Les ventes via les réseaux sociaux vont doubler d’ici 2025

Les achats sur les réseaux sociaux vont dépasser 1000 milliards d’euros annuels d'ici 2025 : les clients, rassurés par un écosystème qu’ils connaissent, feront de plus en plus confiance à ce mode de consommation. Cette évolution portée par la génération Z invite les professionnels du tourisme à préparer des offres packagées. Ces "objets" séduiront les consommateurs, qui, de plus en plus, recherchent la tranquillité et la sécurité.

Dans le monde électronique, le commerce a connu une première étape historique à partir de 1994, lorsqu’un habitant des US a acheté un album de Sting, en payant avec sa carte bancaire. Un peu avant, en France, le "36 15 La Redoute" et le "36 15" Les 3Suisses avaient assuré la préhistoire de la vente en ligne, sur minitel.

L’arrivée du haut-débit dans les années 2000 a provoqué la hausse fulgurante du e-commerce (et la fortune d’Amazon, la semi-reconversion de la FNAC etc). Et l'on pensait avoir tout vu ... Mais cette deuxième étape de vente directe en précède, en réalité, une troisième : la vente par les réseaux sociaux.

Acheter en passant par les réseaux sociaux n’est plus une grosse tendance ou une timide prédiction, cela devient un mode de consommation installé dans les standards de la décennie.

Cette forme d’accès à la consommation connaît actuellement une forte poussée, étudiée à la loupe par l’entreprise mondiale Accenture, spécialisée dans le conseil aux entreprises. Un rapport dévoilé le 3 janvier 2022, intitulé "Pourquoi le shopping est-il prêt pour une révolution sociale" (avec en sous-titre "The social commerce revolution"...) nous apprend que l’on va sortir sa carte bancaire en passant par Facebook, TikTok, Instagram et les autres, de plus en plus, et de plus en plus souvent.

La progression d’achats effectués par ce biais connaîtra une hausse trois fois plus rapide que celle du commerce électronique traditionnel d’ici 2025. Cette affirmation (nous revenons plus loin sur son intérêt pour les hébergeurs) s’appuie sur un sondage de grande ampleur, effectué auprès de 10 053 utilisateurs en Chine, en Inde, au Brésil, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni.

Dans les balbutiements de cette étape du e-commerce, les revenus du commerce social mondial étaient passés de 4,4 milliards d’euros en 2011 à 26,5 milliards en 2015.

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Vous avez dit "social commerce" ?

Le commerce social est l'expérience d'achat d'une personne dans son intégralité, de la découverte du produit jusqu’au paiement, 100 % sur les réseaux sociaux.

Dans la mesure où 3,5 milliards de personnes s’y sont baladées en 2021, à raison de 2h30 par jour en moyenne (source : Accenture), il s’agit d’une manne incontournable !

Mais ce mode d’achat n’est pas le fait du hasard, le commerce social existe car les spécialistes du marketing prennent le meilleur du commerce électronique et le combinent avec les médias sociaux. Les réseaux capitalisent sur cette tendance en ajoutant de nouveaux boutons appelés "Call To Action" ou "Appeler à Agir" en mauvais français. C’est le fameux "achetez maintenant", qui induit un léger frisson de plaisir combiné à l’urgence d’agir tout de suite, et pas plus tard (on ne sait jamais... si l’offre venait à disparaître ?!).

Ce choix d'achat est largement employé par Facebook, qui incite les consommateurs à effectuer des achats par le truchement de la plateforme au lieu d'être redirigés vers le site du détaillant (on parle même de F-Commerce, spécifiquement pour la marque Meta).

Le client saisit ses informations de carte de crédit sur le réseau, il choisit de stocker ses choix pour des achats ultérieurs plus rapide etc. Instagram (filiale de facebook) a aussi créé de son côté une fonction "shopping" en 2018. TikTok s’y est mis en 2020 avec "Shop Now". Et la même année, en France a été lancé "France Facebook Shops", qui permet aux marques d'ouvrir une boutique sur Facebook et Instagram.

80 % des utilisateurs chinois de réseaux sociaux y font des achats (record mondial), tandis que les plus fortes croissances sont recensées en Inde et au Brésil. Mais aussi, sur tout le continent africain.

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Qui sont les social-acheteurs ?

La croissance annoncée est soutenue par la crise du Covid, qui provoque un certain repli des populations (fortement marquées par les confinements) vers les écrans de toutes dimensions.

"La pandémie a montré à quel point les gens utilisent les plateformes sociales comme point d'entrée pour tout ce qu'ils font en ligne – actualités, divertissement et communication", déclare Robin Murdoch, responsable mondial de l'industrie des logiciels et des plates-formes chez Accenture.

Accenture observe que 64 % des utilisateurs de réseaux sociaux ont acheté au moins une fois en passant par un réseau en 2021, soit 2 milliards de clients…

L’analyste planétaire observe aussi que la génération Z (personnes qui ont 25 ans au maximum en 2022) et les millennials (22 ans cette année) sont les tranches d’âge les plus dynamiques sur ce phénomène. Elles sont promises à représenter 62 % des dépenses. Certains sociologues appellent la génération Z "génération Covid", tandis que les millenials sont "digital natives" : le mix des deux ne pouvait que produire une forte adaptation aux social commerce.

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Un canal supplémentaire pour les pros du tourisme

Attendre que la nouveauté devienne solide (et prendre le train en marche), ou figurer parmi les pionniers… ces deux stratégies se valent, notamment dans le digital.

Pour les professionnels du tourisme, il est préférable d’avoir non pas un œil, mais les deux yeux sur cette croissance imparable du social commerce.

"Les entreprises doivent être prêtes à en profiter dès maintenant", lance le rapport Accenture, qui prêche, quand même un peu, pour la paroisse des réseaux.

N’empêche, des offres de séjours bien packagées, conçues comme des objets, ont toutes les chances d'atterrir dans le panier des internautes et mobinautes.

L’agence l’assure : "59% des acheteurs sociaux se déclarent plus susceptibles de soutenir les petites et moyennes entreprises via le commerce social que lors de leurs achats via des sites web de commerce électronique". Par ailleurs, 63 % d’entre eux affirment avoir des chances d'acheter de nouveau auprès du même vendeur s’ils utilisent le biais social (la fidélisation et les achats répétés semblent cependant plus probable pour les brosses à dents ou les chaussettes que pour des nuitées… mais cela ne demande qu’à être démenti !).

Pour l’heure, le commerce social "permet aux petites marques aux particuliers et aux grandes marques de réévaluer leur pertinence sur un marché de millions de particuliers", souligne Oliver Wright, responsable mondial des biens et services de consommation chez Accenture. Concrètement ? "Les marques doivent apporter leurs services là où le consommateur est : cela signifie travailler au sein d'un écosystème dynamique de plateformes, de marchés, de médias sociaux".

En résumé

Un hébergeur qui injecte un budget publicitairé sur un réseau, avec "Call to Action", a ses chances dès aujourd’hui, mais encore plus en 2023 etc.

Le jeu en vaut la chandelle, miser sur ce biais est un choix judicieux. Pour l’heure, d’ici 2025, les achats mondiaux en commerce social vont concerner les vêtements (18 %), l'électronique grand public (13 %) et la déco intérieure (7 %).

La réservation d’un séjour n’est pas à situer sur le même plan, mais elle doit bénéficier aussi du basculement en cours : la population, occupée, prise sous différentes contraintes au quotidien, aime de plus en plus se laisser porter par les suggestions qui arrivent (toutes cuites, soyons clairs !) sur ses écrans : titiller ses impulsions d'achat dans le domaine des vacances est fortement recommandable.

Les plateformes sociales inspirent les décisions d'achat, l’industrie de l'hébergement (indépendants en tête) à tout à gagner à embrayer sur le sujet, à la seule condition d’offrir une bonne expérience à l’utilisateur déjà habitué à acheter de cette façon : familiarisé avec les codes et l’ergonomie de son réseau favori (rassuré, en somme), il hésitera moins à y réserver qu’à sortir de cet écosystème pour se rendre sur votre site web. Votre établissement, parmi les produits en "rayon", bénéficiera de la confiance assurée par le réseau auprès de vos futurs voyageurs.