Ce rapport qui confirme que les français resteront en France cet été
Dans un rapport paru ce weekend, la confédération des acteurs du tourisme (CAT) s'attend à des baisses d'activité abyssales (85%) pour les croisièristes et les agences de voyages, entre autres... des analyses extrêmement pessimistes qui confirment, toutefois, que la priorité des français passera avant tout et d'abord par des vacances ... en France.
L'idée selon laquelle - en raison des contraintes sanitaires et des fermetures des frontières - les français partiront en France est désormais acquise. La lecture du dernier rapport du CAT qui a vocation à alimenter la réflexion des autorités françaises sur les aides à apporter à l'industrie touristique va, en effet, dans ce sens.
Selon des indiscrétions publiées sur Tourmag.com, le rapport précise que "la France sera la destination prioritaire (ou exclusive) des vacances d'été (...) et cela devrait se traduire par des pertes de 80% à 100% pour les croisièristes ..." qui seront donc les premiers professionnels touchés par ce mot d'ordre de rester en vacances chez soi, dans l'hexagone.
Autre profession touchée, les "groupistes" (associations, groupes scolaires, etc ...) devraient accuser une chute de l'ordre de 100% pour le 3ème trimestre (c'est-à-dire, l'été) et de 60% pour le dernier trimestre qui marquerait ainsi le début d'une timide reprise. Distanciation sociale oblige et prudence absolue chez les seniors qui restent une clientèle nombreuse des groupistes expliquent, évidemment, un tel recul mais cela ne dit pas que ces publics ne prendront pas de vacances (en famille ou en petits groupes) cet été, bien au contraire.
Autre secteur très impacté, celui des agences de voyages spécialisées dans les déplacements des professionnels. D'après le rapport du CAT, ce secteur ne s'attend pas à retrouver le niveau d'activité de 2019 avant l'année ... 2022. C'est dire si la question se posera, pour beaucoup, d'attendre d'ici là ou de se reconvertir dans un secteur moins menacé, à court comme à long terme. Ces derniers jours, en effet, les déclarations de grands leaders économiques comme Bill Gates, par exemple, ont un peu sonné le glas des déplacements professionnels (de la vie d'avant ...). Avec l'hégémonie grandissante des visioconférences, la nécessité de faire des économies pour se redresser et la perte d'appétence des salariés pour les transports en commun, les entreprises risquent de laisser cette industrie pâtir pour très longtemps encore des conséquences de cette crise sanitaire inédite.
S'agissant du tourisme en France, le rapport du CAT n'aborde que le cas des entreprises travaillant essentiellement avec les clientèles étrangères :"Le profil de ces acteurs (est qu'ils) s’adressent majoritairement à une clientèle touristique étrangère individuelle venant découvrir Paris et la France. (Il s'agitd de) 90% de clientèle étrangère sur le segment Tours & Activities proposant des excursions & visites thématiques à la journée. Ce segment est fortement intermédié (>50%)".
Là encore, l'étude ne porte donc pas sur le "marché domestique" (les français qui consommeront des loisirs en France et qui semblerait pouvoir fonctionner a minima) mais de la clientèle étrangère qui restera bloquée hors de nos frontières compte tenu des mesures de protection prises à la fois par la France et ses homologues étrangers. De ce fait, la chute d'activité de ces professionnels est estimée à 910% pour cet été et 54% pour cet hiver. Toutefois, selon le rapport du CAT, ces clients étrangers qui reviendront en France d'ici la fin de l'année auront un "recours plus important aux professionnels du tourisme pour accompagner et organiser leur déplacements et activités sur place avec une demande plus forte de déplacements privatisés et sécurisés".
Le rapport du CAT a le mérite de dresser une estimation claire des pertes massives que les grandes "familles" du tourisme français devront continuer de déplorer ... car la saison printanière aura, malheureusement aussi, été calamiteuse. Il doit aider les autorités à calibrer les aides aux entreprises concernées pour les aider à passer le cap.
Toutefois, gardons à l'esprit le message sous-jacent de ce rapport important : "la France sera la destination prioritaire (ou exclusive) des vacances d'été"; ce que nous persistons à dire et à écrire depuis le début de cette crise sans précédent. Tout n'est donc pas encore perdu pour tout le monde même s'il va falloir faire preuve d'agilité pour s'adapter aux conditions inédites de gestion de la prochaine saison estivale.