Covid et Durabilité sont les mamelles du tourisme domestique !
Les années post-covid - ou les périodes juste après les déconfinements où les voyageurs ont repris le goût de "rester au pays" - ne sont pas finies, loin de là ! Selon le dernier rapport McKinsey "The state of tourism and hospitality 2024", les voyageurs se sentent finalement bien "chez eux" et ne sont pas des plus décidés à partir loin de leurs bases. Une (très) bonne nouvelle pour le tourisme "domestique" ...
McKinsey - l'un des plus célèbres cabinet d'analyse et de prospectives dans le Monde - le dit tout-de-go: "La mutation qui touche le tourisme et l'hôtellerie, en particulier, est totale ! L'évolution des marchés sources et des destinations, la demande croissante de voyages expérientiels et de luxe, et les stratégies commerciales innovantes se combinent pour modifier radicalement le paysage de l'industrie".Et de rajouter (voir plus loin) que, en dépit des années post-covid où a émergé le concept de "Voyage Revanche" (ou Travel Revenge), le tourisme va devenir une activité de plus en plus domestique ... au grand bonheur de tous les professionnels concernés; du moins, dans les pays (comme la France) de grande "réceptivité".
Selon McKinsey, la période - après les déconfinements et les stop-and-go liés aux reprises épidémiques - où les voyageurs préféraient ne pas partir trop loin de chez eux est loin d'être finie:
- les voyageurs ont redécouvert les charmes de leur propre territoire, de leur destination et ils se sentent plus motivés pour approfondir cette découverte de leur propre pays car, en plus ...
- ces derniers sont de plus en plus sensibles aux injonctions environnementales qui poussent tout-un-chacun à modérer tant que faire se peut l'empreinte environnementale de ses déplacements, mais pas que ...
- en privilégiant des destinations et des professionnels qui mettent en avant un véritable engagement en faveur de la "durabilité", des circuits courts et des pratiques "vertueuses" dans tous les domaines; y compris, et ce n'est pas neutre quand on tourne le regard vers d'autres pays touristiques, les pratiques sociales.
Enfin, une des causes de ce retour sur sa propre destination tient aussi au fait que l'offre touristique et de loisirs "de proximité" - grâce à la digitalisation - devient plus visible et plus facilement "achetable". Dès lors, quand l'offre est plus présente, elle stimule la demande et l'intérêt de consommer sans partir trop loin de ses bases (sans compter, bien sûr, les récents trimestres impactés par une hausse durable du coût des carburants).
Selon McKinsey, par conséquent, le covid (et les changements d'habitudes qu'il a engendré) et l'esprit de durabilité, qui commence à bien imprégner les consciences, ont des effets plus-que-positifs (parce que, eux-mêmes, considérés irréversibles) sur le tourisme "domestique" ou "de proximité" (si l'on veut aussi y intégrer la notion transfrontalière à l'échelle de l'Europe, par exemple).
Une des conséquences de ces mutations ? Dans l'hébergement, le "partage de maisons" (gratuit ou payant ... "à la Airbnb") a le vent en poupe ! Mais cela ne contrevient pas à la croissance des revenus des hôteliers et des autres types d'hébergements comme les maisons d'hôtes dont les revenus devraient croître considérablement d'ici à 2027.
"Compte tenu de ces changements majeurs, il est important que les parties prenantes réfléchissent et élaborent des stratégies sur quatre thèmes principaux" selon le rapport 2024 de McKinsey :
- L'essentiel des voyages se fait près de chez soi: *"Bien que les voyages internationaux fassent la une des journaux, les parties prenantes ne doivent pas négliger les grandes opportunités qui se présentent dans leur arrière-cour. Les voyages intérieurs représentent toujours la majeure partie des dépenses de voyage, et le tourisme intrarégional est en hausse.
- Les consommateurs accordent de plus en plus d'importance aux voyages, à condition qu'ils soient effectués selon leurs propres conditions: "L'intérêt pour les voyages est en plein essor, mais les voyageurs ne se contentent plus d'une expérience unique. La personnalisation individuelle n'est peut-être pas toujours pratique, mais les acteurs avisés du secteur peuvent utiliser la segmentation et les tests fondés sur des hypothèses pour améliorer leurs propositions de valeur. Ceux qui ne parviennent pas à définir des segments de clientèle cibles et à adapter leurs offres en conséquence risquent d'être distancés". D'où l'intérêt d'adopter encore plus vite une dimension digitale dans votre business qui, elle seule, permettra de franchir ce cap stratégique de l'offre personnalisée aux voyageurs.
- Le visage du voyage de luxe est en train de changer: "La demande en matière de tourisme et d'hôtellerie de luxe devrait croître plus rapidement que tout autre segment de voyage aujourd'hui. Il est essentiel de comprendre que les voyageurs de luxe ne constituent pas un monolithe. Une segmentation par âge, par nationalité et par valeur nette peut révéler des préférences et des comportements variés et évolutifs".
- Avec la croissance du tourisme, les destinations devront se préparer à atténuer la surpopulation: "Les destinations doivent être prêtes à gérer les flux touristiques importants de demain. Le moment est venu pour les parties prenantes de planifier, de développer et d'investir dans des stratégies d'atténuation. Grâce à des évaluations précises des capacités d'accueil et à des capacités accrues de collecte et d'analyse des données, les destinations peuvent améliorer leurs transports et leurs infrastructures, former une main-d'œuvre prête pour le tourisme et préserver leurs patrimoines naturels et culturels".