L’assurance voyage va-t-elle devenir obligatoire ?

L’assurance voyage va-t-elle devenir obligatoire ?

Et si proposer une assurance "nouvelle génération" (évidemment inspirée du Covid) devenait le "standard" de 2022 ? Une sorte de "Must Have" (pardon pour les anglicismes !) pour inciter les voyageurs à partir presque les yeux fermés ... Car, depuis la pandémie, la question de "revenir" semble prendre plus d'importance, au fond, que celle de "partir" ... Explications

À l'heure où l'industrie du tourisme (international, surtout) retient son souffle en guettant les moindres signes d'ouverture et de relance, la question des assurances revient au galop !

On pensait avoir tout vu et entendu sur ce sujet mais, en réalité, de nombreux paramètres ont changé :

  • du côté des pays d'accueil, par exemple, les demandes de couverture pour obtenir le droit d'entrée peuvent largement différer des couvertures habituellement garanties par l'assurance lambda d'un voyageur. En Asie, continent très marqué par le covid et peu rassuré sur l'efficacité de ses vaccins (Sinovax, en particulier), les autorités n'hésitent pas à suspendre votre venue à la présentation d'une "Garantie Covid" dont la valeur (jusqu'à 150.000$ par voyageur) dépasse généralement celle de votre police d'assurance habituelle (en général, jusqu'à 75.000 €). Le voyageur qui veut obtenir le sésame d'entrée dans certains de ces pays doit donc souscrire une assurance supplémentaire ...

  • du côté des voyageurs, aussi, les exigences sont montées d'un cran en matière de couverture et d'assurance et pas seulement en cas d'annulation (quelque soit le motif). Il y a aussi une attente forte en matière de couverture ou de rapatriement selon que l'un des voyageurs contracte le covid sur place ou selon que les autorités décident, du jour au lendemain de refermer leurs portes ... et avec les voyageurs internationaux à l'intérieur ! Inutile de mesurer ce que peut coûter un hébergement d'urgence dans un hôtel aux normes Covid en attendant son rapatriement depuis l'étranger ...

L'assurance (au sens large du terme, car elles peuvent porter des orientations différentes : annulation, covid, maladie, etc ...) est devenue un service précieux qui, en général, représente un coût proche de 5% de la valeur du voyage. Jusqu'à présent, dans l'univers du voyage et en dépit des assurances déjà financées par les voyageurs eux-mêmes (responsabilité civile, assurance attachée à sa carte bancaire, etc ...), 1 voyageur sur 5 souscrivait une assurance-voyage supplémentaire (même pour rester en France). Selon toute vraisemblance, ce ratio devrait augmenter en 2022 pour plusieurs raisons.

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Ça monte d'un cran avec le covid !

Il y a d'abord une attente très forte des voyageurs eux-mêmes : on l'a vu plus haut, les exigences de certains pays sont montées d'un cran en matière de "couverture" et les assurances "classiques" des voyageurs (celle qui couvre la maison, les enfants, les achats en ligne, etc ...) ne suffit pas.

Pour voyager loin, les "assurés" devront donc montrer patte blanche et, compte tenu des risques et des enjeux, ils n'hésiteront pas à dépenser plus pour sur-couvrir au besoin leur(s) risque(s) sur place. Un exemple ? Un voyageur est testé positif, il est immédiatement hospitalisé dans le pays de son voyage, à des coûts journaliers hors-de-prix ... clairement, une assurance "classique" n'y suffira pas et la "douloureuse", lors de la sortie, risque d'être ... très douloureuse !

D'autre part, de nombreuses compagnies de voyages (même les OTAs, voir plus loin) ont constaté que ce "service" devait désormais faire partie de leur "arsenal" pour sécuriser le voyageur. En clair, proposer une assurance (même si elle reste facultative) montre à quel point on veut rassurer le voyageur, mais aussi combien on veut lui simplifier son choix et sa réservation en lui proposant une assurance en adéquation avec le voyage réservé.

En effet, qui a tenté de préparer un séjour à l'étranger ces derniers temps a pu mesurer combien il était risqué de se tromper en allant chercher son assurance-voyage ailleurs que sur le site où l'on réserve l'essentiel de son escapade: avoir la bonne assurance, la bonne couverture, les bons termes (qui soient compris et acceptés par les autorités locales) et les bonnes attestations, y compris en anglais, pour éviter les incompréhensions (voire les rejets) dans le pays d'arrivée.

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La carte des pays où les français peuvent voyager ou non (en date du 4 février)

Airbnb tire le premier ... et investit 20 Millions $ !

Dans cette course à la (ré) assurance, les plateformes amércaines font office de précurseur. Après Hopper et Vrbo (ex-HomeAway) Airbnb se lance aussi, dès ce début d'année, vers une assurance "covid" en partenariat avec le méga-assureur Generali.

Ce nouveau service est important car Airbnb entend adopter son offre d'assurance en fonction du pays dans lequel son client (le guest) va réserver sa location et donc, il devrait prendre en compte les exigences "locales"; ce qu'un assureur comme Generali entend régler compte tenu de son implantation mondiale.

"Nous avons été vraiment interpellés par la préoccupation grandissante de nos guests (mais aussi de nos hosts (NDLR : propriétaires) durant cette difficile période" ... souligne un porte-parole d'Airbnb. Avant de préciser que, unilatéralement, ces derniers mois, la plateforme a mis de l'huile dans les rouages pour que tout se passe au mieux en cas d'annulations intempestives liées au covid.

Airbnb précise, par exemple, que : "Pour les voyageurs dans ces situations qui ne sont pas en mesure d'obtenir un remboursement intégral en vertu des conditions d'annulation de leurs Hôtes, Airbnb s'engage à fournir une remise sous la forme d'un coupon de voyage correspondant à 50 % du coût de la partie non remboursée de la réservation".

Au final, ce "geste" devrait coûter 20 millions de dollars à Airbnb ... Pas étonnant, dès lors, que le champion des locations de vacances, change de braquet en proposant une assurance ad-hoc à ses guests et ce, dans une période où la coexistence avec le Covid (et ses conséquences) s'impose comme une évidence pour quelques années encore.

Pour Airbnb comme pour le reste de l'industrie touristique, l'assurance (Covid) comme d'autres services directement inspirée de cette période compliquée et des changements d'habitude de consommation des voyageurs, doit permettre de relancer plus vite le tourisme international.

En effet, si les "bonnes nouvelles" se confirment, cette fois-ci l'on peut dire que la reprise du tourisme international semble amorcée si l’on tient compte des réouvertures de frontières et des lieux de loisirs.

Si l'assurance semble moins importante pour voyager en France, elle sera importante pour les voyageurs européens qui entendent venir chez vous aux beaux jours. Car la question n'est pas qu'une affaire de distance...

Voyager à l’étranger, vers une destination proche ou lointaine, impose de plus en plus aux voyageurs de posséder une assurance individuelle internationale==, avec, en tête, les formules proposées par le système bancaire : VISA et American Express sont reconnus dans ce domaine… mais cela ne suffit pas.

On le voit, au fur et à mesure des "desserrements", la législation et les pratiques sont différentes d’un pays à l’autre. Les entreprises citées ne sont pas magiques, elles ne peuvent pas tout et leurs "produits" ne sont pas si flexibles que cela pour évoluer.

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Jusqu'à 1 Million $ pour une évacuation d'urgence

Si Airbnb travaille encore aux contours de sa nouvelle assurance, Generali a déjà oeuvré auprès de son rival Vrbo (ex-HomeAway).

À titre d'indication, voici les produits d'assurance Vrbo / Generali qui se déclinent en trois niveaux de souscription en fonction du prix que le voyageur est prêt à payer. La compagnie mondiale tape fort avec des couvertures qui dépassent de loin celles des cartes bancaires.

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À titre d'exemple, une famille américaine (2 Adultes et 2 Enfants) qui viendrait passer 10 jours en Nouvelle Aquitaine devrait s'acquitter d'une somme allant de 212 à 367$ pour une assurance complémentaire (voir ci-dessus)...

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Marriott lance l’assurance premium

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Peggy Roe, responsable de l’expérience client chez Marriott International © Marriott International

Le mouvement en faveur d'une nette mise en avant de l'assurance est général chez les acteurs du tourisme.

Il existe même, par exemple, un niveau supérieur dans la sécurisation des vacances: Marriott, le premier groupe hôtelier mondial, a annoncé de son côté, le 12 janvier, que ses clients US peuvent assurer leurs voyages avec Allianz Partners lors de la réservation de leurs séjours à l'hôtel sur Marriott.com.

Contrairement à l'assurance voyage classique, cette formule couvre toutes les personnes en séjour et elle prévoit le remboursement des dépenses prépayées et non remboursables telles que les billets d'avion et les urgences médicales.

Ce dispositif de luxe prévoit une protection des frais d'annulation de voyage en raison de maladie. De fait, lorsqu'un client choisit de souscrire une assurance voyage, le supplément dédié s’ajoute au coût total de son séjour et est facturé en une seule transaction.

Comme Airbnb, Marriott insiste pour montrer son attitude de chouchoutage : *"Prendre soin de nos clients pendant qu'ils explorent le monde a toujours été un principe fondamental pour notre entreprise et l'environnement de voyage moins prévisible d'aujourd'hui, résultant de la pandémie, a rendu plus urgente la nécessité de protéger les décisions de voyage"*, déclare Peggy Roe, responsable de l’expérience client chez Marriott International.

Les mots "confiance" et "tranquillité d'esprit", associés à cette démarche, résument le phénomène en croissance, porté par ce groupe hôtelier de référence mondiale, et, prochainement (c’est notre hypothèse) par la grande famille des OTAs. La prise en charge globale est dans la tendance, ce qui donne un goût "all inclusive" au domaine strict du voyage.

Ces précautions-protections, destinées à approcher l’erreur zéro dans le domaine de l’hébergement, signalent l’arrivée d’une transformation du voyage. La période actuelle est idéale, car le Covid, est encore dans tous les esprits. Ce dernier inspire même 54 % des voyageurs à dépenser plus (données Expedia). Et après ? L’industrie pourra conserver les assurances de voyage, qui peuvent bien devenir un standard de vacances protégées. Ce n’est pas pour rien que Airbnb appelle sa formule "compagnon d’assurance".

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Un avantage pour l’image du pro

Bichonner, rassurer ses clients est la stratégie du moment chez toutes les plateformes et dans les grandes compagnies de tourisme ... mais aussi chez les professionnels indépendants, c'est-à-dire, le gros des producteurs touristiques. Désormais, offrir ce genre de services doit faire partie de votre arsenal 2022 pour pouvoir jouer la comparaison avec les grands distributeurs.

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