Le tourisme culinaire en plein bouillonnement !
C'est certainement le marché touristique qui devrait connaître la plus forte croissance d'ici à 5 ans (x4 !) et le moyen d'allier tourisme et art de la bonne chère ou comment faire de son repas une occasion d'expériences inoubliables en famille ou entre amis !
Fin 2024, le dernier rapport McKinsey mettait en évidence un changement radical dans la manière dont les voyageurs décidaient de leurs séjours (weekends, vacances). Selon ce rapport, pour la première fois dans l'histoire du tourisme, 63% des voyageurs choisissaient d'abord la destination en fonction de ce qu'ils voulaient y faire et non pas d'un lieu ou d'un hébergement, en particulier, dans lequel ils voulaient séjourner. En clair, les "expériences" allaient devenir la clé pour attirer plus de clients sur une destination donnée. (voir notre article plus bas)
Il n'en fallait pas plus à la "planète tourisme" pour identifier les expériences les plus demandées et c'est, a priori, avec le sport, le tourisme culinaire qui semble être l'un des segments les plus prometteurs !
Selon le cabinet iMark, un puissant groupe d'études économiques, "la taille du marché mondial du tourisme culinaire a atteint 1 090 milliards de dollars en 2024 et devrait frôler les 4 210 milliards d'ici 2033", soit un taux de croissance (TCAC) de 14,46 % au cours de la période 2025-2033 !
Dans son rapport (payant) "sur le marché du tourisme culinaire", le cabinet dresse une liste précise des expériences qui marchent le mieux quand on veut mixer tourisme et "art de vivre". On y parle de cours de cuisine, bien sûr, de "tests culinaires", d'expériences sur-mesure dans les fermes, les élevages, les domaines vinicoles ou encore les restaurants (avec des cours ou des séances de dégustation) ou encore les festivals et autres événements gastronomiques dont la renommée n'est plus à faire.
Selon le rapport, le tourisme culinaire intéresse toutes les catégories d'âges de voyageurs : évidemment, les baby-boomers pour qui l'art de bien manger est une évidence, mais aussi les générations X, Y et Z). Pour ces derniers, attention, de plus en plus exigent aussi une expérience "moderne" de réservation; c'est-à-dire, en ligne !
Selon l'étude, "le marché du tourisme culinaire connaît une transformation importante, motivée par l'appétit croissant des voyageurs pour des expériences culinaires uniques et authentiques. Les consommateurs modernes recherchent des destinations qui offrent des aventures gastronomiques immersives, notamment des repas de la ferme à la table, des visites gastronomiques locales et des cours de cuisine avec des chefs autochtones".
Selon les experts interrogés, cette mutation aux forts pouvoirs économiques est alimentée par l'influence des médias sociaux et l'essor des blogs culinaires, où les voyageurs présentent des cuisines diverses qui suscitent forcément un plus grand intérêt du public mondial.
Il faut dire que, pour beaucoup de spécialistes, "la demande d'expériences culinaires personnalisées et enrichissantes" contribue aussi au rayonnement culturel d'une destination et "pousse, généralement, les acteurs en présence à innover, en créant des offres de niche qui mettent en valeur des saveurs traditionnelles tout en adoptant des pratiques d'approvisionnement durables et éthiques".
Le tourisme culinaire voit sa progression s'affirmer aussi du fait de sa notoriété à évoluer vers des pratiques plus durables et éthiques qui ont tendance à refléter les préoccupations environnementales croissantes des voyageurs. Une posture forcément moins anxiogène que les éternelles discussions sur le surtourisme ...
Concrètement, cette évolution se manifeste par une popularité accrue des expériences en rapport avec un retour aux "réalités authentiques", aux bonnes pratiques culinaires, mais aussi aux options vegan. Plus pointu ? Les établissements zéro déchet ou les destinations engagées dans une agriculture responsable. Ou encore dans la culture de l'humain, la rencontre avec un producteur qu'il soit fermier ou vigneron.
La force du tourisme culinaire est qu'il est aussi multi-saison et qu'il est possible de proposer des expériences tout au long de l'année en s'associant étroitement avec des producteurs locaux qui acceptent de mettre l'accent sur les produits de saison et biologiques qui ont aussi vocation à minimiser l'empreinte écologique. Pour beaucoup de décideurs et d'opérateurs, le tourisme culinaire s'imposerait même comme un acteur majeur du développement durable.
Enfin, en lien avec la grosse tendance du tourisme "de longévité", le tourisme culinaire répondrait aussi aux attentes de plus en plus de touristes soucieux de leur santé. L'idée serait donc de susciter l'intérêt pour des expériences culinaires axées sur le bien-être, telles que les repas biologiques, les retraites détox ou encore les cuisines à base de plantes.
La découverte des paysages associés aux cultures culinaires que les voyageurs affirment vouloir (re)découvrir avec appétit finirait de boucler la boucle d'une offre repensée et recentrée sur l'authenticité et le retour à la bonne table !