Saison 2025: les hôteliers français plus prudents selon le baromètre européen de l'hébergement

Saison 2025: les hôteliers français plus prudents selon le baromètre européen de l'hébergement

Commandité par Booking auprès de 1160 dirigeants européens d'hôtels (dirigeants d'établissements rattachés à des chaînes ou hôteliers indépendants), le dernier baromètre européen de l’hébergement confirme, à la fois, la résilience du secteur hôtelier en France, mais aussi une prudence accrue par rapport aux autres hôteliers européens face à un contexte économique incertain et à des performances record enregistrées en 2024 qu'ils redoutent de ne pas reproduire cette année ...

Selon ce baromètre traditionnellement publié dans les tous premiers jours de l'été par Booking - qui reste le leader de la réservation en Europe et peut donc justifier d'une analyse assez précise - en 2025, les hôtels français devraient enregistrer un taux d’occupation de 61%; soit en léger recul par rapport à 2024 (64%).

Ainsi donc, si près de deux tiers des hôteliers européens anticipent une amélioration continue de leur activité, les français et les allemands, se montrent plus prudents, par exemple, que les grecs ou les italiens sur le résultat final de 2025 ...

D'après les hôteliers interrogés par Statista (que Booking a mandaté pour ce baromètre), cette baisse serait attribuée à un calendrier (jours fériés, ponts et vacances scolaires) moins favorable que l'année précédente. Dans le même temps, il faut se souvenir que 2024 a été une de performances exceptionnelles ! Ceci explique donc peut-être cela ...

Toujours selon l'enquête, les hôteliers français sont plus mitigés que les autres européens en raison d'une accumulation de défis et de transformations auxquels ces derniers redoutent de faire face:

  • les hôteliers français insistent, à titre d'illustration, sur le "problème numéro un" que sont devenues les difficultés de recrutement; en particulier pour les postes de réception, d’entretien et de restauration. Et, toujours selon l'enquête, ce serait les hôtels indépendants qui seraient les plus impactés par le phénomène ...

  • ils redoutent aussi la prochaine révolution technologique que représente l'adoption de l'IA dans tous les process de leur activité quotidienne et les besoins de formation que cette mutation suppose pour les dirigeants et leurs équipes quelle que soit la taille de l'établissement. Selon l'étude, "l’intégration de l’IA demeure freinée par les coûts et la complexité, surtout pour les petits opérateurs".

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Dans le détail, seulement 50% des établissements français anticipent des perspectives positives pour les six prochains mois, soit 13 points de moins que la moyenne européenne. Cette prudence de violette contraste donc avec l'optimisme affiché par d'autres destinations européennes comme la Grèce (85%) ou l'Italie (84%). Sur les questions plus "sociales" et les difficultés liées aux recrutements, les patrons hôteliers considèrent que les trajets longs constituent un obstacle pour 50% des établissements français, soit 5 points de plus que la moyenne européenne. En cause, les choix d'aménagement du territoire français, où l'accès aux destinations touristiques peut s'avérer complexe; y compris, pour les salariés en premier lieu. Ce qui fait dire à l'étude que, paradoxalement, les attentes salariales ne constituent un problème que pour 39% des établissements français, soit 17 points de moins que la moyenne européenne (56%). Enfin, en France - qui affiche un retard significatif dans l'adoption du digital et de l'intelligence artificielle - l'intérêt pour l'IA demeure toujours inférieur à la moyenne européenne. Pour les hôteliers interrogés, la question du retour sur investissement est particulièrement prégnante, avec 62% des établissements français qui expriment des inquiétudes (contre 50% en moyenne européenne). Plusieurs facteurs expliqueraient cette réticence française, selon le baromètre: des coûts d'implémentation élevés (pour 61% des établissements français), une crainte de complexité d'intégration (58% estiment difficile l'intégration avec leurs systèmes déjà existants) et un manque d'expertise technique (53% déplorent l'absence de compétences internes).
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Paris et l'investissement en forme !

Cependant, même si les perspectives restent mitigées pour les français, selon le baromètre, les bonnes nouvelles restent au rendez-vous: l’Île-de-France afficherait déjà un bon 63% de taux d'occupation (+1 point), tandis que les autres régions resteraient stables à 54%. La montagne, quant à elle, devrait toucher une fréquentation élevée; bénéficiant, de facto, de "l'effet canicule" qui a poussé de plus en plus de voyageurs à la préférer à la plage ou aux destinations plus enclavées. 2025 devrait, par conséquent, être une excellente année pour la destination "montagne" après les pics à 91% atteints lors de certaines semaines de février.

Enfin, ailleurs les prix moyens devraient se maintenir autour de 110 € au niveau national. Et l'on releverait même une progression de 7% en Île-de-France; ce qui devrait permettre aux hôteliers franciliens de viser un RevPar (Revenu Par Chambre) en légère augmentation de 5% en 2025.

Ces indicateurs - au vert ! - auraient pour conséquences d'attirer toujours plus d'investisseurs vers le secteur hôtelier français: selon le baromètre, la France se classerait même dans le top 3 des marchés européens les plus convoités. Pour rappel, en 2024, les investissements réalisés dans les hôtels du pays ont atteint 2,7 milliards d’euros, soit une hausse de 28% par rapport à l’année précédente ! Les hôtels 3 et 4 étoiles ont prédominé dans les projets d'investissements (71% des volumes) tandis que Paris continue de figurer parmi les villes européennes les plus attractives pour les investisseurs internationaux. En France, les hôtels sont devenus le premier secteur d'investissement pour l'immobilier professionnel (18% des capitaux investis), soit bien avant les bureaux et les entrepôts !

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