Les voyageurs de plus en plus concernés par la géo-politique

Les voyageurs de plus en plus concernés par la géo-politique

Les voyageurs français (et plus généralement, européens) seraient-ils devenus des experts en géo-politique ? Selon la dernière étude Criteo (le leader mondial - et français ! - du retargeting publicitaire), la proportion de voyageurs à se dire influencés par le contexte géo-politique en prévision de leurs vacances en carrément doublé en un an !

Même si l'industrie du tourisme a largement démontré sa résilience depuis l'ère-covid et que les vacances se sont érigées au rang de "besoin vital" pour une majorité d'entre nous, la préparation des vacances semble de plus en plus dépendre des compétences géo-politiques que de la profondeur du porte-monnaie.

Selon la dernière étude de Criteo - "Travel Pulse" menée auprès de 14.000 voyageurs - à la question de savoir s'ils "surveillent les questions géopolitiques, telles que les guerres ou les élections politiques tendues, et s'ils en tiennent compte lorsqu'ils réflechissent à leurs projets de voyage", les français répondent par l'affirmative à 29% contre 12% l'an dernier à la même époque ! La tornade Trump serait donc passée par là aussi ... Sans compter sur l'enlisement du conflit russo-ukrainien qui pèse encore sur la tension palpable en Europe ou encore le précaire équilibre politique qui règne dans notre pays.

Cette anxiété collective n'est cependant pas une exception française puisque les voyageurs allemands se déclarent aussi préoccupés que nos concitoyens (30% contre 13% l'an dernier). Quant aux voyageurs britanniques, soumis aux conséquences chroniques du brexit, ces derniers étaient déjà 25% à se sentir perturbés par le contexte géo-politique l'an dernier (contre 27% cette année).

En conclusion, ne perdons pas de vue que les voyageurs, bien qu'attachés à leurs projets de vacances, restent bien concernés par le contexte géo-politique et procèdent donc à leurs recherches dans un état d'esprit de plus grande vigilance sur les conditions d'annulation, notamment, de leur séjour. Il vous est donc vivement recommandé de considérer ce contexte au moment de réviser vos offres tarifaires et vos conditions de paiement et d'annulation à la veille des grandes opérations de réservation qui vont s'ouvrir maintenant.

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Plus de reflexion avant de réserver

L'étude de Criteo a le mérite de mettre en lumière les états d'âmes des voyageurs à la veille des grandes périodes de réservation. Le digital aidant (en ce sens que vos tarifs et vos conditions ne sont pas figés et peuvent encore être adaptés à ce contexte), il est important d'adapter vos offres au contexte actuel pour vous adapter à une situation qui est loin d'être anecdotique.

Par exemple, l'étude démontre bien que la part des voyageurs européens décidant de réserver en toute dernière minute (et jusqu'à 2 semaines avant leur arrivée sur place) ne cesse de progresser (à, au moins, 21% cette année, en prévision). Quant aux voyageurs dits early bird (soit plus de 2 mois avant l'arrivée), leur proportion baisserait de 44% à 39% (selon la "photographie" réalisée par Criteo durant ce premier trimestre). Le reste, les voyageurs réservant entre 1 mois et 6 semaines avant l'arrivée, leur proportion serait quasi-stable à 40% (contre 38% l'an dernier). Criteo note donc un glissement du early bird vers les réservations plus tardives.

L'autre enseignement de cette étude est que les voyageurs prennent le temps ... de comparer. Concrètement, selon l'étude, ils consulteraient en moyenne 21 options d’hébergements avant de se décider ... et la reflexion pourrait même durer plus d’un mois !

Ce constat autorise deux réflexions majeures:

    1. Occupez l'espace des comparateurs (Google, Trivago, etc) car ils sont devenus un passage obligé des voyageurs dans cette mutation irréversible de leur façon de réserver,
    1. Eprouvez votre endurance ! En clair, dites-vous que vous devez vous adapter à ce contexte de grande incertitude en multipliant vos offres, en les faisant "coller" aux multiples degrés d'inquiétude de vos futurs clients. Recourrez pour cela aux meilleures techniques de revenue management pour mettre en place des prix qui s'adaptent à chaque niveau d'anxiété des consommateurs ... et des conditions de paiement et d'annulation qui répondent vraiment avec leurs attentes. Si vos tarifs semblent trop "raides", vous risquez d'apparaître rapidement comme "hors-jeu" dans l'état d'esprit actuel de vos futurs clients. Et donc, de passer à côté de nombreuses réservations ...
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Les français pour ... la souplesse !

Comme vu plus haut, les voyageurs comparent en moyenne 21 offres d'hébergement (parmi toutes celles qu'ils ont pu consulter lors de leurs préparations de vacances). Dans ce contexte, la possibilité d'annuler sans frais est le premier critère de comparaison (59%) entre les établissements pré-selectionnés !

Cette exigence (de souplesse !) semble donc parfaitement traduire cette inquiétude grandissante des voyageurs français en rapport avec la prégnance des perturbations géo-politiques dans leur contexte de choix.

Dans l'ordre, selon Criteo, les autres critères de comparaison arrivent ensuite:

  • De bons avis (53%),
  • Des offres spéciales bien adaptées (50%),
  • La possibilité de se faire rembourser facilement (41%) dans le cas d'offres commerciales pré-payées ... mais annulables.
  • Les recommandations d'amis (31%),
  • Les programmes de fidélisation (27%),
  • Les considérations environnementales et les engagements de l'hébergeur en matière de protection du milieu (15%).

Il est temps de s'adapter

Ces études Criteo sont largement bénéfiques à celles et ceux qui veulent tirer le meilleur profit de la période de recherches, de comparaisons et de réservations qui s'ouvre cette semaine (voir ci-dessous).

En adaptant vos offres de manière pro-active, en testant des propositions alternatives de prix, de conditions de paiement et d'annulation, vous multiplierez vos chances de retenir l'attention de ces voyageurs si concernés par le contexte actuel et qui modifient en permanence leur façon de réserver leurs vacances ... en France ou ailleurs.

Les périodes de réservation constatées par Criteo (Travel Pulse)
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L'Alliance France Tourisme sonde aussi les intentions des français : Selon le dernier sondage commandé à Ipsos et publié le 7 mai dernier, pour 63% des français, partir en vacances répond avant tout à un besoin de prendre l’air, tandis que 61% associent cette période à la joie et au bonheur, et 40% au plaisir de passer du temps en famille. Toutefois, des préoccupations budgétaires persistent pour 28% des sondés, et 6% trouvent que l’organisation des vacances peut être source de stress. Malgré un contexte économique tendu, une majorité de Français prévoit de partir cet été pour au moins une semaine : 50% sont certains de partir, 27% restent flexibles, mais 23% savent déjà qu’ils ne partiront pas. Ce non-départ concerne surtout les ruraux, les seniors et les ménages modestes. Le budget moyen envisagé pour les vacances est de 1 820€, mais il existe de fortes disparités : 31% prévoient moins de 1 000€, 33% entre 1 000€ et 2 000€, et seuls 16% dépasseront 3 000€. L’inflation pousse 39% des vacanciers à réduire leur budget, principalement en limitant les dépenses plaisir (restaurants, shopping, activités) ou en écourtant la durée du séjour. La France reste la destination privilégiée (68%), notamment chez les seniors, tandis que l’Europe attire surtout les jeunes (34% des 18-34 ans). La voiture demeure le moyen de transport favori pour les séjours en France (72%), l’avion étant privilégié pour l’étranger. Le train séduit surtout les jeunes. Les maisons d'hôtes et les locations saisonnières sont plébiscitées (39%), devant l’hôtel (26%) et l’hébergement gratuit chez des proches (20%). Le camping reste populaire, surtout pour les longs séjours en France. Toujours selon cette étude, de nouvelles pratiques émergent : le "workation" (travailler depuis son lieu de vacances) séduit 24% des vacanciers, surtout les jeunes, et les mini-breaks gagnent du terrain chez les CSP+. Les formes alternatives (Wwoofing, échange de maisons, Couchsurfing) restent, quant à elles, minoritaires. Quand ont leur pose la question, les français considèrent que les vacances idéales riment avec évasion et authenticité : plages paradisiaques, nature, croisières autour du monde. Les références cinématographiques comme "Mamma Mia !" ou "Camping" continuent d'inspirer de nombreux voyageurs. Les principales craintes, quant à elles, concernent les arnaques (73%), la météo, le budget et les difficultés de transport.