En 2022, les voyageurs vont dépenser plus d'argent !
Selon Expedia, 54 % des voyageurs sont prêts à débourser davantage pour s’offrir des vacances réussies cette année (peut-être, de relâchement final). Face aux privations interminables et aux séjours sous contrôle, ce réflexe compensatoire illustre une envie de retrouver la liberté en s'offrant des moments de vie. En lien, on assiste à une vraie prise de conscience environnementale et une considération des producteurs locaux, associées à des dépenses supplémentaires.
L'incertitude chronique qui s’est installée au quotidien depuis 2020 provoque un fort désir de défoulement. Les consommateurs de vacances soumis aux pas de tango des politiques sanitaires souffrent encore d’un manque de visibilité sur leur agenda de loisirs.
Ils ressentent du ras-le-bol. Leur réponse à cette lassitude face à des contraintes qui durent est l’envie de dépenser. Cette situation apparaît nettement dans deux études toutes fraîches et pertinentes. Tout d'abord, un nouveau rapport d'Expedia révèle que les voyageurs vont dépenser plus pour leurs voyages cette année. Ce "Traveler Value Index: 2022 Outlook" développé avec Wakefield Research auprès de 5500 adultes vivant dans 8 pays révèle que les voyageurs, tous habitués au Covid, ont assimilé tous les apprentissages de 2020-2021 : la flexibilité des réservations en priorité des priorités, suivie de l’hygiène.
La prudence sanitaire fait redouter les destinations sujettes à l’overtourism à 49 % d’entre eux. Ils veulent vivre et voyager en toute sécurité: "Le voyage est sur le point de vivre une année comme jamais auparavant, car les gens planifient des voyages motivés, valorisent davantage le temps de vacances et augmentent leur investissement dans des expériences uniques", déclare Ariane Gorin, présidente d'Expedia for Business. Face à l’incertitude, les clients "veulent un éventail d'options à portée de main". Il faut y comprendre que le prix est une chose, que la pluralité des choix en est une autre mais que l'imbrication de deux sera une clé de réussite en 2022. Et le maître-mot, en matière de conditions d'annulation, restera "la fle-xi-bi-li-té" !
Dépenser plus ne signifie pas dilapider son argent de manière compulsive !. Un peu comme un coach attentionné, Expedia rappelle que "la possibilité de réserver un voyage à un prix raisonnable et de modifier les itinéraires de voyage est un must absolu aux yeux des voyageurs". Lorsqu’il s’agit d’un billet d’avion, 84 % des sondés affirment qu'un tarif réduit a une influence sur leurs réservations. 83 % affirment que "les options tarifaires flexibles font toute la différence".
Ce rapport, dévoilé mi-janvier, repose sur des entretiens menés en France, au Royaume-Uni, en Allemagne, au Canada, aux US, au Mexique, en Australie et au Japon.
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Tripadvisor confirme :
Le rapport "Travel in 2022 - A Look Ahead" de Tripadvisor, produit en partenariat avec Ipsos MORI, aborde aussi les tendances du voyage en 2022… et au-delà.
L'analyse du sentiment des consommateurs confirme une forte appétence de vacances chez les Britanniques (78 % des personnes interrogées se déclarent susceptibles de voyager pour leurs loisirs en 2022. En 2019, 72 % ont voyagé réellement). Cette envie s’élève à 71% aux US.
Les dépenses moyennes par voyage pour 2022 seront donc supérieures à celles de 2019, car les voyageurs "cherchent à améliorer leur expérience de voyage", certifie la plateforme au hibou.
Elle prévoit même 29% de dépenses supplémentaires chez les voyageurs américains en 2022 comparé à 2019, mais -1% de moins chez les Britanniques et -19% chez les Italiens.
Dépenser plus pour quoi faire ?
Production artisanale de noix dans les Hautes-Alpes © Valdinoix
Le rapport Expedia (vu plus haut) met en avant 38% de voyageurs dont le budget vacances abondera vers les restaurants et autres commerces locaux, tandis que 59% d’entre eux sont prêts à payer pour la durabilité.
Ce concept variable peut englober la réservation d’un hébergement vertueux en matière de protection et de conscience environnementale forte. Il peut aussi concerner les producteurs locaux, qui ont toute la pertinence pour satisfaire aussi l’envie d’implication dans les territoires.
A ce titre, il faut se tourner vers l’étude Tripadvisor, qui aborde la question : 20 % des voyageurs interrogés (aux US, en UK, Australie, Japon et Singapour) déclarent qu'ils s’offriront davantage d'activités culturelles guidées.
Le rapport explique que les dépenses supplémentaires sont liées à des activités supplémentaires (ce qui n’est pas une évidence) permettant de *"visiter une destination en mode immersif, en découvrant de nouveaux endroits, en vivant de nouvelles expériences et en apprenant sur l'histoire et la culture locales"*. Le prix de l’authenticité se transforme en plus-value clairement identifiée dans le fléchage budgétaire à l'échelle du consommateur.
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Dépenses par nationalités : une question de moyens et d'État d'esprit
Le panier moyen de leurs prochaines vacances annoncé par les voyageurs varie forcément selon leur nationalité, dans un mélange entre le niveau de vie moyen, le budget vacances et l’état d’esprit des voyageurs (63 % des Français sont "lassés par la pandémie" selon un sondage Elabe présenté le 5 janvier).
Pour les hébergeurs français, si les pouvoirs d’achat de vacances britannique, allemand et américain (parmi les clientèles habituelles dans l’Hexagone) sont significatifs d’une envie d’ouvrir le porte-monnaie, les bénéfices liés restent évidemment suspendus au desserrement des contraintes internationales, en faveur de la destination France.
Cette inconnue de l'équation devenue habituelle (le Covid qui s'en va et qui revient) doit rassurer. En effet, en cas de copier-collé de 2020 ou 2021, l'année 2022 saura mobiliser le tourisme domestique. Grâce à cette sécurité bleu-blanc-rouge que n'ont pas tous les pays, les liquidités nationales dépensées en France (et non pas à l’extérieur) seront là pour faire réussir les professionnels du tourisme.
La reprise invite à attirer les Britanniques et les Allemands
Ce dernier graphique complète un panorama de retour des vacances invitant à miser, au regard de leurs envies, sur les Britanniques et les Allemands. Ces marchés émetteurs s’accompagnent d’habitudes dans notre pays, pas nécessairement pour des simples motifs de proximité.
L’étude d’Expedia se penche justement sur les moyens de transport : 71 % des voyageurs prévoient d'utiliser leur propre voiture ou une voiture de location pour un voyage à venir, 55 % affirment que l'avion est leur moyen de déplacement favori. Par classes d'âge, les velléités de vacances à l’international sont plus fortes chez les individus des générations Y (49%) et Z (47 %), c’est-à-dire les 25 à 40 ans, tandis que "les générations plus âgées sont plus réticentes", devine Expedia. Concrètement, la génération X (46 à 56 ans) est à 34 % ouverte aux grands départs, contre seulement 20 % des baby-boomers.
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