Les loisirs n'échapperont pas aux OTAs !
Pendant des années - jusqu'à maintenant encore - les professionnels des loisirs semblaient évoluer dans une "bulle" préservée de toute domination des OTAs ... à la différence de leurs confrères hébergeurs, soumis aux suprématies de Booking, Expedia, Airbnb et consorts ... Mais, en réalité, la part des OTAs dans leurs revenus va, irrémédiablement, et de manière croissante, même si ces derniers ont compris, mieux que les hébergeurs, l'intérêt de muscler leur propre site internet ...
La dernière étude d'Arival, le spécialiste mondial de l'analyse du business des loisirs et des attractions le confirme sans appel : les pros des loisirs n'échapperont pas à la prédominance des OTAs dans leur "mix" de distribution d'ici à dans deux ans au maximum.
D'ici à 2025, la croissance de ces canaux dans l'apport de réservations d'un professionnel du loisir devrait même atteindre 152% ! C'est dire si, d'une part, ces "OTAs" (online travel agencies) progressent dans leurs parts de marché et, d'autre part, si les professionnels du loisir consentent de plus en plus à "passer par ces intermédiaires" ... Pendant longtemps, en effet, les professionnels des loisirs se partageaient entre leur site internet (et leurs réseaux sociaux) et les ventes "au comptoir". Certains étaient même heureux de ne pas dépendre des OTAs ... à l'inverse de leurs confrères hébergeurs, noyés sous les commissions et la dépendance aux grands distributeurs qui les leur facturent (Booking, Expedia ...). Mais, ça ... c'était avant !
Cette tendance est inévitable car elle consacre la montée en puissance des OTAs spécialisées sur les loisirs, d'une part : Viator, le plus important, filiale de TripAdvisor, GetYourGuide (l'outsider européen), Expedia, etc ... Et, d'autre part, la montée en puissance des OTAs de l'hébergement, comme Booking, sur les métiers des loisirs; "accessoire" désormais essentiel de leur catalogue général (composé principalement d'hébergements, de billets d'avion ... et aussi, d'expériences).
Pour Douglas Quinby de Arival, l'explication est simple : "Alors que les voyageurs se tournent de plus en plus vers les canaux numériques – et en particulier leurs téléphones portables – trop d'opérateurs ne sont tout simplement pas préparés aux changements rapides en cours. Nous avons déjà signalé que près de la moitié de tous les voyagistes et près d'une attraction touristique sur quatre n'utilisent pas de système de réservation en ligne moderne". À juste titre, donc, les voyageurs se tournent vers les OTAs ... "Qui (ne) va (pas) à la chasse perd donc sa place !" selon Arival ... et ces derniers ont absolument raison. Pour rappel, pendant des années, les OTAs de l'héberment ont gagné des positions inexpugnables car les hôteliers eux-mêmes considéraient internet comme "non-prioritaire": désormais, reprendre leurs parts de marché "en direct" relève de l'exploit surhumain. Ce que les pros des loisirs semblent aussi avoir compris en ayant tiré les leçons de ce qui est arrivé à leurs confrères hébergeurs.
La leçon a été apprise ...
Car, en effet, l'autre indicateur publié par Arival en dit long sur l'état de maturité (ou de prise conscience plutôt ...) des professionnels des loisirs face à cette évolution : selon Arival, leur propre site internet (à condition qu'ils soit bien conforme aux standards de la réservation en ligne) devrait progresser de 82% dans leur capacité à générer des réservations ! C'est dire si une part croissante de professionnels des loisirs a compris l'intérêt de s'équiper d'un vrai site "vendeur", avec moteur de réservation, confirmation en temps réel et une vraie sécurisation des paiements ... Bref, tout ce que demande le client "moderne".
Dans le même temps, comme le révèle l'étude, le "sacro-saint-comptoir" (c'est-à-dire, le point de vente physique) est destiné à baisser de 7% dans sa contribution aux réservations générées par un spot de loisirs ... C'est dire aussi combien les changements de consommation sont majeurs en ce moment : plus personne ne veut attendre, faire la queue pour acheter son billet, patienter pour récupérer son kayak ou son vélo ... De plus en plus de clients veulent bénéficier d'une expérience d'achat (réservation) et de pratique ultra-fluide; ce qui n'est vraiment pas le cas maintenant dans au moins 85% des établissements de loisirs selon l'analyse de Arival.
La digitalisation des loisirs est donc irréversiblement en marche et, si certains professionnels peuvent manifester de l'agacement, voire du retard au point de n'être que 15% correctement équipés d'un point de vue digital, ==une chose est certaine : 100% des clients sont digitalisés et sont disposés à consommer leurs loisirs grâce aux facilités apportées par le digital ... c'est donc, maintenant que tout se joue pour s'imposer et sortir du lot !