L'Europe avance d'un an ses actions anti-locations courte durée

L'Europe avance d'un an ses actions anti-locations courte durée
Le commissaire européen Dan Jørgensen a réaffirmé la semaine dernière que "les locations de courte durée constituent un gros problème" dans de nombreuses villes européennes. Face à l'urgence du problème (et à des réactions trop "molles" de certains décideurs politiques), le commissaire europée a précisé que la publication du "Plan européen pour le logement abordable" serait avancée à décembre 2025 ... au lieu de décembre 2026 !

La question de l'avenir des locations saisonnières prend, chaque mois, un peu plus d'ampleur dans le débat européen (jusqu'à s'inviter dans les débats électoraux ... ce qui est plutôt mauvais signe pour la suite). Cette semaine, le commissaire européen en charge du logement a rappelé que les locations de courte durée réduisaient considérablement le nombre de logements disponibles pour les résidents permanents (en prenant appui sur les cas parisiens et catalans) jusqu'à aller transformer certains quartiers résidentiels en zones majoritairement touristiques.

Mais ce n'est pas tout ! Pour le commissaire européen, cette situation (encouragée par l'émergence des OTAs, ces dernières années) évoque également la financiarisation du logement en dénonçant "l’usage de l’immobilier comme une marchandise ou un investissement uniquement spéculatif"; ce qui accentuerait encore plus la crise de l’accessibilité.

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Dès lors, en avançant d'un an le plan européen pour le logement, la Commission Européenne engage, en réalité, une régulation à marche forcée des locations de courte durée et ce, de manière très imminente (on parle de décembre prochain). Selon toute vraisemblance, on s'oriente donc vers un changement radical des règles du jeu (quotas, durée maximale, enregistrement obligatoire…) pour aboutir à "une meilleure coexistence entre logement résidentiel et hébergement touristique" ... avec ou sans le concours des destinations touristiques qui sont invitées à mettre un terme à un discours (et des actes) jusque là très ambivalents.

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L'ambivalence des discours politiques sur le tourisme: Il n'y a pas que sur la question des locations saisonnières que certaines destinations tiennent des discours ambivalents. Sur leur nouveau dada du "durable" (débattu dans l'entre-soi et ad nauseam des conférences touristiques), le "double discours" tient aussi la corde. Les stations balnéaires, les villes historiques ou les territoires d’aventure le martèlent aujourd’hui : "Notre tourisme sera durable ou ne sera pas . Et d'enchaîner Les déclarations de bonnes intentions, les plans de décarbonation, les restrictions sur les mobilités locales … Du joli sur le papier où à coup de déclarations martiales et de coups de menton, certaines destinations énoncent comme enjeu #1 celui de réduire leur empreinte carbone. Mais dans le même souffle, face aux élus et aux professionnels, ces mêmes territoires s’alarment d’une baisse du nombre de voyageurs étrangers, notamment ceux qui se déplacent en avion depuis les pays étrangers. Or, pour faire venir ces clientèles lointaines … il faut remplir des avions long-courriers. Et ce sont ces transports qui pèsent le plus lourd dans l’empreinte carbone d’un séjour touristique. Ce double discours reflète bien une transition pas encore assumée car les modèles économiques restent largement dépendants de la fréquentation internationale. Cependant, les engagements climatiques obligent à repenser la cible, la durée de séjour, et la façon de voyager. Ce qui est probablement plus difficile à faire que de simplement ... parler.

Même si le commissaire européen ne donne pas encore de détails concrets, une certitude ? La poutre va bouger ! Pour les propriétaires de locations de vacances français, les prochaines élections municipales de mars 2026 devraient même changer la donne dans de nombreuses communes où les élus seront soumis à de très fortes pressions. Ainsi, si c'est le cas, checkez que tout soit OK du côté de vos autorisations, vérifiez-en la durée quand c'est le cas, mais aussi votre statut juridique ou encore votre situation fiscale (impact sur les taxes locales, lire l'article).

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Déjà, de nombreux propriétaires et gestionnaires anticipent un inévitable ajustement de l’offre‑demande dans certaines zones touristiques: moins de logements disponibles pour le locatif court‑terme pourrait faire monter les prix ou forcer à une diversification (ex : location moyenne durée, coliving, etc.) ... ou (re)basculer vers la location "longue durée".

Car , l’UE veut intervenir sur les locations de courte durée comme partie de son plan pour le logement européen (Housing+1). L’offre de logement permanent et abordable est, en effet, "un enjeu stratégique pour la compétitivité, les migrations internes, la cohésion sociale" selon la banque européenne d'investissement.

Pour l'heure, cependant, les mesures précises que l’UE mettra en place (durée maximale, enregistrement, contrôle plateforme…) ne sont pas encore connues: ni le calendrier détaillé de mise en œuvre ou encore, le périmètre exact  (quels types de logements, quelles zones géographiques, quel statut d’hébergement sont concernés). Cependant, l’impact direct pour chaque type d’acteur touristique (opérateur, hôte indépendant, gestionnaire de biens, hôtel hybride…) sera certainement majeur dans les prochains mois.