Le marché de l'écotourisme va quadrupler en 10 ans !
Estimé à 210 Milliards $ aujourd'hui, l'écotourisme devrait frôler les 830 Milliards $ d'ici à 2035, soit un taux de croissance annuel de près de 12% boosté par la demande d'expériences de "voyages durables", de séjours porteurs pour la "conservation de l'environnement" et "l'authenticité culturelle". Plus facile à dire qu'à faire ...
Le dernier rapport de l'Allied Market Research est sans appel ! L'écotourisme est certainement le créneau qui va connaître la plus forte croissance dans les dix prochaines années ... en même temps, et c'est un paradoxe, que l'explosion du trafic aérien de moyenne et de longue distance. C'est dire si nous nageons en plein paradoxe !
Affaire de génération avant tout, les jeunes voyageurs seront les porteurs de cette "nouvelle vague" où l'idée est de "minimiser les impacts environnementaux négatifs" et faire en sorte que leur voyage bénéficie aux communautés locales. Ceci dit, on a le tort de penser que des générations entières risquent de quitter les bons vieux terroirs français pour les canopées du Costa Rica ou encore les expériences "en terre inconnue" où les habitants du monde "civilisé" apportent une part de leurs revenus aux lointaines peuplades. Certes, c'est un peu cliché et il serait dommage de croire que le l'écotourisme est d'abord une affaire de voyages lointains. En réalité, des activités comme l'observation de la faune, la randonnée et l'immersion culturelle (y compris dans nos contrées européennes) sont les trois piliers de l'écotourisme et, par conséquent, à ce jeu, toutes les destinations (y compris celles de notre pays) restent bien privilégiées pour profiter de cette manne à plusieurs centaines de milliards d'euros par an. Il suffit juste de bien "marketer" votre offre si cette dernière est (ou à tend à devenir) écotouristique ... Car la demande est bien là !
Pour les auteurs de l'étude, la demande d'offres ecotouristiques est vraiment "croissante". Pour ces derniers, "les voyageurs modernes recherchent des expériences authentiques et immersives en s'éloignant des attractions touristiques conventionnelles pour des interactions significatives avec les cultures et les environnements locaux".
Par ailleurs, notamment chez les générations plus âgées, la prise de conscience croissante des problèmes environnementaux pousse toutes les tranches d'âges de consommateurs à choisir des options de voyage plus durables. L'écotourisme n'est donc pas seulement l'apanage de jeunes générations à la "Greta Thunberg" mais il réconcilie maintenant toutes les tranches d'âges qui font gonfler une demande avérée d'expériences qui priorisent "la protection des habitats naturels et le bien-être des communautés locales".
Autre "segment" de développement révélé par l'étude: le marché de l'écotourisme se diversifie au-delà des activités traditionnelles basées sur la nature pour inclure le "tourisme communautaire", les "visites culinaires durables", les "sports d'aventure respectueux de l'environnement" ou encore les programmes éducatifs sur la conservation.
Selon l'étude, même si les acteurs du tourisme qui investissent dans l'écotourisme doivent être plus patients que les autres en matière de retours sur investissements, ils devront nourrir leur patience du fait que près de trois quarts des voyageurs préfèrent les séjours durables et près de 80 % d'entre eux ont l'intention de séjourner au moins une fois dans un hébergement écologique ou vert dans les prochaines saisons ...
Dans certains pays, cependant, "la croissance de l'écotourisme peut se heurter à des obstacles considérables en raison de l'insuffisance des infrastructures, des réseaux de transport, tels que les routes, les aéroports et les transports publics ... qui peut entraver l'accès aux sites écotouristiques isolés, décourageant ainsi les touristes potentiels". De l'écotourisme donc, mais dans des destinations aménagées "à dessein".
Sur un plan un peu plus économique, les auteurs de l'étude pointent du doigt que, si certaines destinations nourrissent de sérieuses ambitions en la matière, l'intendance "ne suit pas toujours" ... et de préciser que, souvent, "les solutions de logement y sont limitées, telles que les écolodges et les campings écologiques, et restreignent le nombre de touristes qui peuvent séjourner dans ces lieux". Autre enjeu, celui des ressources humaines spécialisées : les auteurs de l'étude pointent, par exemple, "l'absence de guides et d'interprètes professionnels capables de fournir des connaissances approfondies sur les écosystèmes et la faune locaux qui réduit la composante éducative des voyages d'écotourisme".
Si le marché est porteur de grandes ambitions économiques, la filière reste donc très largement à structurer dans tous les pays et toutes les régions du monde. Cependant, l'offre stimulant la demande, plus les pouvoirs publics aideront à l'émergence de ces nouvelles offres, plus certaines destinations (dont la France !) pourront prendre le leadership sur ce marché à 800 Milliards !