Le tourisme "domestique" au plus haut jusqu'à 2024 !

Le tourisme "domestique" au plus haut jusqu'à 2024 !

Si le Covid est vaincu cette année ou en 2023, le tourisme international ne se rétablira pas d’un coup... ce qui favorise évidemment la consolidation du marché "domestique" pour au moins deux années encore. En effet, l’Organisation Mondiale du Tourisme ne voit pas avant 2024 une dynamique équivalente à celle de 2019.

Le Covid nous démontre qu'il est coriace, mais en plus, son éradication (en tout cas, sa maîtrise) ne sera pas suivie immédiatement d’une montée en flèche des courbes de l'activité touristique internationale.

En France, le président des Entreprises du Voyage, Jean-Pierre Mas, estimait le 24 janvier que nous allons "vivre avec le Covid" et "voyager avec" le virus.
Les premières études fiables concernant les possibilités de reprise de l’industrie touristique à l'échelle mondiale arrivent. Le premier numéro 2022 du Baromètre de l’Organisation Mondial du Tourisme (OMT / UNWTO) indique que l'augmentation des taux de vaccination, combinée à l'assouplissement des restrictions de voyage en raison d'une coordination et d’ententes internationales renforcées vont contribuer à libérer la demande refoulée, mais il faudra s’armer de patience.

De juin à décembre 2021, le tourisme international a rebondi modérément, avec des arrivées internationales en baisse de 62 % par rapport aux niveaux d'avant la pandémie (65 % pour décembre).

2022 est clairement perçue comme une année d’embellie selon un panel d'experts de l'OMT composé à 61% de professionnels du tourisme. Parmi eux, 58% s'attendent évidemment à un rebond cette année, principalement en juillet-août-septembre et 42% voient venir un rebond potentiel seulement en 2023. Une majorité de ces experts (64 %) prévoient que les arrivées internationales ne reviendront aux niveaux de 2019 qu'en 2024, voire plus tard. Cette prévision était à 45 % dans le baromètre OMT de septembre, avec les mêmes experts… C'est dire si la situation d'un tourisme dominé par la clientèle "domestique" semble vouée à se renforcer au-delà de son poids historique (+de 80%) depuis des années déjà !

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Il est clair que 2022 ne vivra pas le retour du "plein tourisme"; c'est-à-dire, inclusion faite des touristes internationaux, comme ceux qui comblent l'activité des grandes villes comme Paris, Lyon ou Bordeaux.

On devine sans effort une véritable convalescence de l’activité touristique, en mode progressif : autant 2020 (année 1 du Covid) a comporté des chutes de fréquentation soudaines et brutales, autant le retour à la normale ne sera pas aussi rapide, mais plus graduel. La majorité d’experts voyant un parfait rétablissement après 2024 n’est pas mesurée par l’OMT, il faut prendre en compte son existence pour modérer toute expectative euphorique sur le scénario de reprise vers les clients internationaux.

Ailleurs sur la planète, on note que…

  • Les US sont crédités de 46% de possibilités de reprise dès 2023 et 54% en 2024 ou plus tard,
  • La zone Asie-Pacifique affiche 23% et 79% (!).

"De nombreuses destinations ont encore leurs frontières complètement fermées, principalement en Asie et dans le Pacifique", souligne l’OMT.

Lire aussi :
Booking, Expedia: quelle météo de reprise pour 2022 ?

Blog elloha : 2022, année de la diversification du voyage, avec bien-être mental, malgré le Covid.
Blog du Channel manager elloha : en 2022, l’industrie du voyage avec des clients qui veulent des séjours de reconstitution personnelle et de sociabilité… malgré le Covid.

Par zones, sentiment du panel OMT sur les délais de reprise du tourisme international

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En 2022, jusqu’à 78% de mieux qu’en 2021…

L’indice de confiance de l'OMT indique, certes, un coup de mou de janvier à avril 2022 (Omicron oblige !), mais la montée de la vaccination suivie d'une levée assez générale des restrictions de voyage (associée à une "plus grande coordination et des informations plus claires sur les protocoles de voyage", précise l’organisation) sont les paramètres qui conditionnent un regain du tourisme international.

L’augmentation des arrivées de voyageurs étrangers est évaluée selon une fourchette basse de 30 % (c’est à dire 50 % des niveaux de 2019) et une fourchette haute de 78 % par rapport à 2021 (63% des mêmes niveaux pré-Covid).

Cette année, il n’y a donc pas de quoi s’emballer, même si le meilleur scénario vient à se produire. L’OMT calme la joie des plus optimistes en rappelant la conjoncture qui s’ajoute par surprise au Covid : "la flambée des prix du pétrole, l’inflation, la hausse potentielle des taux d'intérêt, les volumes d'endettement élevés" sont trois ingrédients qui peuvent "exercer une pression supplémentaire sur la reprise effective du tourisme international".

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+250% pour les vacances de Pâques !

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Julia Simpson, PDG du World Travel & Tourism Council (WTTC) © A World For Travel

En attendant les jours meilleurs du tourisme globalisé, l’idée que les déplacements internationaux sont risqués est une idée qui persiste, même dans les cas où ces voyages sont parfaitement possibles.

Nous allons donc assister cette année à un scénario de déplacements touristiques "domestiques" en Europe. Notre continent constitue (quand même) un périmètre de confiance pour ses propres habitants. Le World Travel and Tourism Council s'attend à une forte reprise touristique intra-européenne et constate que les réservations européennes pour Pâques sont en hausse de 250% par rapport à 2021, tandis que les réservations estivales étaient, fin janvier, à 80 % des niveaux de 2021. Pour Pâques, il faut prévoir des niveaux inférieurs de (seulement) 38% à 2019, contre 45% pour cet été, selon ce même critère européo-européen.

L’analyste de data ForwardKeys, partenaire du WTTC, observe que les réservations de vols intra-européens pour Pâques et cet été "ont bondi par rapport à l'année dernière".

Il faut relativiser le "bond" puisque le retard de 2021 était important, tout en le mettant à profit en captant, en France, une clientèle européenne de plus en plus rassurée. Julia Simpson, PDG du WTTC, a déclaré le 21 janvier que "les Européens envisagent de voyager à nouveau" et a fait allusion au variant Omicron : "alors que les infections culminent et que les symptômes restent légers, les gens réservent à nouveau". Dans un rôle de militante, elle appelait les gouvernements "à réduire toutes les restrictions de voyage et à permettre aux voyageurs entièrement vaccinés de voyager librement".

La France peut compter sur la France en février-mars

Le palmarès des destinations les plus vendues en France en ce début d’année 2022 a été publié le 26 janvier par les Entreprises du Voyage (EdV), selon des données Orchestra arrêtées au 24 janvier.

La France reste leader des résas de février, grâce aux sports d’hiver et malgré une baisse de 23 % par rapport à 2019.

Top 10 des destinations de vacances du 4 février au 6 mars 2022

    1. France Métropolitaine (- 23% par rapport à 2019)
    1. République Dominicaine (+ 26%)
    1. Espagne (+ 5%)
    1. Emirats Arabes Unis (+ 38%)
    1. Finlande (+ 144 %)
    1. Mexique (- 33 %)
    1. Égypte (- 46 %)
    1. Île Maurice (- 37)
    1. Tanzanie (+ 65%)
    1. Maldives (- 9 %)

L’exposition universelle de Dubaï donne un coup de fouet aux réservations pour les Émirats et la Finlande se révèle être la belle inconnue européenne, qui profite des restrictions pour attirer des étrangers de proximité. Les EdV soulignent que le Maroc, la Tunisie et la Thaïlande, habituées de ce Top 10, en sont absentes. Même si le royaume chérifien a annoncé la réouverture de ses frontières aériennes pour le 7 février prochain.

Top 10 des destinations de vacances du 8 avril au 8 mai 2022

    1. Espagne (- 34% par rapport à 2019)
    1. France Métropolitaine (-14 %)
    1. République Dominicaine (+ 19%)
    1. Grèce (- 58 %)
    1. Égypte (- 39 %)
    1. Tunisie (- 70 %)
    1. Mexique (- 36 %)
    1. Etats-Unis (- 58 %)
    1. Emirats Arabes Unis (- 24 %)
    1. Île Maurice (- 46 %).

Cet autre baromètre (source identique) n’est pas mauvais pour la France : notre pays fait encore les frais de la crise sanitaire, mais l’Espagne (2e destination favorite) bien davantage.

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Le tourisme "intérieur élargi"

En résumé, un optimisme excessif ne serait pas raisonnable quant à la reprise que l’on peut attendre cette année même si l'on peut s'attendre à un millésime très positif.

Le tourisme international rebondit en douceur et le tourisme intérieur (Français, européen) va continuer de stimuler le regain. L’OMT donne une analyse positive pour la France : la redynamisation du tourisme sera bonne "en particulier" dans les destinations "qui disposent d'importants marchés intérieurs".

Banco pour l’Hexagone, qui a démontré une forte capacité d'auto-régénérescence depuis 2020. Plus largement, l’Europe endosse aussi un rôle de bouée de sauvetage en mobilisant un tourisme intérieur (que nous appelons élargi). En attendant 2024, puiser sur nos ressources propres se dessine comme le scénario le plus solide et le plus intéressant, à terme. On voit bien qu'en cas de réplique épidémique et de restrictions innatendues, disposer d'une activité aussi "domestique" reste un atout économique de premier plan pour notre pays et vos entreprises !