Les membres de l'UE Travel Tech somment la Commission Européenne de finaliser son enquête sur Google !
Le DMA n'a pas fini de faire couler de l'encre ! Le Digital Market Act - une directive européenne destinée à promouvoir un "marché numérique équitable" - a connun un cran supplémentaire de tensions, cette semaine, opposant les principaux portails (réunis au sein de l'UE Travel Tech), la commission européenne et Google. Au coeur de la nouvelle affaire, les tentatives supposées de Google de s'affranchir des nouvelles restrictions communautaires au détriment des acteurs du voyage et du tourisme, dont les OTAs eux-mêmes ...
Maintenant que la nouvelle Commission européenne est en place, les hostilités sont reparties entre les différents groupes en opposition sur la manière d'appliquer les restrictions de la DMA (voir plus bas).
Si Google a tiré le premier par un "coup de pression" sur le test relatif au retour des "10 petits liens bleus" (Lire notre article), l'UE Travel Tech, un puissant "lobby" des principaux opérateurs du voyage a enchaîné, aussitôt, en "sommant" la nouvelle commission d'accélérer le pas sur l'enquête lancée contre Google cette même année. Leur objectif: démontrer que le puissant moteur de recherche de Mountain View n'a que faire des restrictions posées par le DMA et que ses pratiques actuelles continuent de faire grossir les obstacles qui séparent les plateformes de voyages de leurs clients.
Pour le "lobby" composé de Airbnb, Amadeus, Booking, Expedia, GetYourGuide, Trainline, Tripadvisor, etc ... Alphabet (Google) ne respecte toujours pas le DMA en continuant de favoriser ses propres services et ce, en contradiction de ses nouvelles obligations depuis mars.
Selon les signataires - l'enquête dilligentée par l'ancienne Commission - les préoccupations sont grandes et fur et à mesure que les mois passent; au point de se demander si l'Europe a vraiment lesmoyens d'aller jusqu'à son terme: "L'une des enquêtes importantes actuellement en cours concerne Alphabet et sa violation persistante de l'interdiction de l'autoréférencement imposée par la DMA. Malgré les obligations claires qui lui incombent en vertu de la DMA, Alphabet a persisté à utiliser son moteur de recherche, Google SearGh, qui fournit plus de 90 % des recherches sur internet, pour donner la priorité, promouvoir et donner un avantage déloyal à ses propres services verticaux, tels que ceux liés aux voyages et aux achats".
Et de préciser que cet enlisement de l'enquête pérénise une situation qui "ne fait qu'étendre la domination de Google au lieu d'ouvrir le marché (...) Il convient de noter que cette pratique a été au coeur de l'une des affaires antitrust les plus importantes de la Commission, qui a abouti récemment à une victoire retentissante devant la Cour de justice des Communautés européennes".
Et de conclure: "Nous demandons maintenant à la Commission d'achever cette tâche essentielle en démontrant son engagement inébranlable à tenir Google pour responsable de sa non-conformité. Sept mois se sont écoulés depuis l'ouverture de l'enquête sur Alphabet, mais aucune conclusion préliminaire n'a été émise malgré le comportement manifestement non conforme de Google. Nous sommes préoccupés par le fait que la Commission européenne ne dispose pas actuellement de ressources suffisantes pour faire appliquer la loi de manière efficace et dans les délais impartis".
Pour les membres de ce puissant lobby, les choses sont donc de plus en plus claire: Google profiterait de la situation en maintenant son mode de fonctionnement "passé" et donc, en empêchant les principaux acteurs du voyage de bénéficier des nouvelles dispositions europénnées. Evidemment, Google ne l'entend pas de cette oreille et, non seulement, confirme son intention de s'y conformer, mais de plus s'engage dans une mise en conformité sous forme de test par l'absurde ...
Ce jeudi dernier, Google a annoncé la mise en place d'un test (pour lequel aucun terme n'a été fixé) qui pourrait prendre au mot les tenants d'un retour "au passé".
En rétablissant un fonctionnement reposant sur le principe des "10 liens bleus", Google manifeste ainsi comme l'intention de démontrer le côté radical et forcément subjectif des membres de l'UE Travel Tech: cette démonstration par l'absurde a, d'ailleurs, de fortes chances d'influencer les dirigeants de la nouvelle Commission Européenne puisqu'il pourrait éveiller les hôteliers, une autre "partie déterminante" de cette affaire. Ces derniers se voyant les victimes colatérales de ce "choc des titans" pourraient peser de tout leur poids politique pour une révision de la DMA dans leur domaine du voyage et du tourisme. À leurs yeux, il leur semble plus important d'agir sur cet angle que sur l'accélération de l'enquête conduite contre Google ...