Airbnb parie sur la France Rurale en 2021 !
Avec l'envie d'espace des français et le souci d'éviter les grands brassages, le champion mondial des locations de vacances avait littéralement "cartonné" dans les zones rurales l'été dernier. En cette année 2021, AirBnB semble vouloir transformer l'essai en plus de ses annonces supplémentaires en matière de respect des règlementations et du voisinage ... AirBnB, best friend ?
Il faut le savoir, la France abrite la plus grande et la plus ancienne communauté Airbnb d'Europe et c'est aussi un de ses marchés mondiaux les plus importants. Comme toute entreprise "américaine" qui veut réussir dans l'hexagone, AirBnB a pris l'angle "local" du sujet. C'est ainsi que le sujet des "territoires" est devenu central à la fois dans sa stratégie de communication et dans son plan de développement: depuis plus de deux ans, les partenariats et les actions se multiplient à destination et depuis les territoires. 2021 n'échappera pas à cet élan très campagnard !
Le mot d'ordre de 2021 ? Apporter des bénéfices réels aux acteurs du tourisme et aux terroirs. Cette stratégie se poursuit par un nouvel engagement annoncé le 8 février dernier par AirBnB au gouvernement français : en vue de la fin du Covid-19, la plateforme souhaite "placer le partage de maisons au cœur de la reprise économique française et souhaite faire équipe avec les propriétaires, les TPE et les collectivités locales".
De la pub gratuite pour les hébergeurs
Parmi ses engagements pour les territoires, la plateforme lancera une nouvelle campagne pour promouvoir les voyages toute l'année, y compris hors saison, dans les villages de montagne et les stations de ski françaises, entre autres. Pour cela, elle va travailler avec les Organisations de Gestion des Destinations (OGD ou DMOs; c'est-à-dire, les régions, départements et offices de tourisme) pour promouvoir les voyages ciblés vers les territoires: 100 partenariats doivent être signés d’ici le printemps en France, comme ce fut le cas avant l'été dernier dans les territoires du Limousin (par ailleurs, partenaires elloha).
À l'époque, Emmanuel Marill, patron d'AirBnB pour la France, précisait :"Nous voulons développer notre offre, faire en sorte que tout le monde, tous les budgets, toutes les aspirations, trouvent leur bonheur sur Airbnb, ce type de convention (dans les zones rurales) nous y aide. C’est vrai qu’en France le tourisme est très concentré sur le littoral, les grandes métropoles, mais nous voyons les territoires comme la Creuse, la Haute Vienne, la Corrèze, comme de sont vraies pépites à faire découvrir !". Les résultats de l'été 2020 lui ont donné raison...
En 2021, donc, AirBnB parie encore plus sur les voyages "dans son pays": mieux, dans sa campagne ! Pour le champion mondial, ce n'est qu'une tendance post-covid, mais une façon durable de participer sur le plan économique et environnemental au bon développement de ces territoires. L'économie n'est pas oubliée non plus: "Les hôtes AirBnB conservent jusqu'à 97% de ce qu'ils facturent pour leurs annonces afin de soutenir la croissance économique locale" puisque la plateforme ne leur facture que 3% de commission.
Notez, toutefois, que la “ruralité” n’inclut pas seulement les villages et hameaux isolés et éloignés des services urbains habituels. Non, la “ruralité”, c’est aussi le maillage de petites villes françaises, qui ne sont pas spécialement entourées de forêts ou de parcelles agricoles. Airbnb affirme d’ailleurs contribuer aux finances de 29 000 communes françaises (sur 34 970) au titre des taxes perçues et reversées aux mairies.
Airbnb se met au carré dans 9 grandes villes avant fin 2021
Avant de s’engager dans le rural, Airbnb va mettre bon ordre dans l’urbain où les tensions s'étaient multipliées avec les municipalités. Comme annoncé la semaine dernière, AirBnB va bloquer les annonces pour des locations de courte durée dans 9 grandes villes françaises dès le second semestre 2021 : Paris, Lyon et Bordeaux, puis Lille, Marseille, Nantes, Nice, Strasbourg et Toulouse, du moins pour celles qui ne seraient pas en mesure de se prévaloir d'un numéro d'enregistrement en mairie.
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Son engagement est formalisé dans un communiqué officiel du 8 février, où AirBnB indique “soutenir le gouvernement” pour que les villes puissent “comparer plus facilement les données partagées”. À compter de cette année, il sera donc interdit de louer en courte durée (moins de 30 jours) les biens non enregistrés dans les mairies et un décompte sur les 120 jours maximum, bien que plus difficile à mettre en oeuvre, devrait aussi voir le jour. Depuis cette annonce, certains opposants historiques ont exprimé un bémol puisque les locations de "moyenne et longue durée" (au-delà de 30 jours) pourront toujours être réservées sans déclaration en mairie. Et, depuis l'apparition du covid, ce genre d'annonces pululle dans les grandes villes... et sur les OTAs.
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Toutefois, en répondant à l’exigence de transparence exprimée par les élus et collectivités, AirBnB s'arroge une sympathie grandissante dans les territoires et estompe, progressivement, son image de flibustier à la solde de propriétaires peu scrupuleux. Dans la même veine, la plateforme instaurera même un observatoire qui permettra d'accéder à toutes les “données sur l’activité des locations de meublés de tourisme”, selon son communiqué du 8 février.
N’appelez pas le 17, écrivez au “Service d'aide aux voisins” !
Cerise sur le gâteau, AirBnB promet aussi pour le second semestre (donc cet été) une “nouvelle ligne téléphonique” permettant aux voisins de “signaler toute nuisance”. Finie la pagaille de l’autre côté de la cloison ? Une page dédiée explique la procédure : baptisée “Service d'aide aux voisins” (Airbnb Neighbourhood Support), elle contribue à résoudre les problèmes liés au partage de logements.
“Il est généralement plus rapide de discuter directement avec votre voisin, mais vous pouvez également nous appeler ou nous envoyer un message pour obtenir une assistance supplémentaire”, affirme le site. Pour assurer au maximum, la plateforme a même lancé, en septembre 2020, “City Portal”, un véritable mode d’emploi pour aider les municipalités à “mieux faire appliquer ses lois sur la location de courte durée”.
Le bonheur est (vraiment) dans le pré ?
AirBnB creuse son sillon dans les campagnes françaises et ce, d'autant plus que le tourisme dans les villes risque de rester un peu plus longtemps au point mort. La plateforme s’est déjà engagée auprès des villages français pour dynamiser le tourisme rural. Il s’agissait (avant le Covid) d’encourager un tourisme vers les ruraux qui “savent valoriser leur patrimoine et leur sens de l'hospitalité pour en faire un atout pour leur territoire”, déclarait Vanik Berberian, président de l'Association des maires ruraux de France (AMRF). Ce dernier, au nom de ses adhérents, avait signé une convention avec l’opérateur US afin de développer des “stratégies conjointes pour le développement du tourisme rural" et développer des campagnes de promotion consacrées aux destinations les plus éloignées des grandes villes.
L'an dernier, AirBnB avait confirmé son partenariat avec le réseau Bienvenue à la Ferme Airbnb et Bienvenue à la ferme qui avait permis de sélectionner 10 projets pour accélérer leur développement et leur notoriété. AirBnB avait attribué une aide de 5 000€ par projet en vue de développer des "expériences" dans les fermes prises en exemple. Au terme de ce concours, AirBnB annonçait que "le vainqueur bénéficiera d’un accompagnement des équipes de la plateforme afin de valoriser au mieux son Expérience, tandis que son territoire (ville / village) sera mis en valeur par une campagne digitale d’Airbnb auprès des voyageurs français et étrangers." Au cours des 2 dernières saisons, près de 350 agriculteurs ont pu proposer leur projet d’agritourisme, 100 ont lancé leur collecte, leur permettant de rassembler plus de 410 000 euros auprès de 3 500 citoyens, via AirBnB et la plateforme Miimosa, mais aussi et surtout le réseau Bienvenue à la Ferme".
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En 2018, 17000 "petites communes" (moins de 2000 habitants) avaient au moins une propriété annoncée sur le site de location. Et en matière de tourisme international reporté sur la France, Airbnb affirmait que 2,7 millions de voyageurs n'auraient pas visité la France si une propriété Airbnb n'y avait pas été disponible. En 2021, le grand trublion de la location touristique se donne l’image d’un compagnonnage durable avec les villages de France... Une stratégie sur laquelle AirBnB devrait créer de sérieuses émulations avant cet été chez ses autres confrères OTAs.