Un été chaud pour les locations de vacances !

Un été chaud pour les locations de vacances !

Entre plaintes des hôteliers contre Airbnb (mais qui visent les locations de vacances), entrée en vigueur d'une nouvelle règlementation tarifaire plus stricte en Californie (contre la pratique des prix masqués en vigueur chez les loueurs du monde entier) et, depuis cette semaine, le bannissement annoncé des locations de vacances sur Barcelone (avant Paris ?), l'univers de la "location courte durée" aborde un été qui prend des allures de virage historique pour un univers jusque là très peu encadré ...

Les "flingues sont sortis" ! Cette semaine, vingt-six propriétaires d’hôtels (indépendants ou de chaînes, mais tous adhérents à l'UMIH) situés à Deauville, Cannes, Limoges, Sarlat, Biarritz, Collioure, Strasbourg et Mâcon, etc ... ont intenté une action en justice contre Airbnb en France. Et ces derniers n'y vont pas "avec le dos de la cuillière" puisqu'ils réclament à la plateforme californienne pas moins de 9,2 millions d’euros (au titre de réparations individuelles) en raison de la "distorsion de concurrence" qu'ils considèrent se voir imposer par Airbnb, accusée de ne pas se plier correctement aux nouvelles injonctions règlementaires.

Dans la ligne de mire de l'action en justice, les hôteliers considèrent, en effet, qu'Airbnb ne se soumet pas aussi efficacement qu'elle le prétend aux obligations légales qui découlent des dernières dispositions nationales et européennes pour encadrer le marché effervescent des locations de vacances (lire nos précédents articles) ... qui, mal maitrisées, selon les hôteliers, leur créent une concurrence impitoyable.

Si les hôteliers n'attaquent pas frontalement les locations de vacances (trop nombreuses et difficilement identifiables), c'est bien parce qu'ils tiennent, avec les diffèrentes évolutions réglementaires, une occasion sans précédent de faire des plateformes de locations de courte durée les garantes d'un marché qui - à défaut d'être correctement équilibré - appliquera les mêmes règles pour tous; à commencer par la déclaration d'activité (dont le sésame, le numéro d'immatriculation de la location de vacances) doit, au moins, figurer sur les annonces publiées par les OTAs ... et c'est là que les hôteliers ont trouvé leur angle d'attaque en démontrant que les plateformes ne se plient pas toujours à cette règle.

Le Blog elloha : En ce début 2024, l’UE enclenche la réforme sur les meublés touristiques
Selon le blog du channel manager elloha, la semaine dernière - le 24 janvier précisément - le Parlement Européen a approuvé en commission les textes de préfiguration de la grande réforme sur la “collecte et le partage des données” relatives aux locations de vacances. Ce pas est salué à la fois par les autorités publiques et par les OTAs comme Airbnb…
Le Blog elloha : l’Europe “crante” les locations de vacances
Selon le blog du channel manager elloha, la commission du marché intérieur de l’Europe a voté, cette semaine, à l’unanimité en faveur de la nouvelle réglementation visant à mieux encadrer les plateformes et les locations de vacances.
Blog channel manager elloha : L’Europe a calé sa position sur les locations de vacances
Selon le blog du channel manager elloha, hier, 2 mars, l’Europe a fixé le cadre de sa future réglementation sur le marché des locations de vacances. En attendant une généralisation, l’Europe s’appuie sur les OTAs pour enclencher le processus.

Les hôteliers reprochent, en effet, à Airbnb de continuer à diffuser encore de trop nombreuses annonces ne mentionnant pas leur numéro d'autorisation à la sous-location alors que le respect de cette mesure concerne de nombreuses villes de France et d'Europe. Dès lors, relevés à l'appui, les hôteliers pointent du doigt que les plateformes - Airbnb en tête - ne respectent pas les règlements en vigueur et laissent donc fleurir sur leurs "listings" des annonces potentiellement illégales et donc, en concurrence frontale avec leur exploitation commerciale.

Pour l'avocat des parties attaquantes, "la responsabilité d’Airbnb est de vérifier la légalité des annonces avant leur mise en ligne, contrairement à ce que prétend la plateforme". Et qui dit légalité, dit numéro d'enregistrement en mairie. De son côté, Airbnb, considère ne pas franchir la ligne jaune, mettre en oeuvre tout ce qui est son pouvoir pour bien respecter les dispositions règlementaires françaises et prévient cependant: "S’il s’avère que cette nouvelle action en justice nuit à l’activité d’Airbnb ou à la capacité des hôtes français de louer leur bien, nous envisagerons toutes les options, y compris judiciaires, pour protéger ces droits". Quand on disait que les "flingues étaient sortis ..."

💡
Répit à l'Assemblée Nationale sur les meublés: Dissolution oblige, les travaux sur la réforme fiscale des meublés sont gelés (voire dispersés "façon puzzle" ?). Pour autant, l'UMIH n'entend pas que le thème soit abandonné par la prochaine assemblée (issue des scrutins du 7 juillet prochain). Selon sa vice-présidente, en charge de l'hôtellerie, Véronique Siegel: "Nous comptons bien que les travaux reprennent très vite sur le sujet ...". Pour rappel, le texte aurait dû passer en commission mixte paritaire cette semaine. Compte tenu des nombreux couacs fiscaux déjà relevés, il n'est pas certain que la situation soit sur le point de se clarifier ...
Le blog elloha : Locations de vacances: le “couac fiscal” continue
Selon Les Echos, un bug informatique ne permettra cette année de récupérer les revenus locatifs que les propriétaires auront réalisé sur les grandes plateformes comme Airbnb. L’administration fiscale prévient les propriétaires qu’ils devront le faire eux-mêmes

Barcelone ne veut plus de locations de courte durée d'ici à 2028 !

Après New York (et sa loi numéro 18 qui a littéralement purgé les locations de courte durée dans la Grande Pomme), c'est au tour de Barcelone, et son maire Jaume Collboni, d'annoncer une interdiction totale des locations à court terme à partir de 2029.

À compter de maintenant, le plan prévoit de ne plus renouveler les licences existantes et à cesser d'en délivrer de nouvelles. Comme dans les grandes villes concernées, cette décision vise à lutter contre la hausse des loyers et la pénurie de logements, qui affectent particulièrement la classe moyenne de la capitale catalane où les travailleurs de la classe moyenne quittent la ville vers des cités plus périphériques (augmentant les bouchons à son entrée) pour trouver des logements plus abordables.

De son côté, Airbnb n'a pas commenté l'interdiction nouvellement décrétée à Barcelone. Il faut dire que la décision n'est pas surprenante compte tenu des nombreuses mises en garde émises par les autorités locales depuis des années. Pour rappel, la ville, qui compte environ 10 000 locations légales, a été le théâtre de nombreuses manifestations contre les locations à court terme et le tourisme incontrôlé. En réalité, selon certains spécialistes, le nombre de locations à court terme pourrait être bien supérieur, avec environ 15 600 propriétés et 54 000 chambres disponibles sur Airbnb en mars, selon Mabrian, une société d'analyse de données touristiques.

Le sujet est potentiellement inflammable pour Airbnb puisqu'il se dit qu'il pourrait aussi faire partie des propositions de campagnes sur d'autres capitales européennes dont Paris en 2026 ...

Nouveau call-to-action

La Californie impose le prix total à compter du 1er juillet

Berceau natal de la plus grande plateforme mondiale de locations de vacances, la Californie est l'un des premiers états à avoir légiféré (Loi CA SB478 du 7 octobre dernier) sur la notion "de prix total" qui entrera en vigueur le 1er juillet prochain pour obliger les plateformes à stopper la pratique consistant à afficher un "prix d'entrée" (sans taxes, sans suppléments) et à afficher un prix nettement supérieur au fur et à mesure que le client se rapproche du paiement à coup "d'options obligatoires" (ménage, draps, électricité, etc)... Une pratique d'un autre temps qui irrite les américains au plus haut niveau jusqu'au Président Joe Biden mais aussi ... Brian Chesky, l'un des trois cofondateurs de Airbnb lui-même.

Le Blog elloha : Airbnb va-t-il supprimer les options obligatoires
Selon le blog du channel manager elloha, les fameuses “options obligatoires” très appréciées des loueurs à courte durée pourraient voir leur fin accélérée par les prochaines décisions de Airbnb.
Nouveau call-to-action
Blog channel manager elloha : 2023, la fin des suppléments dans le tourisme ?
Selon le blog du channel manager elloha, un mouvement de fond contre les suppléments (adossés aux nuitées) est en train de prendre ... jusqu’au Président des USA lui-même !

À partir du 1er juillet, Airbnb aura donc l'obligation d'afficher immédiatement le prix total avant taxes en respect de la loi qui vise à révéler les "frais indésirables cachés"==.

Cependant, Cette loi s'applique pour l'heure aux seuls entreprises ayant des bureaux et des opérations en Californie et couvre uniquement les consommateurs situés dans cet État. Un voyageur d'un autre État ne verra pas automatiquement le prix total à moins de choisir cette option.

Ainsi, déjà depuis décembre 2022, Airbnb a introduit un bouton permettant de basculer vers l'affichage du prix total et l'a déployé à tous les territoires des États-Unis en mai 2023. De son côté, Booking a déclaré qu'il se conformerait à la loi californienne, tandis qu'Expedia Group a indiqué qu'il travaille depuis 2020 à fournir une compréhension plus claire des coûts de réservation. Sa filiale, Vrbo (Abritel, en France) affiche le tarif par nuit en gras et le prix total avant taxes en gris clair. Vrbo devra probablement ajuster son affichage pour se conformer à la nouvelle loi.

Si, en Europe, l'UE impose déjà l'affichage du prix total depuis plusieurs années, et que Airbnb et ses concurrentes s'y conforment, aux US, les trois principales plateformes de location à court terme cherchent des normes fédérales uniformes en matière de transparence des prix pour éviter des lois variées d'un État à l'autre. À daten, aucune des plateformes n'affiche le prix total taxes comprises, car les taxes varient souvent selon la municipalité, le comté ou l'État.

L'inévitable régulation des locations de courte durée

Toutes ces mesures qui semblent viser, en premier lieu, les plateformes restent le seul moyen pour les pouvoirs publics de réguler un marché (et une offre qui disparaît des capacités de résidence permanente) qui leur a complètement échappé. Force est de constater que les mesures radicales se multiplient à l'encontre de ce marché qui semble hors-de-contrôle et dont les impacts sur les marchés et la concurrence (voir l'action des hôteliers plus haut) sont probablement, encore, à mesurer de manière objective. Pour Airbnb, les européens tirent un bénéfice immédiat des locations de vacances en percevant une moyenne de 4.000 euros par an de revenus supplémentaires; un argument qui sensé faire mouche auprès des pouvoirs publics après des élections européennes crispées sur le thème central du pouvoir d'achat ...

Blog channel manager elloha : L’Europe a calé sa position sur les locations de vacances
Selon le blog du channel manager elloha, hier, 2 mars, l’Europe a fixé le cadre de sa future réglementation sur le marché des locations de vacances. En attendant une généralisation, l’Europe s’appuie sur les OTAs pour enclencher le processus.