France, été 2024: "peut mieux faire"

France, été 2024: "peut mieux faire"

À l'heure des derniers conseils de classe et des examens de fin d'année, les résultats publiés par l'Alliance France Tourisme laissent à penser que l'élève France a encore quelques progrès à faire pour produire un été 2024 plus qu'honorable. A date, en dépit de l'impact des JO sur Paris et dans les grandes villes, c'est plutôt morne plaine question chiffres ...

Ce 27 juin, comme chaque année à cette date, l'Alliance France Tourisme publie son observatoire économique pour le mois écoulé et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'été n'est pas encore là ... du moins, dans les plannings de réservation.

Globamement, les taux d'occupation sont en repli par rapport à la même période de 2023, soit -0,6% et seules la Corse (+1,3%) et la région Paca (+1,5%) semblent avoir tiré leur épingle du jeu d'un printemps très morose. Dans les autres régions, sans succomber au pessimisme ambiant, les chiffres montrent une stagnation inquiétante par rapport à 2023, même s'ils manifestent un regain notable par rapport à 2022 ...

Dans le même temps, les prix moyens évoluent peu (+1,7%) et, par conséquent, le REVPAR reste très en deça de 1% (0,8%), même si la Bretagne, les Hauts-de-France et la Normandie affichent des dynamiques notables par rapport à des régions hautement plus "chaudes" que ces dernières (Pays de la Loire, Nouvelle Aquitaine ou Occitanie). On pourrait donc penser que les précédentes vacances (février, Pâques) n'ont pas attiré les franciliens trop loin de leurs bases géographiques.

Taux d'occupation des opérateurs touristiques français de janvier à fin mai 2024 (source : MKG Consulting et Alliance France Tourisme)

Selon le communiqué de l'Alliance France Tourisme, "l’année avait pourtant très bien démarré pour les réservations de séjours touristiques en agences de voyages, avec un volume d’affaires en croissance continue sur le premier trimestre. (Cependant) Avril avait marqué un coup d’arrêt qui se poursuit au mois de mai". Ce qui a pour conséquence de voir "le nombre de réservations reculer de 8,4%, tandis que le panier moyen progresse légèrement (+1,4%)"; ce qui permet au marché français de rester, somme toute, positif en "volume d’affaires" de +4,3%.

Même si les français ne renoncent pas à partir hors de leurs frontières (plutôt, à proximité comme la Grêce ou l'Espagne), des destinations comme la Thaïlande retrouvent les grâces de nos compatriotes après quelques années de prise de distance pour cause de covid suivi de l'inflation.

À l'intérieur de nos frontières, cependant, "après un mois d’avril en demi-teinte, explique l'Alliance, l’hôtellerie française retrouve des couleurs durant mai oùe nombre record de jours fériés et de ponts explique ce rebond de l’activité bien que la fréquentation demeure légèrement en retrait ..." pour des raisons liées à la météo selon les experts de l'Alliance.

Selon le dernier rapport de l'Alliance France Tourisme, notre pays reste à la traîne des autres destinations européennes: +3,1% de REVPAR contre +18,3% en Espagne, +7,1% en Italie, +12,4% en Grèce et +9,8% au Portugal.
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Au final, "la fréquentation hôtelière est toujours en recul au cours de ce mois de mai avec une baisse de -0,4 point" qui reste, cependant, moins prononcée qu'en avril dernier où elle s’établissait à -2,2 points. Au final, somme toute, le taux d’occupation continuerait de progresser de mois
en mois puisqu'il serait passé de 65% au mois d’avril à 69,3% en mai dernier.
Avec, en prime, une hausse des prix de +3,6% sur l’ensemble de l’Hexagone (+0,1% en avril). Selon les observateurs de l'Alliance, "les nombreux ponts et jours fériés auront ainsi permis aux hôteliers de jouer la carte du "pricing power", renouant avec la croissance observée au mois de mars (+3,2%)".

Au final, donc, l’augmentation du prix moyen suffirait à rattraper la légère baisse du taux d’occupation, puisque le RevPAR serait en hausse de +3,1% (+12,1% un an plus tôt pour rappel).

À y regarder de plus près, selon l'Alliance France Tourisme, ce serait, de nouveau, le segment haut de gamme qui tirerait la reprise des couleurs de l'hôtellerie française avec un taux d’occupation qui augmente de +4,2 points (contre +0,3 point, à peine, pour le milieu de gamme). En revanche, selon l'Alliance, "les segments d’entrée de gamme ne renouent toujours pas avec leurs niveaux de fréquentation de 2023; le super-économique affichant une baisse de -2,3 points et l’économique un retard de -1,4 point".