2021, l'odyssée de l'espace

2021, l'odyssée de l'espace

Si les "mega-riches" se préparent à leur premier séjour touristique dans l'espace d'ici à la fin cette année, l'immense majorité des terriens aspire à un plus grand espace ... mais les pieds sur terre. Après des mois de confinement, de stop-and-go et un été 2020 qui a fait (re)flamber les contagions, les voyageurs aspirent à loger dans des espaces plus spacieux et moins fréquentés en 2021. Selon la dernière étude STR - qui observe les tendances dans le monde - ceux qui proposeront de l'espace s'attireront plus de clients que les autres ...

Il n'y a pas que Jeff Bezos, le fondateur d'Amazon et de Blue Origin (entreprise spatiale), ou Elon Musk, le fondateur de Tesla et de Space X (son rival), qui peuvent offrir de l'espace à leurs clients. Vous aussi ! Si votre hébergement est en capacité de garantir de bonnes distanciations sociales et faire en sorte que vos clients ne soient pas les uns sur les autres, vous tirerez le meilleur parti de la reprise 2021.

Selon la dernière étude STR - un des spécialistes mondiaux de l'analyse des données dans l'univers de "l'hospitality", le Covid ne fait pas préférer les multinationales de l’hôtellerie ! Loin de là ... Malgré les protocoles ultra-renforcés, en mode clinique, les géants ne seront pas les chouchous du public cette année. Comme le cours de la bourse, qui monte et qui descend au gré des intérêts industriels, crises ou conflits, le cours des hébergements connaît ses hauts et ses bas … sous l’influence du virus. Quelle est la tendance pour cette deuxième année sous Covid ? Nous approchons la porte de sortie du virus, certes, et les voyageurs sont de plus en plus rassurés, mais ils restent méfiants envers les hébergements les plus collectifs, les plus concentrés, voire ceux qui procurent un véritable entassement. A l’inverse, ils recherchent des lieux qui leur procurent la sensation de libération qui leur fait tant défaut depuis les restrictions.

Cette comparaison 2020-2021, réalisée au niveau mondial par STR et Costar Realty Information (un spécialiste de l'immobilier commercia), éclaire d’un seul coup d’oeil et montre bien les changements majeurs qui portent sur les intentions de logement des voyageurs par rapport à l'été dernier:

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Nota : la notion de B&B dans ce graphisme est à prendre sous le prisme très américain de l'étude. Là-bas, les maisons d'hôtes ne sont pas limitées à 5 chambres et relèvent plutôt des formats d'auberges. Dans cette étude, à titre de comparaison les "maisons d'hôtes à la française" sont plutôt à rechercher sous l'appellation "gîte" du tableau ci-dessus.

On note donc des vacances "moins insouciantes" qui poussent à plus de prise de précaution sur les lieux où les voyageurs entendent dormir et passer une large partie de leur séjour.

Le Small & Rural is beautiful”, que nous avons identifié en début d’automne 2020, est devenu une valeur sûre de l’année 2021. On constate que les lieux garantissant zéro interaction avec autrui, à part sa propre famille, voient leur cote grimper (gîtes), tandis que les chambres d’hôtes, qui induisent davantage de contact, sont en recul (pas de panique ! C'est une tendance mondiale, largement contrebalancée par les chiffres européens). À l’extrême, les auberges de jeunesse, dont l’image est liée à une forte promiscuité, sont franchement boudées, on dirait même bannies.

L'espace va devenir un véritable luxe

Les envies divergent entre Européens et Américains

Il y a, comme on s'en doute, de sacrées différences nationales dans l’étude STR, et ces différences sont encourageantes dans le cadre d’une consommation touristique franco-française, ou de l’Europe vers la France. On constate que les voyageurs britanniques sont beaucoup moins attirés par les hôtels que les habitants de l’Union européenne et les voyageurs US. Depuis 2020, l’attrait des British pour les locations à court terme a progressé de 21 %, contre 10 % chez les Européens en général. Les Nord-Américains réclament 5 % de plus de séjours dans les chaînes hôtelières qu’avant la pandémie, mais l’envie est inverse chez les Européens (- 6%) et les Britanniques (- 16 %). Ce sont en particulier les "hôtels de marque" qui "continuent d'être perçus négativement dans l'environnement actuel" chez les voyageurs britanniques et européens. Ces derniers, les Européens, s'intéressent davantage aux petits établissements avec services, comme les chambres d’hôtes et les petits hôtels (+ 12 %). Il faut donc modérer l’impression du premier graphique, qui indique une baisse d'intérêt pour les chambres d’hôtes au niveau mondial, due au poids des chiffres US.

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Un impact modéré sur les réservations

Dans la concurrence entre formats et formules d’hébergement, le changement d'intérêt exprimé par les voyageurs ne signifie pas de baisses ou de hausses extraordinaires. Cependant, les obstacles au voyage (lisez notre article “Google publie la carte mondiale des possibilités de voyages”), qui doivent disparaître progressivement, conditionnent les envies et les comportements au sujet du type d’hébergement. Sans Covid, la défiance envers les grands hôtels n’aurait pas cours, car ces modèles de grande industrie des vacances constituent souvent des empires. Les sentiments évoluent positivement depuis plusieurs mois, grâce à la vaccination, de sorte qu’il ne faut pas perdre de vue le caractère passager des envies des clients (==le succès des hébergements indépendants peut être atténué, par exemple en 2022, car les consommateurs sont juste opportunistes=). Ce risque impose donc une certaine modestie et le besoin de prendre régulièrement la température du marché.

Il est aussi une opportunité incroyable : celle d'accueillir de "nouveaux" clients dans les établissements dits "indépendants" et de les fidéliser pour les saisons suivantes; ce qui n'est pas du tout impossible.

Photo by Greg Rakozy / Unsplash

Votre marketing doit insister sur la liberté

Si vous êtes hébergeur indépendant, il y a moyen d’utiliser ces données pour mettre en valeur vos prestations, car elles garantissent la distanciation.

Votre hébergement est le parfait inverse d’un lieu où l’on vit serrés comme des sardines. Faites-le savoir, fondez vos plus grands arguments sur cet avantage, en insistant sur la notion de liberté. Tenez compte des préférences des voyageurs en matière d'hébergement pour mettre en avant votre format à échelle humaine, personnalisé, éloigné de l’industrie des vacances etc.

L’enquête de STR précise que "les locations à court terme avec leurs commodités contenues et leurs espaces isolés sont devenues plus attrayantes" ... mais qu'il y manque très souvent ... "le service". Cette formule, qui rime aussi avec la liberté, est "devenue encore plus populaire au fur et à mesure que la pandémie progressait". Attention, toutefois, ne basculez pas dans le style "Robinson Crusoé", car les clients qui ont été isolés de force n’ont pas envie de vivre en isolement ! Tout est donc affaire d'équilibre.