Vert vous serez cette année !

Vert vous serez cette année !

La mise au vert du tourisme est d'autant plus en marche que les voyageurs observent plus minutieusement l'engagement des hébergeurs et des pros des loisirs sur ces sujets avant de réserver. Selon une récente étude de l'école hôtelière de Lausanne, la tendance est désormais durablement établie car portée par les plus grandes marques touristiques, conscientes de ce "verdissement" vital ...

Même si les US dénoncent sans vergogne les "Accords de Paris", les entreprises des pays engagés (dont la France) sont appelées à réduire leurs émissions de près de 90% d'ici à 2050. Pour répondre à cet appel à l'action, de nombreuses entreprises adoptent des pratiques durables qui bénéficient à l'environnement tout en renforçant leur réputation et leur efficacité financière.

Selon une récente étude de la célèbre Ecole hôtelière de Lausanne, le secteur de l’hôtellerie s'est d'autant plus mobilisé ces dernières années que toutes les études de consommation démontrent une exigence croissante des voyageurs vis-à-vis de vacances plus "vertueuses" et donc, d'établissements plus engagés ... et qui le prouvent.

Si toutes les entreprises (notamment, les plus petites) ne sont pas en mesure d'engager des changements tous azimuts, il est clair que communiquer sur ses efforts (même mineurs ou embryonnaires) est aussi un argument supplémentaire pour attirer des profils de clients plus jeunes, plus engagés et donc, plus regardants.

En 2025, selon cette étude, les champs d'action prioritaires des chaines et établissements les plus connus porteront sur:

  • La réduction de la consommation d'énergie, par l'augmentation de l'efficacité énergétique (recours aux Led, aux énergies renouvelables et aux thermostats intelligents),

  • ou encore la conservation ou le recyclage de l'eau avec l'installation croissante de pommes de douche et de robinets à faible débit, la réutilisation des eaux usées des éviers et des douches à des fins non potables telles que l’irrigation et la chasse d’eau des toilettes ou encore l'utilisation de capteurs pour surveiller l’humidité du sol et ajuster les programmes d’arrosage en conséquence.

  • La gestion des déchets est le second sujet sur lequel les grandes chaînes commencent à communiquer le plus en mettant en avant, par exemple, l'utilisation de l'IA pour optimiser le recyclage des déchets ou encore la gestion et la réduction des déchets alimentaires (partenariats avec des organismes de bienfaisance locaux pour donner les excédents de nourriture, composter les déchets organiques et mettre en œuvre un contrôle des portions dans les zones de restauration, fournir aux clients des bacs de recyclage clairement identifiés et veiller à ce que les opérations techniques donnent la priorité aux matières recyclables, remplacement des pailles, des couverts et des articles de toilette en plastique par des alternatives biodégradables ou réutilisables). Par exemple, un nombre croissant d’hôtels proposent désormais des produits de toilette rechargeables dans des distributeurs, réduisant ainsi considérablement les déchets plastiques tout en offrant le même niveau de luxe aux clients.

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Accor joue la carte de l'approvisionnement local ! Sur la plateforme d'achat en ligne Astore Shop d'Accor, la chaîne veut marquer son engagement en faveur de l'approvisionnement local. Cette initiative s'observe principalement dans le secteur Food & Beverage où plus de trois quarts des fournisseurs d'Accor en France sont des petites ou très petites entreprises; un chiffre qui continue de croître année après année. En travaillant étroitement avec les hôtels et leur région, Accor ambitionne de réduire l'impact environnemental des transports; une des mesures contenues dans sa Charte pour une Alimentation Saine et Durable où le groupe encourage aussi l'approvisionnement saisonnier, l'utilisation de produits biologiques et la sélection de fournisseurs respectueux du bien-être animal et des pratiques de pêche responsables.
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  • L'engagement client ou plutôt sa "coopération environnementale" ou comment l'environner d'objets de l'internet (IoT) pour surveiller sa consommation sur place (dans sa chambre, son chalet, son bungalow ...) et l'encourager à adopter des habitudes plus respectueuses de l'environnement.

  • Enfin, la conception et la construction des nouveaux établissements hôteliers jouent désormais un rôle important dans la durabilité: de nombreux nouveaux hôtels sont construits avec des certifications écologiques telles que LEED (Leadership in Energy and Environmental Design), qui met l'accent sur l'efficacité énergétique, la conservation de l'eau et les matériaux durables. Les conceptions architecturales les plus récentes maximisent le flux d’air naturel et la lumière du jour, réduisant ainsi la dépendance à l’éclairage artificiel. La multiplication des "toits verts et des jardins verticaux" améliorent non seulement l’esthétique, mais également l’isolation et réduisent les effets d’îlot de chaleur urbain. Enfin, l'utilisation de matériaux recyclés est la grosse tendance du moment avec l'intégration de bois récupéré, d’acier recyclé et d’autres matériaux écologiques. Un exemple brillant d’architecture durable dans l’hôtellerie est la marque Six Senses, connue pour ses complexes hôteliers respectueux de l’environnement qui s’intègrent parfaitement à l’environnement naturel.

Ces quatre axes, selon l'EHL, devrait figurer en première place des actions (et donc, des communications, car c'est aussi une affaire de marketing) des principales compagnies hôtelières et touristiques en 2025. Une autre étude (de Just Capital) a, par ailleurs, révélé que les entreprises touristiques "qui surpassent leurs concurrents sur les indicateurs environnementaux bénéficient d’un rendement médian des capitaux propres supérieur de 3 %. Cela démontre que la gestion durable est rentable en termes d’efficacité et de réputation de marque" conclut-elle.

Cette tendance de fond doit donc donner à chaque entreprise touristique (même les plus modestes) déjà engagée sur ces types d'action l'occasion de mieux communiquer sur cette thématique pour attirer l'oeil de nouveaux clients dans les prochaines semaines...

Une clientèle exigente à tous points de vue

Car 2025 sera marqué par une tendance forte des voyageurs à ne pas trop marquer de leur "empreinte environnementale" les destinations de leurs prochaines vacances. Si tout le monde ne partage pas encore cette conscience, la préoccupation semble partir "d'en haut", avec la clientèle haut-de-gamme qui exige de trouver un équilibre réel entre son confort et la durabilité.

Selon l'EHL, chacun est en effet conscient que le secteur de l'hôtellerie est l'un des plus grands consommateurs d'énergie, d'eau et producteurs de déchets: les déchets alimentaires y représenteraient 20% du total et une chambre d'hôtel urbain génèrerait 1 kilo de déchets recyclables par jour, selon l'étude.

Que ce soit donc pour les grands hôtels ou les hébergements de charme, la consommation de chauffage, de climatisation et de blanchisserie, par exemple, font partie des sujets les plus questionnés par les voyageurs.

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Le saviez-vous ? La chaîne de luxe "Six Senses" est l'un des précurseurs en matière de développement durable dans le segment haut-de-gamme. Tous ses établissements participent au programme "Hotel Sustainability Benchmarking" de l'université Cornell, qui compare leurs performances à un ensemble de données mondiales en provenance d'autres hôtels du même rang. Chaque complexe hôtelier dispose même d'un "Earth Lab" qui promeut un nouveau mode de vie forcément durable dans ses destinations de prédilection. Ces espaces sont créés pour organiser des ateliers qui permettent aux clients et aux membres de la communauté d'en apprendre davantage sur le monde naturel et de se rapprocher de lui. Aux Maldives, par exemple, Six Senses a lancé la campagne #ProtectMaldivesSeagrass aux côtés de la Blue Marine Foundation et la Maldives Underwater Initiative qui a convaincu plus de 25 % des complexes hôteliers des Maldives de protéger leurs prairies sous-marines.

Si les avantages du développement durable sont évidents, la mise en œuvre de pratiques écologiques dans l’hôtellerie comporte également des défis :

  • des coûts potentiellement élevés comme l’installation de systèmes d’énergie renouvelable, la mise à niveau des équipements et l’obtention de certifications qui peuvent nécessiter un investissement initial substantiel,
  • la résistance des clients car tous les clients ne connaissent pas ou ne soutiennent pas les pratiques écologiques, telles que les serviettes réutilisables ou la climatisation limitée,
  • enfin, la complexité opérationnelle car ces changements supposent aussi une meilleure formation du personnel ou encore l'application dans le temps de ces politiques écologiques qui peuvent nécessiter beaucoup de ressources.

Cependant, malgré ces obstacles, les avantages à long terme "valent le coût":

  • Des économies réelles sur les coûts d’exploitation,
  • Une image de marque renforcée grâce à un engagement avéré en faveur du développement durable qui va trouver un un écho croissant auprès des nouvelles générations de voyageurs,
  • Une plus grande conformité réglementaire par anticipation car de nombreuses régions peuvent introduire des réglementations environnementales plus strictes et encourager l’adoption proactive de pratiques écologiques en raison de changements rapides dans leur environnement immédiat (cas des sécheresses, par exemple, dans certaines destinations touristiques),

Ces changements majeurs semblent bien partis pour se multiplier dans tous les territoires et toutes les entreprises touristiques de toutes tailles dès cette année 2025. Si Paris ne s'est pas fait en un jour, ces changements ne pourront pas non plus être "digérés" en quelques années seulement. Cependant, une chose est certaine, les initier dès cette année ne pourra que vous apporter des bénéfices à tout point de vue.

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Le saviez-vous ? L'utilisation de produits de toilette durables est un aspect clé de la tendance du tourisme durable. La grosse tendance porte sur l'utilisation exclusive d'ingrédients naturels et sûrs qui excluent les substances comme les parabènes et les microplastiques. Leurs emballages comprennent, de plus en plus, des matériaux tels que le bois et le papier recyclés certifiés. Sont également privilégiés les distributeurs rechargeables qui permettent de réduire considérablement les déchets plastiques.