La stratégie des hôtels et des locations de vacances a divergé durant le covid
Deux salles, deux ambiances ! C'est ce que l'on pourrait déduire de la dernière étude publiée par Amadeus sur la différence de stratégie tarifaire observée durant le "dur" de la période covid - entre les hôtels et les locations de vacances. Si les premiers ont plutôt baissé leurs prix pour maximiser l'occupation, les seconds ont maintenu un niveau de prix équivalent à la période pré-pandémique, avec la certitude de profiter d'un afflux de nouveaux clients ...
Difficile, lors de la survenue des premières vagues (et de leurs confinements !) de décider quelle stratégie adopter lorsqu'on est un hébergeur touristique. À l'époque du premier "lockdown" (mars 2020), nous n'étions qu'à trois mois de la première saison estivale sous "l'environnement covid" et chacun a dû prendre les paris les plus osés pour tenter de "sauver" sa saison et son exploitation.
La dernière étude publiée par Amadeus montre deux attitudes différentes, bien observées à travers toutes les régions du globe :
- les hôteliers ont plutôt eu tendance à baisser leurs prix,
- tandis ques les locations de vacances les ont maintenus à un niveau équivalent à l'ère pré-pandémique.
Cette étude repose sur des millions de données récupérées, de par le monde entier, sur l'activité des "offreurs d'hébergements".
Elles montrent que les hôtels ont tenté d'attirer une occupation maximale en abaissant considérablement les tarifs à partir de mars 2020 - jusqu'à plus de 40% en dessous des taux de 2019 en avril et mai de cette année.
Pour les locations de vacances, les prix ont à peine baissé – et ce, même au début de la pandémie. En fait, en dépit de cette stratégie "offensive", les taux de location ont légèrement dépassé les niveaux de 2019 fin mars et de nouveau fin mai, probablement parce que les voyageurs cherchaient des logements privés, avec moins de "brassage" (supposé) que dans les hôtels.
L'autre explication tiendrait aussi à la demande - forte - de "workation" avec une ruée de certains travailleurs sur des logements éloignés des villes et du monde à l'intérieur desquels nombreux ont tenté de se confiner ...
Une autre explication tiendrait aussi au fait que les locations de vacances, pour la plupart, ne bénéficiaient pas des dispositifs d'aides financières décidés par les états et que, dès lors, ces dernières devaient maintenir un niveau tarifaire élevé pour éviter la dégringolade financière ...
Ainsi, si l'on observe cette comparaison de stratégie tarifaire, il apparaît qu'au plus bas, les taux de location étaient au maximum d'environ 10 % inférieurs à ceux de 2019, principalement à l'automne 2020.
Depuis lors, les taux de location ont augmenté régulièrement, restant au-dessus des niveaux de 2019 à partir de la fin de 2020 et augmentant en moyenne de 18 % jusqu'en 2021. Selon l'étude Amadeus, en janvier 2022, les tarifs de location étaient même supérieurs de 31 % à ce qu'ils étaient à la même période en 2019.
Du côté des hôtels, si la baisse des prix a été spectaculaire, depuis lors, leurs tarifs ont progressivement augmenté, atteignant les niveaux de 2019 vers août 2021, puis retombant un peu et dépassant ensuite les niveaux de 2019 à partir des deux derniers mois de l'année dernière.; en raison de la reprise pandémique liée à Omicron
Côté LOS (Length Of Stay ou Durée de Séjour), les paramètres n'ont que très peu variés entre les hôtels et les locations de vacances (voir ci-dessous), soit respectivement 2,1 jours et 4,8 jours en moyenne, tandis que la fenêtre de réservation (le nombre de jours qui séparent la réservation du jour d'arrivée) est de 42 jours pour les locations de vacances et de 21 jours pour les hôtels.
Malgré toutes ces vicissitudes, pour l'ensemble de l'année 2021, les tarifs hôteliers étaient à peine inférieurs de 11 % à ceux de 2019, mais en janvier 2022, les tarifs étaient supérieurs d'environ 8 % à ceux d'il y a trois ans. Selon l'étude, "Les hôtels traditionnellement plus occupés se sont redressés au cours de 2021 et sont en fait revenus à des niveaux d'occupation absolus supérieurs aux locations". La reprise hôtelière est donc bien là !