Le digital pèse déjà 30% des activités et des loisirs

Le digital pèse déjà 30% des activités et des loisirs

Il est courant d'affirmer que le secteur des activités et des loisirs est "en retard" en termes de digitalisation ... par rapport à celui de l'hébergement où le rôle des OTAs (Booking, Airbnb, Expedia ...) a été déterminant pour "faire monter" un maximum d'adresses vers la vente en ligne. Cependant, selon le dernier rapport PhocusWright-Arival, ce "retard" serait largement en train d'être rattrapé ...

PhocusWright et Arival sont des observateurs du genre sérieux, voire très sérieux et, quand ces derniers publient une analyse et des prédictions mondiales, il y a lieu d'y prêter l'oreille. Selon ces spécialistes, en effet, l'univers des loisirs et des activités (TAA pour Tours, Activités et Attractions) serait en train de faire sa révolution digitale à marche forcée.

Et pour cause ! Inflation ou pas, selon leur dernière étude parue cette semaine, "les activités dépasseront les revenus de 2019 en 2023, tandis que les visites et les attractions ne se rétabliront complètement qu'en 2024 et 2025, respectivement". Qu'est-ce-qui expliquerait un tel redressement progressif ? Si les attractions et les visites vivent du marché touristique, en grande partie, les activités - elles - peuvent émarger pour une bonne partie de leurs revenus sur le marché local (les clients "domestiques" comme on les appelle, soit ceux qui se situent à moins de 3 heures de voiture).

Pour Phocuswright et Arival, ce marché reste donc "tonique" même si, préviennent les auteurs, "l'inflation élevée et le conflit en cours en Europe freineront probablement leur croissance jusqu'en 2023". Cependant, toujours selon l'étude, au plan mondial, les revenus dégagés par le secteur des TAA devrait se porter à 260 Milliards de dollars d'ici la fin de l'année prochaine ... ce qui représente une croissance de 7 Milliards (versus 2019) et qui en fait le troisième secteur touristique après les transport et l'hébergement.

De 17 à 30% des revenus

Fait marquant de cette étude, en France et dans le reste du monde, le covid a véritablement accéléré la digitalisation du secteur des activités et des loisirs, notamment lorsqu'il a fallu proposer des réservations préalables quasi-obligatoires avec ou non des jours et des horaires précis pour éviter les brassages de grande population dans les attractions.

Selon l'étude, plus de 7 professionnels des loisirs sur 10 ont déclaré avoir profité du temps d'arrêt de la pandémie pour "se mettre sérieusement" au digital.

En effet, toujours elon l'étude, "les réservations en ligne d'activités et des loisirs ont connu un pic, passant de seulement 17 % des réservations TAA mondiales en 2019 à près de 30 % aujourd'hui !" Et cette croissance n'est pas finie puisque l'étude annonce une croissance exponentielle des réservations en ligne de loisirs jusqu'en 2025 ...!

Plusieurs raisons à cela:

  • d'abord, la plus évidente : les pros des loisirs ont bien compris les avantages que le digital apporte à leur business en leur faisant gagner plus de clients, en offrant à leur client un meilleur service de réservation et d'accueil et en gagnant eux-mêmes un meilleur confort dans l'organisation de leur métier ...
  • ensuite, en raison de l'émergence puis de la croissance de plateformes de réservations dédiées aux activités (GetYourGuide, Tiqets, Musement et TripAdvisor en Europe, Klool en Asie, etc ...) qui ont popularisé le fait de réserver en deux clics son entrée au zoo, par exemple, et de se présenter sur place sans avoir à faire la queue ...
  • enfin, en raison de l'arrivée massive des "gros acteurs" sur ce secteur : Booking (qui annonce chaque mois de nouvelles stratégies sur ce secteur), Expedia (qui a déjà cumulé une grande expérience aux US en la matière) et, tout récemment, Google qui a lancé son service de réservation d'activités (sans commission pour les pros) avec des acteurs technologiques comme elloha ... Selon l'étude PhocusWright x Arival, les revenus générés par les OTAs et Google dans l'univers du loisirs devraient passer de 8 Milliards $ en 2019 à plus de 20 Milliards $ en 2025 ! À l'heure actuelle, les OTAs ne pèsent encore que 5% des revenus des pros des loisirs, mais, selon l'étude, les OTAs sont particulièrement bien placées pour capitaliser sur le passage rapide à la réservation en ligne et mobile".
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Les OTAs - aussi - dans la course !

Pour les auteurs de l'étude, cependant, tous les joueurs ne gagneront pas au jeu de la digitalisation : comme pour les hébergeurs, en leur temps, ceux qui seront parmi les premiers à se digitaliser et à occuper le marché digital (via leur site et en se distribuant sur les grands portails spécialisés) percevront les bénéfices les plus importants de ce marché en très forte croissance ...

Ce que pointe l'étude ? Les pros des loisirs ont constaté ces dernières années avec quelles difficultés les hébergeurs "bataillaient" avec les OTAs; notamment, sur le plan des commissions. Même si les OTAs sont de formidables "boosters" de revenus, leurs commissions représentent déjà le 2ème poste de charges des hébergeurs en Europe et aux US; ce que voudraient éviter les pros des loisirs. Comment ? ==Tout simplement, en ne reproduisant pas le "schéma" de leurs prédécesseurs (les hébergeurs): c'est-à-dire, en priorisant dès maintenant leurs investissements digitaux pour occuper le marché "en direct" et ne pas avoir à (trop) dépendre des OTAs dans le futur. En clair, plus tôt, un pro des loisirs disposera de son propre site internet avec sa réservation directe (et fluide), plus vite il se mettra en capacité de générer la plus grosse part de revenus en direct et cela, le plus longtemps possible ...

Comme en écho à cette étude, cette semaine, Priceline, la maison-mère américaine de Booking, annonçait le lancement de "Priceline Experiences" en vue de permettre à ses clients de réserver, en plus des chambres, leurs propres activités. Il faut savoir que, suite à un test, 5% des clients de Booking-Priceline qui ont réservé une chambre finissent par réserver une activité proposée par l'OTA ... c'est dire, le jour où ce service sera généralisé, la puissance de feu de Booking sur le secteur des loisirs ...

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