2026, Google mettra le turbo sur les attractions !
Et si, en 2026, Google musclait réellement son jeu dans les activités touristiques, les attractions, les expériences ... en les faisant emprunter un chemin direct "en mode pub" ? Cette expérience en cours pourrait changer la donne des nombreuses entreprises de loisirs d'ici la saison prochaine ...
L'expérience actuellement menée aux US (Google commence toujours par son marché "natif" ...) est, certes, discrète, mais si elle se confirmait, elle pourrait changer beaucoup de choses dans la manière dont les activités touristiques (sportives, culturelles, de terroir, etc) pourraient se promouvoir dans un avenir proche.
La firme de Mountain View teste, en effet, un nouveau format de publicité pour vendre directement des billets d’expériences et d’attractions dans ses résultats de recherche. Ce modèle, déjà très en vogue chez les hébergeurs touristiques, pourrait bien redistribuer les cartes entre plateformes de réservation spécialisées dans les loisirs … et les sites officiels de ces mêmes loisirs.
Depuis cette semaine, aux US, un internaute qui tape "Disneyland California" dans Google voit s'afficher, sous le lien classique du site officiel, un module composé d'offres sponsorisées d’acteurs comme Klook, Headout ou Trip. L’encart y est, d'ailleurs, sobrement intitulé "Sponsored Tickets & Tours".
En clair, après Google Things To Do (qui reste gratuit), Google continue d'approfondir son modèle publicitaire aux loisirs, nouvel eldorado du tourisme pour les OTAs et les grands moteurs de recherche !
Et ce n’est pas anodin ... Déjà, comme pour ce qui est déjà en cours pour les hébergements touristiques, les prix affichés de certaines attractions sont parfois inférieurs à ceux du site officiel de l’attraction. Klook, un leader asiatique des loisirs, propose déjà un lien sponsorisé pour un billet d’entrée à 104 $, contre 184 $ sur le site de Disneyland …
Il fait dire que le monde des loisirs n'a pas perdu de temps par rapport à celui des OTAs et des hôtels: ici aussi, certains distributeurs n'hésitent pas à "couper" une partie de leur marge (issue de la commission négociée avec les propriétaires d'attractions) pour afficher des prix plus compétitifs qu'en "direct".
D'après nos confrères de Skift, contrairement aux anciens carrousels d’annonces textuelles, ce nouveau format se concentre sur les requêtes à forte intention d’achat avec un objectif clair : inciter à la réservation immédiate en affichant des informations qui se rapprochent plus du comparateur de billets touristiques ...
Et, au passage, pour les plus gros acteurs, cela devrait (comme pour les chaînes d'hôtels versus les OTAs) créer un nouvel espace d’enchères publicitaires pour les plateformes et les revendeurs d’expériences.
Car, pour les OTAs et les acteurs de la billetterie, ce nouveau format constitue une véritable opportunité de gagner en visibilité et en conversions et de s'imposer comme des plaques tournantes de la réservation de loisirs (comme certains internautes ont fait de Booking un espace privilégié de leurs premières étapes de recherche en mode "comparateur"). Et nul doute, d'ailleurs, que cela devrait rapidement créer une compétition plus féroce dans les enchères Google sur les billets les plus populaires (comme ceux du Louvre ou de la Tour Eiffel) dans les très grandes zones touristiques.
Pour les sites officiels d’attractions, la pression devrait donc monter d'un cran car ils devront être plus compétitifs pour apparaître "en haut de l'affiche" ou, dans le cas contraire, risquer de se faire doubler par des revendeurs moins chers. Un conseil ? Par anticipation, occupez gratuitement (et pleinement !) votre lien "Google Réservation" (à 0%) sur votre page Google My Business pour y faire votre place à moindre frais ... car, comme pour les hôtels, les plateformes ne se limiteront pas aux "grandes attractions". Aujourd'hui, en effet, des moteurs intelligents achètent des liens sponsorisés par centaines de milliers pour garantir des pole-positions aux OTAs pour tous les hôtels référencés, du plus grand au plus indépendant ...
Certes, il ne s'agit là que d'un test et - comme toujours - rien ne dit que ce "nouveau format" ne soit, un jour, généralisé ... Mais vu les enjeux, il y a fort à parier que cette fonctionnalité soit bientôt étendue à d’autres types d’activités et de destinations. De manière massive et très probablement avant le printemps prochain. Donc, à vos optimisations ... au risque de devoir casser la tirelire pour enchérir sur votre propre offre commerciale:
- Optimisez votre page Google My Business et vos fiches produits (titres clairs, visuels attractifs, tarifs compétitifs),
- Soyez présent dans le programme "Things to Do" de Google: c'est gratuit et immédiat si vous utilisez déjà elloha, par exemple ...
- Enfin, si vous êtes un produit "concurrencé" ou sur une forte zone touristique, mettez en place une stratégie d’enchères publicitaires sur les mots-clés à haute intention ... car, vous risquez de vous faire détrôner par plus petit (mais plus malin) que vous d'ici ce printemps,
- Et pour cela, surveillez vos concurrents locaux … et vos distributeurs (si vous avez déjà des connexion avec eux) ! Car certains OTAs pourraient proposer vos prestations à un prix inférieur aux vôtres.
Oui, comme nous l'écrivons depuis des mois (sinon, des années) Google ne veut plus seulement inspirer les voyageurs : il veut leur vendre des billets. Surtout s'ils sont sur leur téléphone mobile et à quelques kilomètres seulement de chez vous ...