Plus de la moitié des locations de vacances ne sont pas équipées de moteurs de réservation

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Plus de la moitié des loueurs de meublés en sont encore à l'âge de pierre en matière de réservation en ligne et de channel manager. Selon la dernière étude de PhocusWright, cette proportion devrait baisser dès 2019 mais, pour les propriétaires, il reste encore des verrous à faire sauter ... au grand bonheur des conciergeries, leurs "nouveaux amis".

Du point de vue d'un hôtelier ou d'une maison d'hôtes, on peut prendre cette information de deux manières :

  • la bonne: les loueurs de "meublés" restent et resteront largement sous-équipés et leur concurrence devrait dont rester contenue,
  • la mauvaise : si ces "meublés" venaient finalement à s'équiper, le marché risquerait d'en être profondément bouleversé par un tel afflux de concurrence.

Car, soyons clairs, le monde du tourisme se divise désormais en deux univers : ceux qui sont réservables (et visibles) en ligne et ceux qui ne le sont pas (ou se contentent de simples annonces). Pour s'en convaincre, tournons les regards du côté d'Amazon: qui n'apprécie pas, aujourd'hui, de choisir en ligne, de payer en toute sécurité et de recevoir son colis en quelques (bientôt, quelques heures) seulement ? Pourquoi serait-ce donc toujours plus compliqué de réserver son séjour alors qu'il n'y a aucune logistique à gérer, par exemple ?

L'étude révélée par PhocusWright - le leader mondial de l'analyse des phénomènes liés au e-travel - démontre toutefois que les "loueurs" sont majoritaires à vouloir "rester sous le radar":

  • Entre 53% et 70% d'entre eux n'ont toujours pas de moteur de réservation sur leur site et n'envisagent pas d'en adopter,
  • 79% d'entre eux n'utilisent pas encore de channel manager,

Un tel retard s'explique par deux grandes familles de raisons:

  • la première est liée à la pyramide des âges et à la culture de certains loueurs: une majorité d'entre eux se sent trop âgé pour adopter les "nouvelles" technologies tandis que d'autres restent ancrés dans la bonne vieille formule "je préfère avoir les clients au téléphone ...". Oui, mais, est-ce que les "clients" ne préfèrent pas réserver sans téléphoner de leur côté ?.. Une autre raison - moins avouable - est de "passer sous les radars des services fiscaux". Mais, à ce jeu-là, certains propriétaires passent carrément sous les radars ... des clients ...

  • la seconde famille de raisons tient à des facteurs plus objectifs : pour 45% d'entre eux, les technologies sont trop onéreuses ou, encore, il leur est difficile de faire leur choix parmi la pléthore des offres qui leur sont soumises (40%). Pour 40% d'entre eux, ils n'imaginaient même pas que cette option leur était accessible; en clair, qu'ils pouvaient, eux-aussi, proposer de la réservation en ligne comme un hôtel ou une maison d'hôtes.

Nouveau call-to-action

Si le retard est plus marqué côté européen qu'aux Etats-Unis, c'est avant tout lié au fait que les américains sont plutôt structurés au niveau de la multi-propriété. Il n'est pas rare, en effet, que les principaux loueurs en ligne possèdent un minimum de 5 ou 10 appartements; de quoi justifier d'investir dans des technologies qui font gagner du temps comme la réservation en ligne ou le planning unique connecté à plusieurs canaux en même temps (channel manager).

Selon l'étude, ce faible niveau d'équipement devrait tendre à baisser en 2019. Pour cela, trois raisons sont principalement évoquées :

  • d'abord, la volonté des propriétaires eux-mêmes d'aller vers la réservation en ligne pour des raisons économiques évidentes: de nombreux "loueurs" constatent une baisse régulière de leurs réservations (par téléphone) en raison du changement fulgurant d'habitude des clients qui, eux, veulent de moins en moins "passer par le téléphone". Il leur devient impératif de se vendre en ligne au plus vite ...
  • ensuite, par l'activisme des OTAs qui (pour contrer la croissance de Booking) démarchent de plus en plus de "loueurs" pour les intégrer dans leur catalogue. C'est le cas de Booking, notamment, qui ambitionne de constituer plus de 70% de son offre avec des locations de vacances,
  • enfin, des opérateurs historiques comme AirBnB ou HomeAway qui, jusque là mixaient dans leurs offres des loueurs qui ne payaient qu'une annonce ou diffusaient une offre sans réservation, == imposent progressivement une offre 100% réservable en instantané==. Le mouvement est en marche : déjà plus de 60% de leur inventaire est réservable en instantané avec une ambition d'atteindre les 100% d'ici à la fin de cette année ...

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