JO 2024: les compteurs sont plus que bons pour les hébergeurs

JO 2024: les compteurs sont plus que bons pour les hébergeurs

Ce n'est plus un secret, ni une prédiction extraordinaire, il est désormais établi que les prix des nuitées parisiennes sont en train de connaître des pics significatifs pour la période des prochains Jeux Olympiques, en particulier pendant la cérémonie d'ouverture le 26 juillet ... et cela persistera jusqu'à la fin de l'événement, soit le 11 août.

À Paris, les tarifs hôteliers (pour une nuit) atteignent déjà leur point culminant lors de la dernière semaine des Jeux, avec une moyenne de 574 euros pour une chambre et 401 euros pour une location de courte durée. Ces hausses représentent un écart important par rapport aux tarifs habituels observés le reste de l'année, avec une augmentation moyenne de 89 % par rapport à la même période en 2023. Pour les chambres d'hôtel, les six semaines suivant le début des Jeux voient les tarifs augmenter de 69 % par rapport à la même période en 2023, tandis que les locations enregistrent une hausse impressionnante de 86 % d'une année sur l'autre.

Source Lighthouse
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Question "taux d'occupation", les performances à date sont également olympiques: même à plus de sept mois de distance de l'événement, 75 % des hôtels parisiens imposent désormais des restrictions de durée de séjour ou affichent déjà complet.

A l'heure actuelle, le taux d'occupation moyen du marché dépasse les 40 % pour la période de deux semaines des Jeux et il demeure en constante augmentation. Quant aux locations de courte durée, bien que connaissant une hausse moins marquée, elles enregistrent également un pic, avec 23 % des logements entiers réservés pendant la semaine d'ouverture des Jeux.

En comparaison avec les courbes de réservation habituelles pour une grande ville européenne, le nombre de réservations d'hôtels à Paris est beaucoup plus élevé que prévu normalement jusqu'à un ou deux mois avant l'événement; ce qui souligne la nature exceptionnelle du comportement du marché et l'impact significatif de cet événement.

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Autre aspect notable des performances enregistrées jusqu'à ce jour, il existe une réelle disparité de l'impact des Jeux Olympiques selon les catégories d'hôtels. Jusqu'à présent, la hausse des tarifs est nettement plus marquée dans les hôtels trois et quatre étoiles que dans le segment haut de gamme. En analysant les tarifs pour 2023 et 2024 jusqu'à la fin de septembre, on observe que les Jeux Olympiques représentent clairement le pic des tarifs pour les chambres des hôtels trois et quatre étoiles, atteignant respectivement des sommets de 556 euros et 760 euros. En revanche, les hôtels cinq étoiles présentent des tendances tarifaires distinctes, avec des tarifs culminant à 1 114 euros pour la semaine du 23 juillet, précédant ainsi les hôtels moins étoilés dont l'augmentation est moins significative.

"Ces tarifs représentent des niveaux similaires à ceux de la Coupe du monde de rugby, selon Lighthouse, qui s’est déroulée de début septembre à octobre de cette année, mais sont bien inférieurs au pic enregistré en juin 2023, à savoir 1 396 euros".

Cette situation pourrait être attribuée à plusieurs facteurs, notamment l’offre relativement abondante de chambres cinq étoiles à Paris par rapport à d’autres destinations mondiales et les variations dans le comportement de réservation des consommateurs de ce segment. D'après Lighthouse, "les voyageurs soucieux de leur budget réservent probablement leur chambre plus tôt afin d’éviter de futures hausses de tarifs. Dans le haut de gamme, ces incitations peuvent avoir moins d’incidence, ce qui se traduit par un taux de réservation moins rapide
pour les hôtels cinq étoiles"
.

On le voit, les événements majeurs tels que les Jeux Olympiques perturbent les tendances de la demande, ce qui a pour conséquence de créer des scénarii uniques pour l'industrie locale du tourisme et de l'hôtellerie.

Pour les hebergeurs concernés, il faut donc s'informer régulièrement de l'état des réservations sur la période et la destination afin de parer au moins deux risques :

  • Sous-estimer les tarifs expose, en effet, à une perte financière, car les chambres sont vendues prématurément à des tarifs inférieurs à ce que le marché pourrait supporter.
  • En revanche, surestimer la demande liée à l'événement peut entraîner la perte de réservations au profit de la concurrence, réduisant ainsi la part de marché et potentiellement affectant l'image de marque à long terme.

Enfin, la croissance rapide des locations de courte durée a des répercussions significatives sur la demande et les tarifs hôteliers. Il est impératif de prendre en compte ces facteurs dans l'élaboration de stratégies pour les événements afin d'avoir une vision globale du marché et de rester compétitif. Là aussi, l'essentiel n'est pas de gagner à tous les coups mais de participer !