Les gestionnaires de locations à l'affût !
Aux Etats-Unis, il n'est pas rare que les propriétaires de locations de vacances confient leur bien à un gestionnaire qui se charge de tout pour leur compte: de leur mise en location sur AirBnB ou HomeAway jusqu'au ménage après leur départ, en passant par l'accueil des clients. Le tout, contre 35% de commission ... Ce métier se développe de plus en plus en Europe alors même que des levées de fonds massives se font sur ce secteur d'activités. Pour autant, tout n'est pas rose dans cet univers...
Ce ne sont pas vraiment des agents immobiliers ni des syndics de copropriété mais ce que l'on appelle des Vacation Rental Managers, des gestionnaires de locations de vacances. Leur métier est né en même temps que les grandes plateformes de type AirBnB ou HomeAway:
ces sociétés proposent aux propriétaires de tout gérer pour leur compte comme publier leur annonce sur les grands portails, renseigner les clients, les accueillir sur place et assurer les prestations courantes après leur départ (ménage, réapprovisionnement, blanchisserie ...).
Rémunéré à hauteur de 35% du montant payé par le client final pour tout son séjour, le gestionnaire arrive à dégager un revenu confortable avec un minimum de charges. C'est le cas de Vacasa, une société américaine (la 2ème du marché après Whyndam Vacation Rentals) qui est passée de 2 à 1400 employés en 4 ans et gère actuellement 5200 locations de vacances (avec 8000 adresses en ligne de mire d'ici à la fin de l'année).
Et ce n'est pas fini, Vacasa vient d'annoncer une levée de fonds his-to-ri-que de 103 Millions $ qui lui permettra de développer son catalogue sous gestion; notamment, en France ...
3 Millions $ de dommages et intérêts
En effet, une fois passées les contraintes légales en France et en Europe, il est fort probable que des sociétés comme Vacasa se développent à grande vitesse sur le Vieux Continent. Leurs cibles ? Les propriétaires de résidences secondaires (il y en a 3 Millions en France) qui aimeraient bien rentabiliser leur patrimoine immobilier sans "se prendre la tête à gérer eux-même leurs locations".
Ces sociétés participent donc à l'arrivée de nouvelles offres de location sur le marché qui viennent en concurrence directe avec les hôtels et les maisons d'hôtes via les plateformes collaboratives comme Booking. Elles sélectionnent leurs futures adresses avec soin pour qu'elles collent au marché et mettent en oeuvre toutes les actions nécessaires pour les louer un maximum de fois durant l'année. Il est vrai, qu'une fois le "mandat" obtenu, leur objectif est de rentabiliser au plus vite la nouvelle adresse.
Un peu trop vite d'ailleurs, au goût de certains propriétaires ... La semaine dernière, dans l'Oregon (USA), une propriétaire a engagé des poursuites contre Vacasa et lui réclame pas moins de 3 Millions $ de dommages et intérêts. Selon cette propriétaire, Vacasa facture des frais complémentaires (charge pour départ tardif, supplément pour animal, early check-in, etc ...) sur lesquels la société ne reversait rien au propriétaire. Le propriétaire estime qu'il aurait dû récupérer 65% de ces montants (et 35% pour Vacasa) alors qu'il n'en a rien reçu ... Cette action devrait entraîner d'autres actions du genre dans un métier désormais mature aux US mais en pleine émergence en Europe.