Booking plus fort qu'AirBnB dans les locations de vacances

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Pour contrer les annonces de AirBnB, Booking vient de dévoiler des chiffres astronomiques : 2,8 Milliards $ de revenus et près de 50% de voyageurs en plus que AirBnB pour les seules locations de vacances... La guerre ne fait que commencer.

C'est la guerre ... des chiffres. Entre AirBnB et Booking, l'heure est aux comparaisons depuis que le premier, le géant californien, a annoncé avoir dépassé le cap des 500 Millions de guests hébergés dans ses locations de vacances. La "planète-voyage" attendait la réaction de son principal rival, Booking qui vient - une fois n'est pas coutume - de révéler une partie de ses chiffres: sur la même période (c'est-à-dire, depuis 2007), Booking a accueilli 784 Millions de voyageurs dans "ses" locations de vacances; soit près de 50% de plus que AirBnB !

Ce chiffre, annoncé cette semaine par Olivier Gremillon, un des vice-présidents de Booking, vient contrer l'annonce d'AirBnB que d'aucuns imaginait comme leader incontesté de la location de vacances. Pour les différents observateurs, donc, Booking reste le plus fort y compris dans ce secteur qui n'est pas son segment historique puisque son activité s'est d'abord développée dans l'hôtellerie "classique".

Pour Booking, les locations de vacances pèsent déjà pour près de 20% de son revenu, soit un total de 2,8 Milliards $; un tiers de ce revenu étant réalisé, en général, dès le premier trimestre de chaque année. Un chiffre d'affaires généré grâce à près de 5,7 Millions de locations de vacances sur un total de 28 Millions d'adresses "entièrement réservables en temps réel" comme le rappelle son vice-président.

Et cette précision n'est pas anodine puisque Booking attribue ses performances au fait que "100% de notre catalogue est réservable en temps réel" ... ce qui n'est pas le cas de tous ses rivaux, AirBnB en tête.

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Selon Olivier Gremillon, le segment des locations de vacances continue de progresser fortement : en 2018, son inventaire a encore grossi de 18%; une progression puissante mais que Booking considère comme modérée compte tenu de la "sélectivité" employée dans la constitution de son catalogue: "Nous aurions pu grandir plus vite sur ce segment mais nous sommes attachés à ne référencer que de la qualité ...".

Et pour cause, selon une étude interne, Booking considère que 40% de ses clients "traditionnels" (entendez par là, les clients d'hébergements de type hôtels ou maisons d'hôtes) pourraient être intéressés par un hébergement en location de vacances dans les 12 prochains mois, à l'occasion de leurs prochains déplacements ... Pour Booking, dès lors, la sélection doit s'efforcer de ne pas trop creuser l'écart qualitatif entre un hébergement hôtelier "traditionnel" et une location de vacances chez un particulier ou un semi-professionnel. D'autant plus que, dans son portail, les différents types d'hébergements sont présentés dans des environnements très voisins, pour ne pas dire, les mêmes environnements.

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Pour Booking, si les locations de vacances s'envolent, cela tient surtout au fait qu'elles sont de plus en plus faciles à louer via internet. Toutes les offres suivent le même processus que pour un hôtel ou une maison d'hôtes: une même réponse en temps réel, une sécurité totale vis-à-vis des données bancaires et des réservations qui s'exécutent dans plusieurs langues étrangères. Pour Olivier Gremillon, c'est seulement à cette condition que les locations de vacances s'envoleront sur le web. D'ailleurs, pour ce dernier, c'est grâce à ce "confort dans la réservation que l'on fait mentir les statistiques qui disent que seuls les "millenials" (jeunes nés après 1980) sont les principaux clients de nos locations de vacances. Quand on offre une vraie réservation, rapide, sûre et sécurisée, toutes les catégories de clients s'y jettent dessus et les plus de 65 ans n'y font pas exception ..."

Pour Booking, "les clients, quelque soit leur âge, veulent des prix et des disponibilités en temps réel et c'est ce qui fait que les réservations s'envolent" ajoute le vice-président ... comme une allusion à son rival, AirBnB, où de nombreuses locations de vacances restent encore réservables "à l'ancienne; c'est-à-dire, "à la demande, par mail ou par téléphone".

Nouveau call-to-action

L'occasion de l'annonce de ces chiffres a également permis à Booking de "s'expliquer" sur cette évolution de son ADN (au départ, uniquement hôtelier):* "Il y a quelques années, quand je me rendais sur les tribunes des associations d'hôteliers, le fait que nous proposions des maisons d'hôtes ou des locations de vacances me valait de passer de très mauvais moments face au public d'hôteliers. On nous accusait d'encourager la concurrence des hôtels. Aujourd'hui, certains de mes interlocuteurs de l'époque me disent que cette émergence des locations de vacances a été un catalyseur du marché, que cela les a aidé à se remettre en question plus vite et plus fortement ..."*.

Pour Booking, les locations de vacances ne sont donc pas un secteur "anecdotique". Profitant de la publication de ses chiffres, l'OTA a annoncé devoir amplifier ses efforts pour accueillir de plus en plus de locations de vacances dans son catalogue. De son côté, AirBnB annonce vouloir mettre le turbo sur la réservation instantanée de la totalité de son "inventaire" et, de plus, qu'elle va aller séléctionner de plus en plus d'hôtels (le terrain de chasse privilégié de Booking). La guerre avec AirBnB est donc bel et bien engagée ...