Les prix des nuitées varient moins souvent en Europe

Les prix des nuitées varient moins souvent en Europe

Selon le dernier rapport SeeTransparent, la tarification des réservations de dernière minute se gère très différemment des deux côtés de l'Atlantique avec, chez nous, un recours nettement moins fort au "jonglage tarifaire" ...

En France et en Europe, les délais de réservation (ou fenêtre de réservation) sont à peu près les mêmes que dans le reste du monde :

  • 57% des voyageurs réservent plus de 15 jours avant leur arrivée,
  • 11% le font entre 8 et 14 jours,
  • et 32% réservent entre 7 jours et quelques heures (ultra-dernière-minute) avant leur arrivée. Selon les données publiées par SeeTransparent, en Amérique Latine, cette proportion grimpe même à 48% du total des réservations ! C'est dire jusqu'à quel niveau ce phénomène peut s'amplifier.

C'est dire aussi l'importance de multiplier les offres commerciales (Early-Bird, par exemple) pour encourager les voyageurs à réserver de plus en plus tôt (avant leur date d'arrivée) afin de réduire considérablement les risques de déséquilibre que trop de réservations de dernière minute peuvent provoquer sur votre taux d'occupation et votre propre organisation ...

Le rapport montre que ce phénomène est moins bien géré de notre côté de l'Atlantique que du côté des US où l'étude montre bien que les prix varient considérablement en fonction de la fenêtre de réservation des voyageurs. Comme on peut le voir ci-dessous, aux US, plus on réserve tard moins cher on paye (des promotions de dernière minute pour remplir ...) tandis qu'en Europe, les prix restent quasiment au même niveau quelque soit le délai de réservation. Cela montre que les hébergeurs US pratiquent des prix "normalement" élevés sur des délais de réservation longs : ils créent de l'intérêt pour le client en jouant sur le risque de ne pas trouver de logement à son goût au tout dernier moment ... alors qu'en Europe, la gestion des prix semble encourager le voyageur à réserver, au fond, à n'importe quel moment ...

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L'autre phénomène constaté par l'étude est que cette tendance à la "dernière minute" touche toutes les catégories d'hébergements et, en particulier, les locations de vacances qui sont, de loin, les moins bien loties pour faire face à ce phénomène. En effet, à la différence d'un hôtel, d'un camping ou d'une maison d'hôtes (où quelqu'un est toujours sur place pour accueillir les clients), les locations de vacances (quand elles sont gérées par les propriétaires en direct) ne bénéficient pas forcément de la même souplesse. Les voyageurs, eux, n'en ont cure ! En effet, désormais, le mélange des genres (sur les listings des OTAs, par exemple) est tel que le voyageur ne sait pas forcément s'il loue une location chez un particulier ou un "Airbnb" géré par un professionnel et ne se pose donc plus la question si sa réservation de dernière minute pose un problème ou non. Après tout, pour lui, si l'offre est réservable, c'est que le propriétaire a pris toutes ses dispositions pour être là et l'accueillir ... Ce qui n'est pas si évident que cela. Sans compter, vu du propriétaire, que les réservations de dernière minute peuvent aussi s'accompagner d'annulation de dernière minute avec des conséquences qui ne sont pas que financières, mais aussi opérationnelles.

Les chiffres ci-dessous montrent aussi que les voyageurs sont disposés à réserver des séjours plus longs s'ils réservent plus en amont de la saison (2 jours de plus, en moyenne); ce qui devrait inciter les hébergeurs à multiplier les offres commerciales dites "early-bird" avec des remises substantielles sur des séjours supérieurs à 5 jours. Autre façon de voir les choses : étant donné que les voyageurs de dernière minute séjournent pendant des périodes plus courtes, envisagez de réduire vos exigences de séjour minimum afin de maximiser l'occupation au cours de la période de réservation de dernière minute.

La gestion "intelligente" de la tarification dépend de nombreux paramètres :

  • votre destination : certains phénomènes comme la dernière minute sont moins marqués, par exemple, sur les stations de ski (ce qui se comprend aisément) et ne justifient pas toujours des propositions commerciales aussi variées,
  • le statut de votre hébergement et sa concurrence locale : si vous avez un gros risque concurrentiel, vous avez donc intérêt à scruter en permanence la manière dont les prix évoluent autour de chez vous et les adapter en temps réel pour "coller" au marché et aux comparaisons,
  • enfin, la capacité de votre organisation à gérer (et maîtriser) une part croissante de réservations de dernière minute.

Selon l'étude, en raison des défauts de tarification, le volume de nuitées non vendues en Europe était de 248 millions de nuitées, soit un manque à gagner de quasiment 127 milliards d'euros sur les plus fortes périodes touristiques ...

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