Le casse-tête de la parité tarifaire en 2025

Selon le dernier World Parity Monitor (pour la 1ère moitié de l'année 2025), dans trois recherches sur quatre, un OTA est capable d’afficher un tarif plus bas que celui proposé en direct sur le site de l'hébergeur. Cet été, pour un grand nombre de clients indécis, prêts à réserver, mais qui cherchait les offres les moins chères, cet état de fait s'est révélé être un défi de taille pour un grand nombre de professionnels ...
Les données du dernier World Parity Monitor sont aussi limpides qu’implacables :
- 33 % des recherches donnent l’avantage à une OTA
- Seulement 45 % placent l’hôtelier (ou tout autre hébergeur) en tête
- La parité parfaite ? Juste dans 22 % des cas
- Enfin, sur une vingtaine d’offres visibles sur Google Hotels, le site officiel se voit battu dans 75 % du temps !
Autrement dit, en 2025, c'est le grand écart ! Et cela risque de faire très mal d'un point de vue économique car les pertes de contrôle tarifaire coûtent souvent très cher en matière de rentabilité. En cause, selon les spécialistes en charge de l'étude: "commissions opaques, promotions sauvages, rediffusions multiples …". Rien d'illégal, tout en mode "contractuel", mais il est évident que l’hôtellerie indépendante se voit, dans bien des cas, concurrencée sur tous les fronts.
Comment en est-on arrivé là ?
L’explication est souvent contractuelle : en signant avec un OTA "principal", l’hôtel accorde (parfois par inadvertance) un droit de redistribution à d’autres portails affiliés. Résultat ? Certains revendeurs n’hésitent pas à rogner leurs commissions pour casser encore davantage les prix, sans même prévenir l’établissement concerné. Avec plus de 400 OTAs dans le monde, le undercutting est devenu, non seulement, une pratique commerciale implacable ... mais aussi, dans bien des cas, un phénomène qui échappe aux OTAs eux-mêmes.

Mobile, desktop : qui relâche le plus la garde ?
Selon cette étude à mi-2025, sur mobile, les offres OTA seraient moins chères dans 38 % du temps, contre 31 % sur ordinateur ... Pourquoi ? L’ergonomie mobile accélère la décision : offres flash, promos exclusives, expérience utilisateur taillée pour l’instantanéité. Dans ces conditions, le undercutting se cache souvent dans les versions "mobiles" des OTAs. ==Pas évident de repérer le phénomène si vous ne traquez vos prix (chez les OTAs) que via leur version "ordinateur" ...
Cependant, malgré cette pression, quelques bastions "commerciaux" résistent avec des plans tarifaires (souvent issus d'une bonne application des règles de revenue management) moins contournables que d'autres:
- "Familles et longs séjours" : 50 % obtiennent de meilleurs tarifs en direct et concerne ceux qui réservent tôt et restent plus longtemps,
- D'ailleurs, les "Réservations anticipées" (entre 6 à 9 mois avant l'arrivée) gagne le plus de terrain sur le "canal direct"; c'est-à-dire, le site de l'hébergeur (versus l'OTA).
Enfin, point interessant, l'étude révèle que les hôtels indépendants qui sont plus flexibles et, surtout, qui affichent des prix différenciés battent l’OTA dans 54 % des cas (contre 41 % pour les chaînes).
Passez à l’action ! (Ré)inventez votre stratégie directe
Pour rester armé face aux OTAs (et, en particulier face aux affiliés qui cherissent le undercutting), les solutions sont connues:
- Passez vos contrats de distribution au crible : surveillez les clauses qui autorisent la redistribution,
- Mettez en place un monitoring tarifaire régulier : vérifiez chaque semaine vos prix versus ceux visibles sur les OTAs (en mode client, sur mobile ET desktop),
- Multipliez les avantages exclusifs : offres packagées, expériences inédites, promotions réservées aux membres et clients directs,
- Renforcez votre présence en direct : campagnes ciblées, communication sur les réseaux, club de fidélité, codes promo malins,
- Formez vos équipes à la "guerre invisible" de la parité tarifaire; notamment en jouant beaucoup sur le SmartConnect,
- Adaptez votre site mobile : promotions de dernière minute, UX fluide, tunnel de réservation simplifié.
En conclusion, cette nouvelle édition du "WPM H1 2025" sonne comme un signal d’alarme : la parité tarifaire n’est plus une option, mais un sujet vital. Les hébergeurs indépendants qui s’en sortent ? Ceux qui veillent, innovent et chouchoutent leur canal direct.