La qualité de l’air supplantera-t-elle celle du lit ?
À voir l'engouement des grandes compagnies hôtelières à investir - et à communiquer - sur la qualité de l'air qui va régner dans leurs établissements, il n'y a aucun doute sur le fait que la "qualité de l'atmosphère intérieure" risque de devenir aussi importante sinon plus que celle des matelas ! Car séjourner n’a jamais autant rimé avec sécurité et, en 2021, tous les clients sont un peu experts du Covid. Ils n'admettent aucune improvisation dans les hébergements. Et après le nettoyage quasi hospitalier, le critère qui monte, c’est la qualité de l’air ... encore sans norme associée. Pour les pros, l’enjeu est de compléter leurs protocoles de sécurité, pour une expérience de séjour irréprochable, fondée sur la "rassurance sanitaire". La maîtrise des virus à diffusion aérienne améliore le climat intérieur des logements. C'est aussi sur ce point qu'il faudra rassurer même si l'été est propice à la vie dehors ...
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On ne compte plus les labels, normes et certifications réglementaires ou optionnelles qui contribuent à la crédibilité et à la montée en gamme des établissements d'hôtellerie-restauration. Il existe un critère, négligé avant le Covid, mais monté en puissance depuis la pandémie : la qualité de l’air intérieur (QAI). Tout le monde s'accorde à considérer que c’est un critère d'importance croissante, mais on y réfléchit encore trop peu. Les grands hôtels lui accordent une certaine importance en remplaçant les filtres, en assurant la maintenance préventive des VMC (Ventilations Mécaniques Contrôlées) et en s’acquittant du nettoyage régulier des espaces dévolus au sommeil.
Ces préoccupations se sont accentuées avec la pandémie de Covid-19, dans l’idée d’investir pour le présent et pour l’avenir. Les grandes compagnies hôtelières s’y sont mises : Hilton a signé un partenariat de luxe avec AFPRO Filters pour proposer un service exemplaire, avec une qualité d’air 4 étoiles : "Le climat intérieur joue ici un rôle important (...) AFPRO Filters a étudié les possibilités en matière de traitement de l’air et a attiré notre attention sur un nouveau type de filtre à air, qui optimise la qualité de l’air tout en réduisant la consommation énergétique", explique Bert Tenthof, ingénieur en chef du Hilton Amsterdam Schiphol. L’entreprise néerlandaise a installé chez Hilton des filtres à particules PM1 dont la résistance à l’air est faible. Le ventilateur associé tourne plus lentement, ce qui diminue la consommation énergétique et améliore la qualité de l’air. Cette nouvelle corde ajoutée à l’arc sanitaire des établissements est un facteur différenciateur positif, car la plupart des chambres d’hôtes et des petits hôtels se sont contentées d’améliorer leurs normes de nettoyage et de distanciation sociale sans forcément avoir encore eu le temps et l'argent de travailler sur l'air de leur intérieur (voir “Les 3 principes de propreté appliqués par les grands groupes hôteliers”). L’installation d’une filtration de l’air performante, ou innovante, "permet de distinguer les entreprises qui ont franchi le pas", observe Scott Parisi, PDG d’EcoGreen Energy Solutions. Si les grandes chaînes hôtelières ont le budget pour, cette amélioration doit aussi être étudiée, un jour ou l’autre, par les hébergeurs à taille humaine. Cela représente un effort supplémentaire, après la mise en place, depuis 2020, de traitements de surfaces avec des désinfectants de qualité hospitalière. Mais, nul doute que ce paramètre va prendre de plus en plus d'importance; notamment, en prévision des prochaines saisons plus propices à la vie en intérieur ...
Les hébergeurs ont intérêt à s’équiper et à le faire savoir
Pour les hébergements indépendants, voilà un nouveau pilier sanitaire et d’agrément, dont ils pourront se vanter, car cela améliore leur politique réceptive. Il y a fort à parier que le traitement de l’air va survivre au virus, de sorte que nous sommes devant un nouveau standard de l’accueil, voire une future norme imposée… Dans l’immédiat, il s’agit d’un “plus” qui va tout droit au crédit des hébergements. Ceux qui vont s’équiper en circonstance vont marquer des points face à leur concurrence, et auront grand intérêt à faire savoir qu’ils disposent d’un système de filtrage performant, voire à en donner les caractéristiques précises (il y a des limites à ne pas dépasser, car à force d’explications sécuritaires, un hébergement peut finir par être perçu comme une clinique). La communication clients aura toute son importance, pour répondre à l’attente des voyageurs qui attendent un protocole de nettoyage amélioré, plus sûr que jamais. Puisque tout le monde (clients et professionnels) a acquis l’expérience du Covid, la surenchère existe : les voyageurs exigent une expérience de plus en plus sûre lorsqu'ils séjournent dans des hôtels, pour leurs loisirs, lors de voyages d'affaires, ou des séjours hybrides. Le traitement de l’air était déjà un pré-requis pour le segment d'activité des conventions et événements, éloignés par la pandémie. Les entreprises qui hésitent encore à organiser de tels rassemblements seront séduites par une démarche “air safety”.
Purificateur d’air à l’intérieur d’un hôtel © Nateosante
Deux réflexes : aérer, éviter les ventilateurs, nettoyer la clim
Toutefois, avant d'investir des sommes coquettes, voici les rudiments technologiques garantissant un air de qualité d’air optimale : nos informations s’adressent aux propriétaires qui recherchent une hygiène efficace pour protéger leur personnel et leurs clients. La bonne stratégie envers les virus à diffusion aérienne étant peu connue, nous en mettons deux aspects en surbrillance :
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Faire circuler l’air : les virus circulant par voie aéroportée n’aiment pas l’air neuf. Maintenir un air sain assure une hygiène efficace. La purification de l’air, grâce à des solutions professionnelles, atténue le risque de transmission du Covid et autres virus. Il n’existe pas de norme d’aération, nous l’avons vu, mais le Haut Conseil de santé publique (ministère de la Santé) estime que la transmission du coronavirus par gouttelettes, à considérer, est vaincue par l’aération. Les hébergeurs déjà équipés doivent veiller à l’entretien des systèmes, afin de garantir leur efficacité. Sans apport technologique ni ingénierie poussée, il reste indispensable de ventiler les espaces communs et les chambres, plus qu’auparavant, pour assurer un renouvellement de l’air convenable (... c’est peut-être pour cela que les fenêtres ont été inventées). Il est utile de vérifier que les orifices d’entrée d’air et les bouches d’extraction ne sont pas obstrués. Les ventilateurs de plafond ou verticaux sont déconseillés, car ils ont tendance à répartir la charge virale dans la pièce, malgré le respect des distances de sécurité.
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Les systèmes de climatisation méritent d’être nettoyés au moins une fois par semaine à cause du virus. Il est indispensable de renouveler régulièrement les filtres, pour préserver la qualité de l’air intérieur. Prenez garde, les climatiseurs individuels ne renouvellent pas l’air intérieur, mais les performances de certains filtres “à pollen”, dont ils peuvent être équipés, sont proches de celles des filtres HEPA (high-efficiency particulate air signifiant), qui interceptent 99,97 % des particules de diamètre supérieur ou égal à 0,3 micromètre carré.
Ces différents cas de figure montrent que le soin porté à la qualité de l’air n’est pas uniquement lié au budget. Une ventilation efficace, des climatiseurs individuels bien dimensionnés et équipés de filtres performants, le tout accompagné d’une maintenance assidue, produisent un air filtré moins contaminant, qui fait baisser significativement la charge virale de l’intérieur d’un hébergement. Ceux qui veulent insister et s’exiger davantage de précautions peuvent recourir à des unités de stérilisation, filtration et assainissement de l’air. Ces systèmes mobiles ou fixes assurent la génération d’ozone (O3) en quantité contrôlée. On trouve aussi sur le marché des dispositifs à plasma froid ou “ionisation bipolaire”, qui éliminent les micro-organismes pathogènes, comme les virus et bactéries. Ces équipements sont un must qu’il ne faut pas hésiter à mettre en avant avec les mots pertinents : “pollution zéro”, “100 % air pur” etc.
Points clés à retenir sur la qualité de l’air :
- Amélioration de l’expérience de séjour perçue par les clients.
- Argument de vente majeur, facteur qui démarque un hébergement.
- Image de modernité, responsabilité et avant-garde, car la réglementation sur la QAI dans le domaine hôtelier n’est pas fixée.
- Bienfait pour la qualité du sommeil.
- Investissement durable pour un établissement.