Les hébergeurs indépendants offrent de meilleurs prix en direct dans 53% des cas.

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Comme chaque année à cette époque, OTA Insight publie son étude sur l'état de la parité tarifaire entre OTA et hébergeurs. Les écarts subsistent et se creusent même si, dans 13% des cas, les OTAs sont souvent moins cher que l'hôtel ou la maison d'hôtes en direct ... une aberration !

La parité tarifaire reste un sujet sensible ... mais c'est un sujet qui progresse puisque, selon la dernière étude OTA Insight, 53% des prix d'hôtels et de maisons d'hôtes sont "meilleur marché" en direct.

On doit cette situation au fait, qu'en France notamment, la loi a aboli cette pratique. Mais d'un pays à l'autre, la parité tarifaire reste globalement malmenée par les usages des hôteliers, de leurs chaînes, des "vendeurs en gros" et des OTAs. Pas facile, dès lors, pour le client de s'y retrouver. La logique voudrait que le "meilleur prix garanti" se trouve systématiquement sur le site de l'hôtel ou de la maison d'hôtes ... Mais non ! Ce n'est pas toujours le cas ... loin s'en faut.

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Selon le dernier indice d'OTA Insight conduit auprès de 28.000 établissements (à la fois disposant de leur propre site et d'une diffusion en OTA), dans 13% des cas, l'OTA est meilleur marché ! Ce taux s'améliore un peu pour les hôtels adhérant à des chaînes intégrées (Accor, par exemple) mais avec un impact indirect, toutefois, sur leurs marges.

En rouge, quand l'hôtel est moins cher que l'OTA. En bleu foncé (même prix) et en bleu clair quand l'OTA est moins cher que l'hôtel.

L'autre enseignement de cette étude est que, dans 28% des cas, quand un hôtel est moins cher que sur les OTAs, l'écart de prix se situe entre 5 et 10%. Dans la moitié des cas (48%), cet écart peut même aller jusqu'à 15% de différence. En France, où la loi a rayé la parité tarifaire de la carte, les hôtels suivent globalement le mouvement permettant d'offrir "le meilleur prix" sur leur site.

Côté maisons d'hôtes, le progrès est plus timide: certaines craignent des représailles mais, la majorité confie ne pas savoir comment faire pour gérer des tarifs différents d'un canal (leur site) à l'autre (les OTAs). Mais, globalement, hôteliers et maisons d'hôtes restent "soft" sur la gestion des parités tarifaires avec les OTAs. De ce point de vue, on peut affirmer que les relations sont en voie d'apaisement.

A l'inverse, les OTAs pratiquent des différences "moins agressives" entre le prix qu'elles affichent et ceux pratiqués par l'hôtel ou la maison d'hôtes sur son site: plutôt de 0 à 5% dans 20% des cas et de moins de 10% dans 36% des cas.

Cette différence s'explique par plusieurs phénomènes sur lesquels nous avons beaucoup écrit mais le principal facteur de différence tient au recours que les hôtels et d'autres hébergeurs font aux bed banks; ces "banques de lits" qui achètent des nuitées à prix cassés et les revendent - sans l'autorisation du propriétaire - sur les sites des OTAs.

Dans ce cas-là, l'OTA ne semble pas à blâmer : sa vocation est de proposer les meilleurs prix sur son site et s'il trouve moins cher que celui que vous lui donnez, rien ne lui interdit de recourir aux bradeurs de vos chambres ... puisque vous les avez autorisés à vendre vos nuitées dans ces conditions ...

La (dis)parité tarifaire renvoie l'hébergeur à ses propres (in)cohérences tarifaires et les différences de prix sont appréciées de diverses manières par le client final (le vrai juge de paix ...):

  • normal: si vous proposez des prix inférieurs ou égaux à ceux affichés sur les OTAs
  • anormal voire inquiétant : si l'OTA propose de meilleurs prix sur son site ...

En ces veilles de grandes périodes de réservation, garantir une vraie cohérence tarifaire est un gage de sérieux pour votre établissement. Proposer de meilleurs prix garantis (avec modération, par respect pour vos relations commerciales avec les OTAs) constitue un droit et un avantage. C'est donc plutôt dans ce sens que vous devez déployer vos efforts ...

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