Google publie la carte mondiale des possibilités de voyages

Google publie la carte mondiale des possibilités de voyages

C’est exactement comme les prévisions météo personnalisées, mais en version Covid. Ça y est, Google indique pour chaque pays les restrictions sanitaires indispensables pour la planification d’un voyage (vaccin ou test exigés, etc). Ce service d’information en temps réel est le conseiller personnel des voyageurs sur les starting-blocks. On peut même recevoir par mail les précisions de son choix.

L’augure d’une sortie définitive du Covid a multiplié les besoins d’information, ces dernières semaines : quand pourra-t-on aller au restaurant et au spectacle, voyager à l’étranger, rentrer plus tard le soir etc. La maison Google, bien décidée à tout savoir sur tout, informe désormais les voyageurs de leurs possibilités de voyages, grâce à une cartographie détaillée, pays par pays. Fini de faire son enquête pour connaître les dates et les conditions, le moteur de recherche devient le secrétaire personnel pour la disponibilité des destinations. Actuellement, chaque pays a son propre protocole, plus ou moins sévère, et il est devenu difficile de s'y retrouver entre les destinations laxistes ou sévères. “Nous constatons une augmentation des recherches d’informations sur les destinations de voyage”, a écrit Google, fin avril. Cette stratégie du renseignement à la carte est visible sur le moteur de voyages Google Travel. Les conditions d’entrée dans chaque territoire sont précisées (quarantaine, tests et/ou vaccination obligatoire etc). Ce système est franchement ingénieux, car il permet aux voyageurs qui trépignent de voyager de recevoir un mail dès que la situation évolue. Ce mode d’emploi du voyage international n’est pas inventé par l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT / UNWTO), on pourrait soupirer que le tourisme planétaire n’est pas guidé par un organisme opérationnel, mais après tout, le digital est loin d’avoir tout dit en la matière, et en plus, les réflexes pris pendant la crise sanitaire (en méthode accélérée !) sont faits pour durer, ils deviennent d’ailleurs des pratiques ordinaires, à commencer par le sans contact.

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Et après ? Google compose les étapes des voyages !

“Dans un voyage ce n'est pas la destination qui compte mais toujours le chemin parcouru, et les détours surtout”, dit l’écrivain et réalisateur Philippe Pollet-Villard. Cette idée pas tout à fait nouvelle est relancée par Google, dont la panoplie, qui semble infinie, reçoit d’autres nouvelles fonctionnalités. L’outil “Explore” déménage directement sur la page d’accueil de Google Travel pour suggérer des idées aux usagers en recherche de destination. “Vous verrez davantage de destinations sur la carte, notamment les petites villes et les parcs nationaux, et si vous avez un certain type de voyage en tête, vous pouvez filtrer les destinations en fonction de centres d’intérêt tels que le plein air, les plages ou le ski”, écrit Google. L’approche américaine (attrait pour les parcs nationaux) mais le fonctionnement est universel. Comment ça marche ? L’utilisateur saisit un point de départ et un point d’arrivée sur Google Maps. C’est entre les deux lieux que ça se passe : son écran lui permet de choisir parmi différents types d’endroits où faire une escale. Hébergements, parcs et aires de repos. Ingénieux et diabolique ! Les hébergeurs ont un immense intérêt à faire le test eux-mêmes, pour vérifier s’ils sont repérés et recommandés par la machine. Cette sorte d’agence de voyage à la carte a besoin d’être nourrie de données vérifiées, il ne faut donc pas hésiter à l’alimenter gratuitement, en passant par Google My Business, qui est bien plus qu'une simple fiche dans un annuaire.
Sur le marché de l'ingénierie digitale, l'application de voyages Flytinary agrège aussi plusieurs fonctionnalités : elle économise l'organisation de voyages complets (avion, hébergements sourcés sur Booking.com, Hostelworld et Airbnb). L'idée d'une prise en charge totale du voyage, dans tous ses aspects, progresse à grands pas.

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© Google Travel, mai 2021

Google partout… Un risque ou un atout ?

Nous traitons le sujet régulièrement, survivre sans Google est une bataille à peu près perdue. Le géant de Mountain View est devenu lors de la décennie passée un acteur du tourisme comme les autres, avec des degrés d’implication majeurs dans les économies locales et nationales. En avril, l’OMT et Google se sont associés pour guider le redémarrage du tourisme africain en formant des experts en marketing digital. Google France et Atout France ont lancé un programme de formation à Hotel Insights et Destination Insights, pour que les territoires et les pros du tourisme se démarquent de leurs concurrents en comprenant mieux de quel marché ou région proviennent les recherches à leur sujet. C’est juste fondamental, car cela ressemble à un sondage permanent. Encore en avril, la Chambre de Commerce de l’Hérault a organisé la tournée “Google Ateliers Numériques” à destination des acteurs du commerce et du tourisme. Cette pédagogie directement adressée aux indépendants les fait profiter de tuyaux ordinairement réservés aux grands groupes. La plateforme Google Analytics véritable thermomètre des visites reçues sur un site, et Google My Business, ont notamment été présentés. L’enjeu du géant digital est de donner des ficelles pour être compétitif aux plus modestes, avec le Covid comme accélérateur de besoins.

Quels sont les risques de la Google-dépendance

Aucun, à condition d’assumer ce changement apparu progressivement depuis 20 ans (nopus avons affaire à un changement adulte). Maîtriser les principaux tiroirs de "l’armoire Google" signifie ne pas être (trop) maîtrisé par cet ensemble de solutions, afin de mesurer, prévoir, cibler… et pouvoir concentrer des efforts sur l’aspect strictement humain du voyage, à commencer par le réceptif. Après tout, puisque tout devient prévisible (avec des voyages de plus en plus calibrés, voire scénarisés), l’art de l’hébergement peut reposer sur la prévision de moments sans programme, sans prévisions !. Lors d’un séjour où tout est “bétonné”, les imprévus n’en prendront que plus de valeur.