En 2021 : Voyager plus & dépenser plus !
Non, ce n'est pas la méthode Coué ! Mais, en croisant plusieurs études, une tendance semble s'installer : les français ont envie de voyages et d'évasion (principalement, en France !) et leur porte-monnaie ne devrait pas connaître de repos en 2021. Après le trou noir de 2020 (et un été, cependant, meilleur que redouté), les pros du tourisme devraient retrouver un rythme d’activité normal, voire supérieur aux années précédentes. Les privations de 2020 pourraient muscler les réservations de l’année à venir, par compensation... Après la galère, le miracle ? Voici 6 tendances à observer.
83 % des familles françaises ont l’intention de partir en vacances en 2021, selon une étude Abritel / Vrbo présentée le 26 novembre. Le spécialiste en locations de vacances pour les familles souligne les tendances de l’année prochaine, dans un rapport de tendances, fruit des changements de comportements, notamment sanitaires. Ce précieux document contient 6 tendances principales, utiles pour mieux connaître les clients de 2021. Il est le fruit d’un questionnaire en ligne soumis en octobre à 8258 parents adultes français, britanniques, allemands, espagnols, italiens, brésiliens et australiens. Un panel de 1000 personnes a été sondé en France.
Une forte envie de partir (1)
Les 83 % de candidats aux vacances interrogés par Vrbo (ex-HomeAway), comme les autres, ont pour partie dû annuler leurs projets en 2020, à cause du Covid-19. Aussi après les privations de cet automne-hiver, l’envie est grande : une moitié des familles françaises rêve de (re)partir en vacances dès que possible. Une autre donnée importante est révélée : le copié-collé ! 45 % des familles qui ont dû annuler leurs vacances en 2020 espèrent les reprogrammer sans changement en 2021. Sans surprise, les voyageurs de 2021 sont 31 % à vouloir changer d’air et 28 % ont envie de passer du temps de qualité au sein de leur famille.
Des moyens financiers supérieurs (2)
Les vacanciers ont économisé en 2020, ils sont prêts à dépenser plus pour leurs vacances de 2021. Si la pandémie est maîtrisée, 88 % des familles françaises dépenseront autant ou davantage. Elles vont se lâcher sur la qualité de leurs hébergements, de leurs repas, des à-côtés qui rendent les séjours plus agréables et parfois mémorables. Ces clients "en compensation" sont 58 % à souhaiter augmenter leur budget vacances. Ils vont s’offrir des séjours plus longs, à 52 % pour s’offrir des vacances de rêve et à 47 % pour partir plus loin que d’habitude ... dans les limites qui seront toutefois autorisées (car il faudra certainement faire avec ...). Les autres clients ? 12 % des familles imaginent qu'elles vont dépenser moins.
La recherche de l’extase : des vacances de rêve (3)
Après l’annus horribilis 2020, l’inquiétude et l’incertitude généralisées vont produire une envie de douceur, liée au projet de réussir ses vacances. ==Parmi les voyageurs français, cette fois-ci (et pas l'ensemble des nationalités intérrogées par Vrbo):
- 31 % donnent plus d’importance aux vacances qu’avant le virus,
- 36 % ont envie de se payer des vacances de rêve en 2021, car ils sont peu ou pas partis en 2020,
- 41 % visent des vacances exceptionnelles,
- 32 % ont économisé de l’argent cette année et souhaitent dépenser pour des vacances inoubliables.
Tendance 4 : reprendre le contrôle (4)
L’année 2020 a provoqué une perte de repères et a éjecté de nombreux professionnels de leur zone de confort. Les clients, eux aussi, ont fait les frais de cette instabilité. Les traumatismes issus du confinement sont démontrés par Santé publique France : Jérôme Salomon, le directeur général de la santé, souligne que la crise sanitaire du Covid-19 a “révélé la vulnérabilité psychique de nombreux Français”, auxquels il recommande de “prendre soin de soi”.
Après une année 2020 sous le signe de l’imprévu, les familles de vacanciers français souhaitent avoir une maîtrise maximale de leurs prochains voyages. Elles sont à 70 % susceptibles d’organiser elles-mêmes leurs séjours, sans faire appel à un intermédiaire. Après les interdictions variées, place à l'initiative. On remarque que le recours à la voiture, acquis pendant le Covid, devrait survivre à la maladie chez 58 % des familles, devenues méfiantes envers les autres moyens de transport. Elles sont 38 % à vouloir être plus vigilantes aux politiques d’annulation et de remboursement, 27 % aux normes de propreté dans les hébergements et 26 % à prévoir de réserver, plus qu’avant, à la dernière minute.
Dmitry Kalinovsky / Shutterstock
Vade retro la ville ! (5)
La grande tendance au rural, détectée cette année, va se maintenir. Respirer loin des villes est un besoin salutaire (et sanitaire) après deux confinements:
- 66 % des familles françaises pourraient choisir une destination non urbaine (village), ou carrément rurale,
- ce qui présente l’avantage de pouvoir pratiquer des activités de plein air, pour 63 % des intéressés,
- ils sont même 13 % à rechercher de l’aventure,
- 42 % souhaitent fuir le quotidien.
Les hébergeurs de petites villes cosy, de villages authentiques ou de demeures isolées doivent s’adapter à ces visiteurs qui souhaitent relâcher la pression bien plus qu’avant. Pour eux, ce n’est plus un luxe, c’est un besoin pour leur équilibre psychologique.
Fuir la foule, fuir le groupe, embrasser l’immensité (6)
Dans l’idéal, le voyageur 3.0 passé par la douloureuse expérience de 2020 aimerait partir en petit groupe, rencontrer d’autres petites “tribus” et profiter de grands espaces. Dans ce sens, Abritel observe chez les Français une augmentation significative de la demande de logements plus grands. La distanciation sociale et les relations limitées au noyau familial, qui constituent les fondamentaux de l’année, devraient persister l’année prochaine. Les vacanciers français de 2021 veulent partir avec le même nombre de personnes qu’avant (67%) ou moins, pour 27% d’entre eux.
En résumé, cette étude brosse le portrait d’une année 2021 orientée vers…
- La reprise, probablement euphorique,
- Une forte envie d’évasion même si ce n'est pas très loin (on parle plus d'expérience et d'évasion que de distance),
- Des phénomènes nouveaux, dont l’exigence de “mieux" qu'il va vous falloir traduire dans vos offres,
- Un fort désir d’autonomie dans les familles,
- Une envie de nature renforcée.