc ...
- un parking gardé et sécurisé ainsi qu'une bagagerie car les "hôtes" détestent se retrouver lestés de leurs bagages durant les dernières heures de leur séjour...
A ce rythme-là, ces immeubles deviendront de vrais hôtels virtuels. Le plus, par rapport aux adresses actuellement en libre-location sur AirBnB ? "Welcome Money !" puisque la marge d'AirBnB ira bien plus loin que la commission perçue sur l'hôte et le voyageur ... grâce aux bénéfices immobiliers que le géant tirera de ces nouveaux actifs.
Et de plus, finies les plaintes de voisinnage: les locataires à l'année seront des locataires avertis sur les risques de vivre dans un immeuble qui change d'occupants plusieurs fois par jour et tous les jours de l'année !
Le rythme des constructions devrait s'accélérer dans les prochaines années et faire d'AirBnB une chaîne "hôtelière" à part entière à l'extérieur - comme à l'intérieur des villes - grâce au rachat d'immeubles complets (comme ce sera apparemment le cas, bientôt, à Paris).
==Dès lors la menace vaut-elle pour les seuls hôtels ?== Certainement pas. Même si AirBnB aura toujours besoin de la maison d'hôtes en pleine campagne, il n'en reste pas moins vrai que ==ces constructions risquent de fleurir dans les meilleurs endroits touristiques de la planète.== Dès lors, ==il y a de fortes chances que ces adresses-là soient rapidement favorisées dans les listes de résultat que les adresses "indépendantes" de la firme californienne.==Mais ne cherchons pas plus loin les raisons de s'inquiéter: ces initiatives sont finalement incontournables. C'est un peu la philosophie d'UBER: après avoir attiré des millions de chauffeurs pour lancer son service, le rêve de la multinationale est maintenant de construire ses propres voitures autonomes pour se passer de ses "travailleurs" ...