Booking, Expedia: quelle météo de reprise pour 2022 ?
Pour les deux OTAs les plus anciens (Airbnb a été créé bien après), 2022 devrait signer l'année de la "reprise" ... Avec une approche en 3 axes, résumée par "le voyage médicament", un voyage qui émerveille dès le départ de chez soi, le voyage "pur" (sans travail) et le "voyage rencontres". Après de longs mois de semi-vacances ou carrément de reports de séjours, les voyageurs privés de liberté veulent se socialiser et se faire du bien, plus que jamais. Leur état d'esprit positif s’ajuste à la maîtrise du Covid, qui devient une sorte de compagnon de route.
Exactement comme dans les bulletins météo, il y a toujours du bon et du vrai dans les prévisions des pros, notamment des OTAs, mais quelques ajustements sont toujours imposés ultérieurement par la réalité. Dans ses "Prédictions de voyage 2022", Booking annonce une année placée sous le signe de la diversification et de l’occasion de nouvelles relations. Les voyages ont été rares depuis un an et demi, le voyage est un cadeau que l’on fait (et que l’on se fait), que de nombreuses personnes attendent avec une forte impatience cette année. Il y aura du volume ! "Business is back, much stronger than expectative, Business is back", lançait le patron du groupe Accor, Sébastien Bazin, sur la chaîne Bloomberg, le 17 novembre. (Le business est de retour, encore plus fort que prévu. Le business est de retour !)
Le Covid est une affaire de cohabitation
Avant toute chose, il est impossible d’évoquer les possibilités de 2022 sans évoquer le virus et ses variants : à quand le prochain, et le suivant ? Ils sont devenus une composante ordinaire du quotidien, ce qui n’ôte rien à la gravité de la crise sanitaire mais souligne que, depuis en plus, on vit avec.
Bien malin qui pourra prédire la fin du coronavirus, dont l’éradication (ou le contrôle) est un facteur important pour le redécollage sans entraves de l’industrie touristique. On attend l'immunité de la population mondiale, qui doit éloigner la pandémie ou la transformer en maladie saisonnière, comme la grippe, qui ne désorganise pas la société…
90% des experts (virologues, etc.) questionnés par la revue Nature estiment que la pandémie deviendra une endémie (elle sera localisée dans certains pays). Si le "zéro Covid" n’existe pas, les 49% de terriens et les 69% d’Européens entièrement vaccinés (données du Our World in Data, 4 janvier 2022), ajoutée à l’arrivée prochaine des traitements antiviraux résolvent le problème, mais pas à grande vitesse.
Une chose est sûre, le business continuera de se développer "sous contrainte" (pass sanitaire, vaccinal, jauges, etc.). Mais, en fait, rien qui ne soit vraiment ingérable.
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Le souffle de la reprise était aussi annoncé le 4 janvier par CoStar, fournisseur d’analyses sur l'immobilier commercial : "La demande de voyages en Europe est fragmentée mais progresse largement".
Malgré les réglementations locales, le marché est en amélioration. L'intérêt pour les hôtels a augmenté de 13% (plus haut niveau depuis septembre 2020), et, surtout, 25% des personnes préfèrent les hébergements indépendants (les maisons d'hôtes sont intégrées dans cet ensemble, selon l'étude).
Eduardo Santander, PDG de la Commission européenne du voyage (European Travel Commission, ETC) met en évidence que "la popularité des locations à court terme ne faiblit pas". Une étude de l’ETC démontre que 65% des Européens veulent voyager dans leur pays ou à l'étranger au premier trimestre 2022… et que les voyages d'affaires en Europe vont reprendre du poil de la bête, à +28% cette année, car "Le contact en face à face reste une caractéristique profondément enracinée de l'activité commerciale, et les réunions en personne, y compris lors de grands événements, ne peuvent pas être entièrement remplacées par le digital."
L’année des séances de rattrapage selon les OTAs
Les voyageurs n’attendent pas la fin des masques et le retour des deux (ou trois) bises de rigueur pour se projeter et passer à l’action.
Ceux qui veulent rattraper leurs vacances annulées sont passés de 42 % à 63 % depuis 2020, selon Booking. Chez le concurrent Expedia, l’optimiste est de rigueur : "C'est vraiment encourageant de voir que l'élan croissant de la reprise de l'industrie n'a pas été entravé par des revers comme le variant Delta=, affirmait Jennifer Andre, vice-présidente mondiale d'Expedia Group Media Solutions, juste avant l’arrivée d’Omicron.
"Nous avons toujours su que la demande de voyages augmentait tout au long de la pandémie et que, dès que les conditions le permettraient, il serait difficile d'empêcher la libération de la demande refoulée". Elle ajoutait "il y a tellement d'indicateurs encourageants pour l'industrie mondiale du voyage au 4e trimestre 2021, pour 2022 au-delà…"
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Ils disent Oui à tout !
Enthousiastes, positivistes, les voyageurs n’ont pas le moral dans les chaussettes. Ils sont prêts à dire un grand "oui" aux voyages, pour rattraper le temps perdu. Sous l’effet du Covid, des privations et des frustrations, les voyageurs ont dû sacrifier la socialisation, les voyages et le plaisir.
Ils n’ont pas fait zéro voyage, mais ont sacrément réduit la voilure de leurs déplacements, et surtout, leurs vacances se sont déroulées sous contraintes sanitaires.
Ce que l’on peut lire dans ces statistiques :
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Le déplacement vers l'hébergement doit être agréable,
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Les frissons (presque enfantins) précédant les vacances ont leur importance,
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Tchao workation ? Les 73% de vacances sans travail sont à considérer.
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Les voyageurs de 2022, en quête d’équilibre, pourraient être exigeants, car le produit de vacances auquel ils aspirent doit produire des résultats… comme une pilule miracle !
Le rapport "Travel predictions 2022" a été effectué auprès de 24 000 voyageurs issus de 31 pays. Les sondés se sont exprimés sur leurs désirs de 2022 à mi-2023.
Le boom du tourisme de bien-être jusqu'en 2025
L’étude précédente contient plusieurs indicateurs solides concernant le désir de bien-être (à plus de 70 %, certaines données sont à considérer comme des certitudes).
Il est utile de prolonger ces aspects avec les prévisions du rapport 2022 sur l'économie mondiale produit par Global Wellness Institute (GWI). Cet organisme à but non lucratif voit arriver un boom du tourisme de bien-être. Il s’agirait d’une montée en flèche, plus forte qu’avant le Covid, car les gens des villes vont chercher à "guérir leur esprit et leur corps dans des destinations de bien-être comme jamais auparavant", selon Vicky Karantzavelou, de Travel Daily News.
Après une année 2021 consacrée à la réinitialisation du voyage, 2022 est l’année qui passe des idéaux à la réalité, et ça va continuer après. Cette étude publiée la première semaine de janvier prédit que le wellness travel, dont nous parlions déjà il y a deux ans, sera le secteur du bien-être enregistrant la croissance la plus rapide jusqu'en 2025, avec une augmentation de 21% chaque année, pour atteindre 9,710 milliards d’euros.
La nouvelle ère qui s’amorce est celle de la quête de nature, de durabilité et de bien-être mental, suite à la demande empêchée par les restrictions. Attention ! Ce n’est pas un grand défouloir que l’on attend, mais plutôt une tendance à prendre soin de soi.
D’ailleurs, le groupe hôtelier de luxe Six Senses s’est développé à grande vitesse en 2021, en inaugurant des établissements à Fort Bawara (Inde), Shaharut (Israël), Ibiza, dans les montagnes du Brésil, avant de nouvelles adresses de bien-être standing cette année. Le bien-être a même son sommet mondial, attendu du 30 octobre au 2 novembre 2022 à Tel Aviv (Israël).
Six Senses Uluwatu, Bali © Six Senses
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- Les hébergements indépendants vont tirer leur épingle du jeu