Airbnb dit "Welcome !" au Prix Total depuis hier.

Airbnb dit "Welcome !" au Prix Total depuis hier.

Airbnb n'a pas chomé durant le weekend pascal en livrant une évolution importante de ses présentations de prix sous l'appellation technique de "Prix total". En clair, Airbnb a publié, ce lundi matin, un communiqué de presse annonçant que les clients du monde entier ne verront plus que le prix total des séjours, qui comprendra désormais tous les frais supplémentaires ... mais pas encore, les taxes.

17 millions d'affichages "optionnels" jusque là

Jusqu'à hier, en effet, de nombreux guests de la plateforme voyaient, sur ordinateur ou sur leur mobile, le "tarif de base par nuit" affiché en mode "hors frais". Pour voir le "prix total", ces derniers devaient cliquer sur un bouton supplémentaire et éviter, ainsi, les mauvaises surprises; un choix actionné, en dépit du clic supplémentaire, plus de 17 millions de fois ces deux dernières années ! C'est dire si les voyageurs apprécient la transparence ...

Il faut dire que, selon certains témoins, des prix à la nuitée présentés à 200 euros dans de très grandes villes et de beaux appartements se voyaient lestés, la page suivante, de 150 euros supplémentaires de "frais de ménage"; ce qui doublait quasiment les frais de séjour ! Les hôteliers de grandes villes ont d'ailleurs su saisir la balle au bond en démontrant que le tout-compris présenté sur leur site était souvent bien plus profitable qu'un ""prix Airbnb à tiroirs" ...

Au final, ces derniers temps, ces prix fantaisistes à dévoilement progressif se sont souvent vu traités de "bien belle arnaque" sur les forums et les réseaux sociaux ... au point que le concept a été largement combattu par de nombreux gouvernements, notamment celui des US, sous la présidence Biden. ==Idem, en interne, avec la colère froide de Brian Chesky, l'un des trois cofondateurs de la plateforme, pour qui ces prix "unfair" (déloyaux) ne pouvaient plus exister plus longtemps sur sa plateforme ...

Voyant le phénomène créer un véritable bad buzz sur sa marque, Airbnb avait déjà fait le ménage - c'est le cas de le dire ! - en affichant, en priorité, les annonces "sans frais de ménage" dans ses résultats de recherche au point que, selon la plateforme, 300 000 hôtes auraient complètement supprimé ou réduit considérablement les frais de ménage facturés !

Pour le reste, les "autres frais" (animaux, linge, etc) généralement affichés en "second rideau", leur disparition est actée et c'est donc chose faite depuis hier comme vous pouvez le voir dans la capture d'écran ci-dessous. Désormais, une "capsule" indique clairement, sur fond rouge, que le prix total est bien celui présenté dès la première page de présentation du bien !

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Le Blog elloha : Airbnb va-t-il supprimer les options obligatoires
Selon le blog du channel manager elloha, les fameuses “options obligatoires” très appréciées des loueurs à courte durée pourraient voir leur fin accélérée par les prochaines décisions de Airbnb.

La fin d'un système trop permissif

Pour les dirigeants d'Airbnb, c'est désormais chose sûre: "Nous savons qu'une tarification claire et transparente améliore l'expérience Airbnb, tant pour les voyageurs que pour les hôtes".

Depuis hier matin, et selon Airbnb, "les clients du monde entier verront désormais le coût total de leur réservation, y compris tous les frais avant taxes" puisque ces dernières soit ne sont pas connues par avance, soit sont trop compliquées à calculer selon les destination (forfait ou réel, par exemple, en France), soit ne sont payables que "sur place" à la fin du séjour en fonction de la présence effective des clients sur l'hébergement ...

Par ailleurs, Airbnb annonce avoir également introduit "de nouveaux outils pour aider les clients à découvrir des moyens d'économiser leur argent, tels que des conseils de recherche qui mettent en évidence des remises potentielles pour les séjours hebdomadaires ou mensuels ou, par exemple, en ajoutant des nuits supplémentaires".

En clair, Airbnb veut affirmer sa fidélité au principe fondateur de sa plateforme que les trois confondateurs résumaient ainsi dans leur pitch de levée de fonds : "Une alternative bon marché et abordable à l'hôtel".

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Les meublés "Airbnb" n'ont plus côte en Côte basque ? Selon un article paru dans Le Monde, hier, face à la flambée des locations de courte durée de type Airbnb et à la crise du logement, plusieurs villes du Pays basque, dont Biarritz, ont adopté depuis mars 2023 une réglementation très restrictive pour les meublés touristiques. Désormais, louer une résidence secondaire en meublé de tourisme dans les 24 communes dites "tendues" exige une autorisation de changement d’usage et l’application du principe de compensation : pour chaque logement mis en location saisonnière, le propriétaire doit transformer un local non résidentiel (bureau, commerce, etc.) en logement. Cette démarche, jugée complexe et coûteuse, a fortement dissuadé les propriétaires, entraînant une chute drastique du nombre de locations saisonnières et un retour progressif de certains biens sur le marché locatif classique. L'article évoque même la "sortie" de 4500 logements du marché de la location saisonnière depuis ... Les effets se font donc déjà sentir : baisse du nombre d’annonces Airbnb, légère diminution des prix de l’immobilier, et multiplication des baux dits "mixtes" (location étudiante neuf mois, location touristique trois mois). Au-delà du Pays basque, ces mesures inspirent d’autres villes françaises comme Paris et Saint-Malo, qui mettent en place quotas, contrôles accrus et sanctions financières pour limiter la prolifération des meublés touristiques. Toutefois, la réglementation génère aussi des stratégies "d’évitement" puisque certains propriétaires transformeraient artificiellement leur résidence secondaire en principale pour contourner les restrictions, ce qui alimenterait une nouvelle tendance à la fraude. Pour renforcer la régulation, la nouvelle loi adoptée en novembre 2024 permet désormais aux communes de réserver des secteurs entiers à la construction de résidences principales dans leur plan local d’urbanisme; ce qui marque un réel tournant vers une politique du logement "plus protectrice des habitants permanents face à la pression touristique" selon les élus locaux.