Le rural boosté par le "slow" et les "rocks" !

Le rural boosté par le "slow" et les "rocks" !

Non, ce post ne parle pas de danses, mais de lenteur (slow) et de vieilles pierres (rocks) ... qui vont faire le bonheur du tourisme rural en 2022 ! Et oui, le rural a la cote ! Ces deux dernières années (on vous fait grâce du pourquoi ...) la destination-campagne a gagné des points comme jamais et semble devenue le nouvel eldorado du tourisme hexagonal: pas de surpopulation sur les plages, pas de souci d'enneigement, des villages authentiques, un véritable art de vivre "à la française" ... on ne compte plus les arguments des voyageurs en faveur du rural. On ne compte plus, non plus, les oeillades des pros du voyage en faveur de nos campagnes ...

Cette année encore, le rural tirera son épingle du jeu des grandes migrations touristiques! L’attrait pour les vacances dans la ruralité est solide, à hauteur de 30 % selon une étude de l’analyste données STR menée auprès de 1500 personnes habituées à se déplacer pour leurs loisirs.

"Les voyageurs continuent de rechercher des expériences plus rurales pour échapper à la foule et profiter davantage du plein air", assure ce rapport présenté à la mi-décembre. Parmi les préférences et les comportements en matière d'hébergement (qui continuent de changer), le lieu et le rapport qualité-prix restent importants, mais l’industrie du tourisme ne manque pas non plus de "capitaliser sur le nouvel intérêt des consommateurs pour le plein air et le sens de l'espace", suggère STR.

10 % de "slowtourisme" en plus par an

Le tourisme rural est désormais souvent rapproché du slow tourisme, en raison de son éloignement évident du rythme effréné des villes. Ce mode de vacances s’inscrit dans une tendance sérieuse selon Joana Dickinson, de l’Hospitality Business School de Lausanne : "Le Slowtourisme lent devrait continuer à gagner en popularité, devenant une alternative aux vacances plus traditionnelles et devrait croître à un taux de croissance annuel composé de 10 %", estime cette diplômée, devenue experte en la matière.

Cette vision semble faite pour la campagne française, qui pourrait bien être la grande gagnante du reste de la décennie, grâce au tourisme domestique, mais pourquoi pas avec unn apport international, dans une deuxième étape de (re)découverte des vacances hors des lieux bondés.

En 2022, la France va distinguer (et aider !) une nouvelle liste des 73 projets "slow tourisme" soutenus par le fonds Tourisme durable du gouvernement. Révélée le 1er février, cette liste rassemble une dotation de 4,7 millions (soit une moyenne d’aides de 64 000 euros pour chaque projet) qui doivent soutenir la transition écologique et les transformations du secteur.

Cette démarche est vouée à renforcer un "tourisme de proximité, écologiquement plus vertueux et porteur de retombées économiques, notamment pour les territoires les moins fréquentés", détaille le document France Relance signé par Barbara Pompili, Ministre de la Transition écologique et Jean-Baptiste Lemoyne, Ministre délégué chargé du Tourisme.

Les OTAs ne s'y trompent pas

Avec le reflux du tourisme urbain et des visiteurs internationaux dans les grandes villes, les grands distributeurs que sont les OTAs ont redécouvert (et de manière durable !) la campagne ... en France et ailleurs.

Booking, par exemple, propose désormais ses sélections "country houses / Séjours à la campagne en France", sous la formule "Prenez la clé des champs !".

Airbnb, de son côté, va même jusqu'à sortir son chéquier pour embellir les plus beaux "coins" de France: la plateforme passe à la vitesse supérieure en participant financièrement à la restauration du patrimoine régional français au travers de dons faits en faveur de la fondation du patrimoine.

La plateforme a annoncé avoir versé 5,6 millions d’euros tout en devenant le principal mécène du programme "Patrimoine et Tourisme local" de la Fondation du patrimoine.

Le directeur de la stratégie d’Airbnb, Nathan Blecharczyk, a annoncé ce lien lors du sommet "Choose France Tourisme", voulu personnellement par Emmanuel Macron.

Les 5 premiers lauréats du programme Patrimoine et Tourisme local ont êté choisis en janvier dernier :

  • La ferme à colombages du village alsacien d'Engwiller.
  • Le moulin du Val-Hulin du village viticole de Turquant, en Maine-et-Loire
  • L'hôtel particulier (et médiéval) de Bourrouilhan, à Saint-Sever (Landes).
  • La maison médiévale du Grand Carroi à Crissay-sur-Manse (Indre-et-Loire)
  • La place de Roybon (Isère), dotée d’une statue de la Liberté offerte par son auteur, Bartholdi, en 1906.

Ces premiers bénéficiaires recevront, comme les autres, entre 15.000 et 30.000 euros, grâce à ce mécénat qui constitue un rapport "gagnant-gagnant", comme le soulignent les Échos du 3 février. "Airbnb soigne son image tout en explorant un nouveau terrain de jeu rural, boosté par la pandémie et la relocalisation du tourisme", apprécie la journaliste Martine Robert.

Avec cette opération absolument inédite, Airbnb veut protéger le patrimoine pour renforcer l’attrait du tourisme rural. En somme, ce qui s’apparente à une mission ministérielle est honoré par une entreprise, qui soutiendra des projets de préservation ou de sauvetage d’édifices ou de biens d’intérêt patrimonial, intéressants pour le tourisme local et la mise en valeur du patrimoine architectural, culturel, naturel ou historique des territoires. La donation d'Airbnb profitera à 200 projets dans des communes de moins de 20.000 habitants. Le but recherché, sur plusieurs années, est de développer une relation de cause à effet : la remise en état des bâtisses et aux sites choisis doit augmenter la capacité de séduction des villages, pour dynamiser le tourisme et l'économie en général.

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Ne pas oublier les initiatives franco-françaises

Mais, le rural n'est pas une découverte pour tout le monde. Dans notre pays, le soutien au tourisme rural s’illustre, depuis des années aussi, par l'attribution du label Clef Verte 2022 à 855 hébergements et restaurants.

Pilotée par une association, Teragir, cette distinction relative au tourisme durable (sur 7 critères, dont la gestion de l’eau et les économies d’énergies) est moins rattachée à l’économie réelle, elle fonctionne davantage sur un principe d’ordre administratif et d'éthique dans le choix des destinations.

Même si les labels ont perdu beaucoup de vitesse en raison de l'émergence incontrôlée du web, leur vertu est de rassurer des clients submergés d'avis plus ou moins fiables d'autres "voyageurs" et donc, de ramener un peu de raison dans le choix des voyageurs, sur la base de critères objectifs et fiables.

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